Question de Rachel Sobry à Willy Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur « l’installation d’un centre d’attractions Legoland à Bruxelles et les répercussions pour le projet de Gosselies »
Rachel Sobry (MR) Monsieur le Ministre, les annonces de ce matin peuvent paraître surprenantes, étant donné que le projet à Gosselies avait été qualifié de priorité. Ceci dit, recherches effectuées, il apparaîtrait que le centre de Bruxelles soit effectivement, comme mes deux précédents collègues viennent de le signaler, un outil complémentaire au développement du groupe Merlin en Belgique et en Wallonie.
En ce qui concerne le site de Charleroi, comme mes collègues carolos, c’est toute préoccupée par l’avenir économique et touristique de ma région que j’avais quelques questions à vous poser.
Pouvez-vous confirmer que l’outil de Bruxelles serait complémentaire à celui de Charleroi et ne viendrait pas le mettre à mal ? Avez-vous eu des contacts avec le groupe Merlin ?
Ce projet bruxellois serait-il plutôt un musée sans véritable attraction mécanique, contrairement à l’outil qui serait développé prioritairement à Charleroi ?
Willy Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences.
Madame et Messieurs les Députés, lorsque cette information est parue, j’ai partagé les palpitations, les émotions et les questions qui sont les vôtres en me disant: y a-t-il une forme de concurrence, voire d’incompatibilité entre les deux ? Je dois vous rassurer, il n’en est rien.
On parle de deux concepts différents, les superficies concernées sont notablement différentes, puisque l’on parle de 3.000 mètres carrés dans ce centre qui serait niché dans l’espace docks à Bruxelles. On parle de l’ordre de 700.000 mètres carrés pour l’activité qui serait déployée à Charleroi.
Je réponds en cela à vos questions. Nous avons pris contact pour avoir confirmation de cela auprès du groupe Merlin. Il nous a été confirmé que les deux activités ne sont pas en contradiction. Elles pourraient même se renforcer mutuellement, à la fois dans la visibilité des implantations Legoland sur le territoire belge, à Bruxelles et en Wallonie d’une part, par ailleurs des synergies en termes d’équipe, de personnel, ou d’autre part, des packages qui seraient proposés aux visiteurs, aux touristes qui viendraient à la fois découvrir le centre et à la fois le parc d’activités.
J’emploie encore le conditionnel puisque nous sommes toujours en phase d’études. On a eu l’occasion d’informer pas à pas et en toute transparence avec la direction de Merlin, avec la SOGEPA, des étapes préparatoires en ce qui concerne l’étude du dossier de l’implantation à Charleroi.
Vous me questionnez également concernant Thunder Power. On est ici dans un schéma qui a subi, à la fois un certain nombre de difficultés liées à la crise covid, à la temporalité, à la recherche de fonds et encore à d’autres paramètres. J’ai indiqué il y a quelques mois de cela que je considérais que le dossier de Thunder Power n’était plus qu’une hypothèse, n’était en tout cas plus prioritaire, et que nous avions le devoir, en ce qui concerne la reconversion régionale, d’explorer l’ensemble des possibilités.
On est ici dans un segment de loisirs, par ailleurs fortement créateur d’emplois, et aussi d’un certain profil d’emploi. Mais dans le même temps, avec la même énergie, nous sommes mobilisés pour la reconversion industrielle, pour préserver les activités industrielles qui sont aujourd’hui existantes sur notre territoire pour y nicher notamment des relocalisations de maillons industriels, pour permettre le déploiement de ce qui existe.
Lorsque l’on raisonne en termes de reconversion d’un territoire, il serait aventureux de se dire : « Avant même de déployer cette énergie pour soutenir le redéploiement du territoire, je me prive de telle hypothèse, de telle possibilité. » Ce n’est pas le choix que le Gouvernement wallon a fait, ce n’est pas le choix que les autorités locales ont porté. Au contraire, nous voulons maximaliser l’ensemble des possibilités.
Il y aura de l’industriel, du loisir, d’autres formes d’activités. Ceci correspond bien aussi au profil et aux possibilités, aux aspirations en termes d’activités de nos concitoyens.
Vous avez mentionné le fait qu’il y aurait d’autres exemples de cohabitation de ces deux parcs, un plus indoor, de plus petite dimension, et l’autre plus large. C’est effectivement bien le cas, suivant ce que l’on m’indique, à New York, au Japon, en Californie et partiellement au Royaume-Uni, il y a cette cohabitation de deux activités.
Je clôture en indiquant que nous devons continuer à soutenir nos efforts en vue d’être accueillants pour un certain nombre d’investissements sur notre territoire, d’être robustes dans l’analyse de ceux-ci et de veiller à ce que ces projets représentent, dans le temps également, des perspectives, à la fois pour les villes, pour les communautés concernées, mais aussi pour les hommes et les femmes de notre région qui trouveront du travail. C’est mon souhait le plus cher.
Merci de votre vigilance par rapport à ce dossier, nous la partageons au Gouvernement.