Question orale de Mme Sobry à M. Daerden, vice-président du gouvernement et ministre du Budget, de la Fonction publique, de l’Égalité des chances et de la tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement, intitulée «Promotion de l’égalité hommes femmes au sein du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles»
Mme Sobry (MR). – Monsieur le Ministre, à la lumière des chiffres communiqués l’an dernier par votre prédécesseur, le ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles compterait environ 6233 postes. Un examen plus approfondi de ces données a permis de mettre en évidence que les femmes occupent environ 61 % des emplois en question, dont jusqu’à 58 % d’entre eux seraient de niveau 1. Pour autant, ces résultats cachent une autre réalité qui est celle des disparités qui peuvent exister si l’on se concentre sur les fonctions managériales. C’est notamment le cas du comité de direction du ministère qui se compose à l’heure actuelle de dix membres, dont seulement trois femmes. Votre prédécesseur avait également souligné que le conseil de direction compte actuellement 55 mandataires, dont 20 femmes. Cette problématique est large et complexe. Elle n’est malheureusement pas neuve et touche encore des pans entiers du marché du travail. Ces dernières années, un certain nombre d’initiatives ont été prises pour améliorer la situation.
C’est le cas notamment du décret du 7 janvier 2016 relatif à l’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble des politiques de la Communauté française. Pourtant, le chantier de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les services publics, en ce compris une répartition plus équilibrée des genres au sein de la hiérarchie et des fonctions managériales, est encore immense.
En matière de recrutement et de gestion du personnel au sein du ministère, quelles sont les priorités déjà définies pour soutenir la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et ainsi réduire les disparités existantes? La Cellule d’appui en genre a-t-elle été sollicitée pour fournir des recommandations au gouvernement afin de cibler au mieux les mesures à prendre? Le cas échéant, quelles sont les pistes qui recueillent votre préférence?
Dans le secteur privé, on constate aujourd’hui l’émergence de bonnes pratiques comme les séminaires internes axés sur la déconstruction des stéréotypes ou encore la lutte contre les formes d’autocensure à la carrière professionnelle.
Des initiatives similaires sont-elles déployées à l’heure actuelle au sein du ministère?
M. Daerden, vice-président du gouvernement et ministre du Budget, de la Fonction publique, de l’Égalité des chances et de la tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement. – Madame la Députée, les chiffres que vous avancez restent malheureusement d’actualité. J’utilise le terme «malheureusement» avec une légère hésitation, car je tiens tout de même à souligner un élément positif: le ministère reste très majoritairement composé de femmes au niveau 1. Vous avez toutefois raison, cette proportion ne se vérifie pas au niveau des instances dirigeantes du ministère, du comité de direction et du conseil de direction, où nous avons des mandats. S’il faut reconnaître que des efforts doivent être faits pour atteindre cet équilibre, ce n’est pas au niveau du recrutement, majoritairement féminin, mais plutôt au niveau de l’étape des mandataires et des membres des instances citées plus haut qu’il convient d’agir. La question est d’actualité.
Elle tombe en effet à un moment où il va falloir renouveler les mandats. C’est une des tâches auxquelles je vais m’atteler les prochaines semaines et les prochains mois en ma qualité de ministre de la Fonction publique. Je vous assure que je serai particulièrement attentif à la présence significative des femmes à tous les niveaux du ministère. Il convient de procéder à ces désignations ou renouvellements en fonction de l’équipe des mandataires où l’on constate un réel déséquilibre. Dès lors, on ne peut agir qu’avec l’accord des personnes qui font partie de cette équipe. Ce sera un des thèmes de mes préoccupations et de mes discussions avec l’administration au moment de ce renouvellement des mandats. Ne conviendrait-il pas de relancer un appel pour le personnel de l’équipe? La question se pose aussi de savoir comment intégrer cette réalité au niveau de l’École d’administration publique (EAP).