Question orale du 6 octobre 2020 de Mme Rachel Sobry à Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes sur “Les initiatives du Gouvernement afin d’encourager la lecture de la presse quotidienne”
Mme Rachel Sobry (MR). – Beaucoup d’étudiants vivent en permanence avec leur smartphone en main. Grâce à lui, ils peuvent accéder, en direct et où qu’ils soient, à l’information. Ces jeunes s’informent sur les réseaux sociaux, mais également grâce à des médias plus traditionnels, notamment sur les sites internet de la presse écrite. Cependant, le prix de certains abonnements reste prohibitif pour bon nombre d’étudiants puisque, bien souvent, leur budget est compté. Pour résoudre ce problème, diverses initiatives visent à offrir un accès à de l’information de qualité à un prix raisonnable. Depuis près de 20 ans et pour éduquer les enfants à la citoyenneté et à l’esprit critique vis-à-vis de l’actualité, les écoles primaires et secondaires qui en font la demande peuvent recevoir des quotidiens en classe.
Par ailleurs, la plateforme 4UCampus permet aux étudiants, enseignants, professeurs et autres membres du corps académique de s’abonner à des journaux belges et internationaux à un prix intéressant, même s’il reste important pour certains jeunes. Dès lors, le journal «Le Soir» a créé l’année passée un abonnement étudiant gratuit. Celui-ci a rencontré un véritable succès puisque pas moins de 17 000 jeunes se sont abonnés à ce quotidien. Dans la Déclaration de politique communautaire (DPC), le gouvernement a indiqué qu’il souhaite «encourager la lecture de la presse quotidienne par tous, notamment les plus jeunes, à travers divers mécanismes (déductibilité fiscale d’un abonnement à un titre de presse, réduction pour les étudiants et les élèves de fin secondaire, etc.)».
Madame la Ministre, qui est à l’origine de la plateforme 4UCampus ?
Notre Fédération est-elle impliquée dans ce projet ou s’agit-il d’une initiative purement privée ?
Combien de personnes y ont-elles souscrit un abonnement cette année ?
Envisagez-vous des initiatives pour proposer aux jeunes des abonnements à la presse quotidienne qui seraient encore moins onéreux que ce n’est le cas habituellement ou qui seraient même gratuits ? Quelles formes pourraient prendre ces initiatives ?
Des contacts ont-ils déjà été pris dans ce but ?
De quelle manière et surtout selon quel calendrier envisagez-vous de concrétiser l’engagement que je viens de citer ?
Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, l’initiative que vous citez est purement privée. La plateforme est gérée par une société privée à responsabilité limitée (SPRL) basée à Anvers. Il ne m’est donc pas possible de vous informer plus avant sur le nombre d’abonnés qu’elle peut revendiquer. À travers l’opération «Ouvrir mon quotidien», les élèves ont déjà accès, pendant une partie de l’année, à des quotidiens dans leurs versions papier et numérique. Il s’agit souvent d’un premier contact avec la lecture de journaux qui s’accompagne de tout un travail d’éducation aux médias. L’opération est subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il existe d’autres opérations créant du lien entre les élèves et le monde du journalisme. Nous avons par exemple déjà abordé «Journalistes en classe». D’autres initiatives sont prises par les enseignants, telles que l’utilisation du «JDE» ou l’utilisation de capsules réalisées cet été à l’attention des jeunes par des journalistes. Les enseignants s’emparent donc des contenus mis à leur disposition, ce qui est une bonne chose.
Du reste, je n’ai pas encore eu l’occasion de travailler sur l’engagement de la DPC que vous mentionnez, notamment parce que les dossiers que j’ai détaillés il y a quelques minutes à M. Dispa ont occupé mon cabinet. Il y a, j’en suis persuadée, une opportunité majeure à connecter les jeunes aux médias d’information de qualité, d’une part pour soutenir l’existence même de ces médias et, d’autre part, pour permettre à ces jeunes de devenir des citoyens éclairés et informés, capables de prendre leur place dans la société. La presse écrite est bien consciente de la nécessité d’atteindre ce public jeune qui a aujourd’hui tendance à utiliser des médias numériques pour s’informer. Nous sommes conscients que le souci principal reste toutefois que l’information soit de qualité. Ce dossier viendra en temps et en heure sur la table du gouvernement. Nous poursuivrons le travail, mais je salue d’ores et déjà les initiatives bénéfiques existantes.