Question écrite de Madame Rachel Sobry à Madame LINARD Bénédicte, Vice-Présidente et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes
Madame la Ministre,
«Sudpresse» nous apprenait, il y a quelques jours, que Vivacité, la chaîne de radio généraliste de la RTBF, avait pris la décision d’arrêter prochainement la diffusion de son rendez-vous régional de l’après-midi. L’émission concernée s’intitule «Vivre ici» (anciennement dénommée «Allerretour»). Il s’agit d’une émission qui pendant deux heures, décortique l’actualité régionale et présente des initiatives locales. L’émission a la particularité de fonctionner en décrochage régional, la radio émettant un programme différent selon que l’on soit à Bruxelles, en province de Liège, dans le Hainaut ou dans une des trois autres provinces wallonnes. C’est d’ailleurs ce qui explique sa réussite puisque de très nombreux Wallons, toujours plus axés sur le «local», apprécient ce programme qui relaie ce qui se passe à quelques pas de chez eux. Vivacité est la radio la plus écoutée du groupe RTBF et un tel changement bouleversera le quotidien de nombreux auditeurs. Il est question que l’émission «Vivre ici» soit remplacée par une émission nationale qui devrait toutefois, elle aussi, aborder des questions locales.
Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :
— Dans le respect de l’indépendance éditoriale de la RTBF, pourriez-vous m’informer des raisons qui ont conduit Vivacité à arrêter la diffusion de ce programme local ?
— De quelle manière la RTBF conçoit-elle son rôle en matière de couverture de l’information locale ?
Réponse de Monsieur la Ministre Madame LINARD Bénédicte
J’ai, comme vous, été informée d’un projet de réorganisation de la grille des programmes de l’après-midi sur les antennes des radios de Vivacité. Ce projet aboutirait à mettre fin aux émissions d’actualité régionale qui sont aujourd’hui diffusées entre 14 et 16 heures et à le remplacer par une seule émission multirégionale. Le personnel serait, quant à lui, réaffecté à d’autres émissions. L’article 42bis du contrat de gestion de la RTBF indique que cette dernière gère une «chaîne populaire de référence dans le domaine de la proximité grâce, notamment, à une offre spécifique en décrochages régionaux, en émissions sportives et en émissions interactives». L’article 22.3 indique, quant à lui, que la RTBF diffuse sur ses services «plusieurs journaux et séquences d’information en décrochage régional, du lundi au vendredi». La RTBF est aussi tenue de mettre en valeur les particularités régionales et locales. L’émission «Vivre ici» sur Vivacité visait à répondre à ces éléments du contrat de gestion. «Vivre ici» n’est cependant pas la seule émission en décrochage sur Vivacité puisque les tranches de six à huit heures sont également diffusées en décrochages régionaux. La RTBF confirme ce projet de révision de la grille de Vivacité et indique aussi qu’il n’a pas encore été confirmé par le conseil d’administration, comme il doit l’être conformément à l’article 10 du décret sur la RTBF. Le point sera abordé lors de la réunion du conseil d’administration du 16 juillet prochain. Le contrôle du respect par la RTBF de ses obligations en vertu du contrat de gestion sera ensuite exercé a posteriori par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Cela étant dit, la RTBF dispose d’une autonomie importante dans la confection de ses grilles ou encore dans la gestion de son personnel. Il lui revient de veiller à l’équilibre général des objectifs du contrat de gestion. Il est donc, en outre, quelque peu prématuré de se prononcer sur ce nouveau projet éditorial, qui visera aussi à couvrir l’actualité régionale, mais sous une nouvelle forme et qui doit être approuvé par les instances de gestion de l’entreprise. Je suis personnellement attachée aux particularités régionales, comme en témoignent la récente augmentation des moyens aux médias de proximité ou encore les nombreuses discussions que nous menons dans la perspective des nouvelles conventions des médias de proximité. Je souhaite, à travers ces nouvelles conventions, encourager les synergies entre la RTBF et les médias de proximité pour accroître la qualité de l’offre locale au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en ligne avec la Déclaration de politique communautaire (DPC). Mon cabinet et moi-même poursuivons les concertations constructives avec la RTBF et les médias de proximités sur ces synergies. Chacun est conscient de la nécessité de mieux collaborer dans un contexte médiatique mouvant. Il m’importe que ces collaborations soient renforcées et que les contenus produits par les télévisions locales soient valorisés sur les médias de la RTBF, dans le respect de l’indépendance éditoriale et au bénéfice de chacun. Par ailleurs, comme nous avons déjà eu l’occasion d’en discuter ici, le prochain contrat de gestion de la RTBF en est encore aux phases préliminaires. Il ne fait aucun doute que ces enjeux-là figureront en bonne place dans les discussions.