Question de Mme Rachel Sobry à Mme Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles sur « La création d’une plateforme qui référence tous les lieux de stages en ligne »
Mme Rachel Sobry (MR). – La problématique des stages est régulièrement abordée dans cette commission, ce qui nous paraît normal au vu de l’importance du sujet. Effectivement, la crise sanitaire actuelle a mis des bâtons dans les roues de certains étudiants à la recherche d’un lieu de stage. L’offre a diminué, certains stages ont été annulés en dernière minute et d’autres ont été obligatoirement réalisés en télétravail, ce qui n’est pas idéal pour une première expérience dans le monde du travail. Pour ces raisons, plusieurs initiatives ont vu le jour afin de soutenir et d’aiguiller les étudiants, dont le site internet www.leclubcharleroi.be qui recense les entreprises et les institutions disposées à accueillir des stagiaires. Pour chaque partenaire, un contact est indiqué, ce qui garantit un premier échange rapide et efficace entre le partenaire et l’étudiant.
Selon Thomas Parmentier, un des échevins à l’initiative du projet, la plateforme, qui n’accueille actuellement que des partenaires carolorégiens, ambitionne d’atteindre des institutions et des entreprises présentes sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans un futur proche.
Madame la Ministre, quelle est votre position quant à la création d’une telle plateforme? Des contacts ont-ils été pris avec les ministres concernés à la Région wallonne et à la Région de Bruxelles-Capitale?
La Fédération Wallonie-Bruxelles pourrait-elle soutenir et accompagner ce projet ou d’autres projets similaires sur le long terme afin de le développer pour l’ensemble la Fédération Wallonie-Bruxelles?
Serait-il envisageable de créer un réseau global en ligne pour faciliter les rencontres entre les candidats stagiaires issus des universités, des hautes écoles et des écoles de promotion sociale en Belgique francophone et les entreprises?
Mme Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Madame et Monsieur les Députés, je partage votre avis sur l’importance du stage au cours des cursus scolaires. S’il est essentiel de les rendre possibles, nous ne les avons jamais interdits. Les conditions sanitaires ont bien sûr eu un impact sur l’offre de stages et les conditions de leur déroulement. C’est la raison pour laquelle nous avons rapidement adopté plusieurs mesures, dont la circulaire 7829 relative aux modalités d’organisation des stages pour l’année académique 2020-2021 dans le contexte de la crise sanitaire liée à la Covid-19, à laquelle vous avez fait référence, Monsieur Casier.
Comme je l’ai encore rappelé lors de la réunion du 19 janvier, cette circulaire reprend les différentes possibilités d’assouplissement en opérant une distinction selon les formations suivies. Les professions réglementées tant au niveau européen qu’au niveau fédéral nécessitent le maintien de certaines balises. Quant aux professions non réglementées, la circulaire met l’accent sur la notion de stage et l’interprétation qui peut en être donnée. En effet, dans le contexte actuel, il convenait d’en adopter une interprétation souple, innovante et évolutive. À titre d’exemple, la circulaire précise que les normes sanitaires applicables dans les différents secteurs et la généralisation du télétravail doivent conduire à envisager une organisation des stages qui valide les activités organisées à distance. Si malgré cet assouplissement de la notion de stage, les problèmes devaient persister, la circulaire prévoit que les jurys examineront les situations au cas par cas, en accord avec l’étudiant concerné. Ainsi, il est prévu de compléter les stages par d’autres activités d’intégration professionnelle, comme des travaux de recherche, des séminaires, des créations artistiques ou des études de cas, de remplacer le stage par une autre unité d’enseignement ou de le valoriser s’il n’a pu être effectué complètement. En outre, l’arrêté de pouvoirs spéciaux n° 41 du gouvernement de la Communauté française relatif à l’organisation de l’année académique 2020-2021 permet en outre de modifier la description des unités d’enseignement en cours d’année, offrant ainsi une certaine souplesse. Ces différentes mesures aident les établissements à s’adapter en fonction des situations concrètes vécues par les étudiants. Leur existence est régulièrement rappelée aux établissements lors des visioconférences que j’organise avec le secteur. Je n’ai pas connaissance de problème particulier quant à leur application.
Si des problèmes devaient subsister malgré ces différentes mesures, j’envisagerais, en dernier recours, de prolonger la période des stages jusqu’au 31 janvier 2022, comme cela a été le cas l’année précédente, pour les étudiants inscrits en fin de cycle d’études menant au grade académique de bachelier de type court, de master, d’agrégé de l’enseignement secondaire supérieur, de bachelier de spécialisation et de master de spécialisation. Cet élément a été rappelé hier au secteur lors d’une visioconférence organisée avec les responsables des établissements. Quant à la Charte sur la continuité des stages en milieu hospitalier et extrahospitalier dans le cadre de la pandémie Covid-19, elle semble globalement bien respectée. Pour rappel, elle résulte d’un travail de collaboration entre, d’une part, les établissements de l’enseignement obligatoire, supérieur et de promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles et, d’autre part, les représentants des établissements de soins. En cas de problème, elle permet aux établissements de l’enseignement supérieur de placer les responsables des lieux de stage devant leurs responsabilités. Par ailleurs, mon cabinet est en contact régulier avec les structures de soins, dont l’Union générale des infirmiers de Belgique (UGIB) et la Direction du département infirmier (DDI). Nous ne manquerons pas de les interpeller si des problèmes devaient subsister.
Enfin, un site comme www.leclubcharleroi.be est effectivement un outil très intéressant. D’autres initiatives similaires existent et aident les étudiants qui éprouvent des difficultés à trouver un stage. Mais en général, les universités, les hautes écoles et les établissements d’enseignement de promotion sociale ont déjà des conventions de stage avec différents lieux de stage prêts à accueillir des étudiants. En cas de perte de stage, les institutions s’arrangent souvent pour aider les étudiants à trouver un autre lieu.