Question d’actualité de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes sur “Les journées de formation pour les employés en chômage temporaire pour causes économiques”
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, la crise sanitaire du covid-19 a inévitablement eu des répercussions économiques. De nombreux employeurs se sont retrouvés contraints de mettre momentanément l’ensemble ou une partie de leur personnel au chômage. Pour répondre à cette situation particulière, une procédure Corona a été mise en place le 20 mars dernier afin de faciliter et de simplifier le traitement des demandes.
Au pic de la crise, au mois d’avril, plus de 1,2 million de travailleurs se sont ainsi retrouvés sous ce régime du chômage pour force majeure Corona. Ce pic étant vraisemblablement derrière nous, les conditions d’accès à ce chômage Corona ont été modifiées depuis ce 1er septembre. Seuls certains secteurs, qui font partie des secteurs particulièrement touchés par la crise, peuvent toujours y recourir. Pour les autres, il reste alors la possibilité de se tourner vers un deuxième mécanisme, qui est celui du chômage temporaire pour cause économique, à condition, d’une part, de prouver une baisse du chiffre d’affaires d’au moins 10 % par rapport à l’année précédente et, d’autre part, l’employeur qui souhaite recourir à ce type de chômage devra s’engager à offrir au moins deux journées de formation par mois aux employés concernés par cette mise au chômage. Votre homologue fédéral, Mme la Ministre Muylle, ayant précisé que ce volet formation devrait être régi par les régions, je me tourne logiquement vers vous.
Mes questions sont les suivantes :
Quelles sont les finalités de ces formations ? Seront-elles l’occasion de former les travailleurs à d’autres tâches, éventuellement celles qui sont en pénurie, en vue d’une potentielle reconversion ?
Enfin, qui sera amené au final à financer ces journées de déformation ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, j’encourage la formation continue des travailleurs. On l’a dit, c’est extrêmement important, à la fois de former des demandeurs d’emploi, mais aussi quand on a un boulot, de profiter des moments de répit ou de sa carrière professionnelle en général pour être formé. D’ailleurs, des dispositifs wallons existent et sont financés par la Wallonie pour soutenir les entreprises dans le cadre de formations continues. On a eu, principalement le FOREm qui est notre UAP, des discussions avec l’ensemble des fédérations sectorielles pour voir quelle était la demande de formation pendant la crise covid, en ayant une forme de plan de soutien en termes de formation, notamment dans le secteur de la construction et en particulier aussi dans les centres de compétence. Je parle en collaboration avec les compétences de M. le Ministre Borsus. Il y a des opérateurs de formation interne au sein du FOREm. Il y a des opérateurs de formation extérieurs également qui se positionnent dans le cas de la formation des deux jours qui sont évoqués, que vous venez d’expliquer. C’est pour cela que le FOREm a mis en place une procédure simplifiée. D’ailleurs, le projet pilote, qui est lancé pour le moment et qui est en place, s’est installé à Liège. C’est une procédure simplifiée du FOREm pour l’ensemble des opérateurs pour accélérer le processus et pour s’opérationnaliser.
Il n’y a pas de budget. Le Fédéral a donné la mesure, mais effectivement le coût revient aux régions, puisque pour la formation des travailleurs, cela nous revient, même si c’est l’entreprise qui, dans le cadre d’un plan de formation, doit financer. On sait que les régions viennent en soutien et que la Wallonie vient en soutien via un certain nombre de dispositifs : les dispositifs de formation, le congé éducation payé ou le crédit d’adaptation. C’est dans ce cadre-là que la Wallonie intervient financièrement. J’ai demandé également que cette procédure rapide et allégée d’agrément soit évaluée pour voir si l’on est bien en phase avec la demande, l’agilité nécessaire dans le cadre de cette crise du covid et du fait que l’on espère que le chômage « coronavirus » ne s’éternisera pas, parce que l’on espère que nous viendrons à bout de la crise le plus rapidement possible.
Enfin, on en a déjà discuté ensemble, on a aussi agréé un certain nombre de formateurs pour favoriser des formations en ligne, qui sont beaucoup plus adaptées aux circonstances actuelles. On sait que le présentiel n’est pas toujours recommandé. On a donc aussi pu permettre de s’adapter pour augmenter la participation aux formations dans un contexte de sécurité sanitaire. Voilà les éléments que je pouvais porter à votre connaissance.