Question de Rachel Sobry à Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences: “Le matériel informatique dans les centres de compétences”.
Rachel Sobry (MR) – En cette période de crise sanitaire, mais également de crise économique et sociale, les centres de compétences paraissent revêtir une importance particulière. En effet, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi et, d’autre part, certains secteurs sont ou seront prochainement en recherche d’employés qualifiés lorsque la relance de l’économie se profilera. En ce sens, les centres de compétence sont des lieux d’expertise précieux pour permettre de se former correctement et pouvoir ainsi (ré)accéder au marché de l’emploi.
Tout comme l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur, la promotion sociale doit s’adapter à l’actualité et se faire au maximum en distanciel. Un ordinateur ou une tablette devient un outil indispensable à la formation et donc à l’obtention d’une qualification permettant de décrocher plus aisément un job. Malheureusement, à l’inverse, le fait de ne pas disposer d’un outil informatique et d’une connexion adaptés met le chercheur d’emploi ou le travailleur désirant acquérir d’autres connaissances dans une situation encore plus inconfortable puisque dans l’impossibilité de se former.
Bien entendu, la situation est la même pour tous et est peut-être encore plus préjudiciable pour d’autres personnes comme les élèves qui doivent suivre les cours depuis leur domicile ou les employés qui devraient télétravailler, mais sont dans l’impossibilité matérielle de le faire.
Face à cette situation inédite, j’aurais souhaité avoir quelques informations et précisions.
Les centres de compétences du FOREm organisent-ils leurs formations en distanciel ?
Comment s’assurer que le manque de matériel informatique ne soit pas un frein à la formation dans ces conditions ?
Du matériel peut-il être fourni par certains centres de compétences ?
Une concertation avec les établissements de promotion sociale a-t-elle lieu pour gérer au mieux les conséquences de cette crise sanitaire ?
Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences – Dès le premier confinement, les centres de compétence ont été amenés à basculer une partie de leur offre de formation vers l’apprentissage à distance. Cette mutation a surtout et logiquement été opérée par les centres actifs dans les métiers du numérique, des TIC et des ICC (industries culturelles et créatives), à savoir FOREm Cepegra, TechnocITé, Techno.bel, Technofutur TIC et Technifutur. En effet, leur offre se prête intrinsèquement mieux à ces modalités pédagogiques. Il va de soi que, là où la pratique en atelier constitue le cœur de l’apprentissage, notamment dans les centres de l’industrie ou de la construction, les opportunités de formation à distance sont davantage limitées.
À titre d’illustration, TechnocITé (Mons) a créé les « classes virtuelles ». Le principe en est simple : il s’agit d’une solution identique à la formation présentielle, à la différence que le formateur est chez lui et les stagiaires chez eux. Les centres de compétence orientés industrie proposent quant à eux des modules courts en ligne sur des matières aussi diverses que l’assemblage, l’automatisme, l’hydraulique, la pneumatique, la maintenance, et cetera.
Ces pratiques pédagogiques générées par la crise de la Covid-19 sont toujours d’application actuellement et tous les acteurs s’accordent à dire que, non seulement, elles perdureront, mais seront amenées à s’amplifier.
J’entends encourager ces évolutions en adaptant les modalités de financement des centres, plus particulièrement en alignant les tarifs de formation à distance sur ceux de la formation en présentiel, et en soutenant financièrement le développement de nouveaux produits de formation.
Il n’y a pas de dispositif formalisé de prêt d’équipements dans les centres de compétence. Néanmoins, ils sont ponctuellement amenés à mettre du matériel à disposition des stagiaires plus démunis, dans le contexte de la pandémie et de l’organisation des formations en mode distanciel. Ce type de prêt se fait sur une base ad hoc, au cas par cas. À titre d’exemple, le centre de compétence Techno.bel a mis à disposition du CPAS de Ciney, en concertation avec l’échevinat de l’enseignement, une trentaine d’ordinateurs et de tablettes pour permettre aux élèves de l’entité de suivre leurs cours à distance. En outre, pour pallier les situations où les stagiaires ne disposent pas d’un matériel suffisamment performant à domicile, dans certains centres où cela est possible (machines en quantité suffisante et transportables), un système de prise en charge à distance des machines du centre a été mis en place, ce qui participe aux mesures prises pour assurer la continuité des formations, partant le maintien du lien social. Ce dernier élément est au demeurant constamment mentionné dans les retours d’expériences rapportés par les centres.
Le problème des connexions data a pu quant à lui être résolu grâce aux opérateurs qui sont passés en mode illimité sans frais supplémentaires. Par ailleurs, le FOREm est en discussion avec Proximus afin de donner un accès gratuit à Internet à des demandeurs d’emploi n’en disposant pas, afin qu’ils puissent suivre les formations en ligne.
En ce qui concerne l’Enseignement de promotion sociale dans le champ de la formation professionnelle, la Région wallonne n’étant pas compétente, je renvoie l’honorable membre à ma collègue de la Fédération Wallonie Bruxelles, Madame Glatigny.