Question de Rachel Sobry à Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal: La présence d’un lynx dans la vallée de la Semois
Rachel Sobry (MR) – En septembre dernier, un lynx avait été aperçu dans la vallée de la Semois. Cette apparition avait fait l’objet de discussions au sein de cette commission où Madame la Ministre confirmait qu’une série d’indices récoltés par le DNF laissaient présager sa présence et une potentielle recolonisation future.
Tout récemment, un photographe a eu l’occasion de prendre quelques clichés d’un lynx boréal dans cette même région. L’animal avait, auparavant, été immortalisé par des appareils photo automatiques des alentours. D’après le responsable « Faune sauvage » du Service public de Wallonie, l’animal est probablement originaire de la forêt du Palatinat en Allemagne ou des Vosges.
Il y a 4 mois, elle estimait qu’il était prématuré d’annoncer des mesures précises en vue de la connectivité entre les grands massifs forestiers wallons, notamment dans le cadre du projet de stratégie biodiversité 360°. La connectivité est pourtant un élément essentiel pour que le lynx s’installe dans nos forêts tant son habitat potentiel dans notre région est actuellement morcelé.
Elle annonçait, en outre, que si une zone de reproduction du lynx devait être identifiée, un arrêté spécifiant des mesures pour assurer sa quiétude pourrait être adopté sur base de la loi sur la conservation de la nature.
Vu ces nouveaux clichés du félin, mes questions sont les suivantes : son administration a-t-elle pu poursuivre ses recherches et récolter des indices, notamment génétiques, pour déterminer l’origine de cet animal ? Les nouvelles observations laissent-elles toujours présager qu’il s’agit d’un même individu isolé ? Des mesures spécifiques en vue d’une meilleure connectivité des massifs forestiers ont-elles pu être discutées et déterminées ?
Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal – Des images datant du 4 octobre et du 2 novembre parvenues au « Réseau loup » confirment qu’un lynx a, une nouvelle fois, été observé dans la Vallée de la Semois.
Sur la base des taches du pelage, qui est caractéristique à chaque l’individu, ces images ont permis aux spécialistes de déterminer qu’il s’agissait d’un seul et même individu.
Ces images ont été transmises aux spécialistes français et allemands pour une comparaison leurs bases de données. Au stade actuel, le lynx de la Vallée de la Semois ne correspond à aucun individu fiché par les autorités en charge du suivi des populations des Vosges ou de Palatinat, ce qui n’exclut pas pour autant un retour naturel.
La recherche de traces ADN se poursuit sur le terrain. Néanmoins, les « pièges à traces » destinés à collecter des poils de l’individu n’ont pas encore porté leurs fruits.
Il faut dire que cette initiative est particulièrement ambitieuse compte tenu du vaste domaine vital de l’animal et de la difficulté d’attirer un lynx vers un « piège à traces » pour qu’il s’y frotte.
Aussi, le « Réseau loup » a décidé d’installer davantage de pièges photographiques pour tenter de mieux cerner les sites privilégiés par ce lynx afin d’optimiser la recherche de traces ADN.
Il semble donc que la situation n’ait pas évolué par rapport au mois de septembre 2020 et que nous soyons toujours en présence d’un seul et même animal.
La restauration de la connectivité des habitats fait partie des objectifs de la Stratégie biodiversité 360° et plusieurs mesures sont envisagées. De plus, de telles mesures ne cibleront pas spécifiquement le lynx, mais auront une portée plus large aux fins de profiter à différentes espèces cibles.