Question orale de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes sur « Le manque de volontaires dans les banques alimentaires »
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, fin septembre, les banques alimentaires lançaient un appel urgent aux volontaires. Et pour cause, la majorité de leurs volontaires habituels est bien souvent représentée par des personnes âgées, qui sont aujourd’hui, en ces temps de crise sanitaire importante, considérées comme « à risque ». Conséquence du virus : celles-ci ne veulent pas ou ne peuvent plus, dans de nombreux cas, prendre le risque de venir fournir leur aide aux banques alimentaires. Les banques alimentaires sont dès lors à la recherche urgente de bénévoles, prioritairement des jeunes, pour les considérations que je viens de citer, et qui pourraient venir donner quelques heures de leur temps, chaque semaine, pour garantir le bon fonctionnement de ces banques alimentaires.
Depuis longtemps, nous encourageons les jeunes qui le souhaitent à entamer un service citoyen sur base volontaire. À l’instar de ce qui se fait déjà en matière de bénévolat et de volontariat, il conviendrait d’appuyer les CPAS et/ou les services d’action sociale à proposer aux jeunes entre 18 ans et 25 ans de s’investir, durant plusieurs mois, plusieurs semaines, au service du bien commun via des projets d’utilité collective, par exemple, dans le secteur de l’aide aux personnes ou de l’environnement et pourquoi pas, via les banques alimentaires. Un cadre légal permettant le travail citoyen sur base volontaire a d’ailleurs été adopté par le précédent Gouvernement.
Si la politique de ce Gouvernement ambitionne de vouloir investir davantage dans les services sociaux spécifiques pour les personnes en situation de pauvreté, comment comptez-vous,Madame la Ministre, mieux informer le grand public, ne fût-ce que de l’existence des banques alimentaires, mais aussi de leurs actions et plus encore, de leurs besoins ?
Une campagne de promotion du volontariat au sein de ces banques alimentaires est-elle envisageable ?
La plateforme pour le service citoyen pourrait-elle répondre à l’appel des banques alimentaires ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, mon domaine de compétences pour l’aide alimentaire concerne l’agrément et le subventionnement des épiceries et des restaurants sociaux et il soutient la Fédération des services sociaux, un secteur qui a bénéficié de moyens additionnels significatifs. Dans le cadre de la crise, il s’agit d’environ 3 millions d’euros. C’est l’augmentation de la demande. La Fédération représente les services sociaux associatifs en Wallonie et à Bruxelles. Pour soutenir les acteurs sociaux de terrain, elle développe des projets, des formations et une expertise, en particulier dans le domaine du droit à l’alimentation. La Fédération fait aussi le lien entre les acteurs qui traitent de la logistique, comme les banques alimentaires, les dons, les plateformes de collecte et de distribution et les acteurs qui distribuent les denrées alimentaires et les produits de première nécessité, comme les épiceries sociales, les restaurants sociaux, les structures qui confectionnent les colis alimentaires.
La concertation aide alimentaire travaille avec les acteurs de terrain et elle permet aussi, via la mobilisation des différents acteurs, d’essayer d’améliorer la visibilité du secteur de l’aide alimentaire. Une concertation qui a été suspendue en raison de la crise sanitaire, mais qui pourra reprendre prochainement en comité plus restreint et qui permettra d’aborder les différentes difficultés qui ont été rencontrées pendant le confinement, les nouvelles pratiques énoncées pour répondre à la demande accentuée des banques alimentaires avec lesquelles nous avons tous eus écho et aux besoins exprimés par les différents acteurs. Enfin, la Wallonie (enregistrement inaudible) en partenariat avec la plateforme pour le service citoyen, pour soutenir l’engagement de 1 500 jeunes volontaires d’ici 2022. Cela relève sans doute des compétences du ministre-président. Je ne manquerai pas de lui relayer votre suggestion, de manière à encourager les banques alimentaires à faire appel à des jeunes en service citoyen et réciproquement avec l’aide de la plateforme et du SPW Intérieur et Action sociale.