Question écrite de Madame Rachel Sobry à TELLIER Céline, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal sur “La détention illégale de servals en Wallonie”
Madame la Ministre,
Le lynx fait partie de ces espèces qui, petit à petit, réinvestissent nos contrées. Si la venue de ce félin est évidemment réjouissante, d’autres espèces, pourtant sauvages et interdites à la détention, sont occasionnellement repérées chez des citoyens et, parfois même, dans la nature. C’est le cas du serval.
En effet, le Natuurhulpcentrum d’Opglabbeek dans le Limbourg Est, semble-t-il devenu spécialisé en la matière avec, dernièrement, deux interventions pour des servals en rue à proximité de Gand ?
Quelques années auparavant, un caracal, un savannah (hybride chat-serval) et des servals leur avaient été confiés suite à une saisie en région liégeoise.
Malheureusement, il semble que ce phénomène se développe. Récemment, des journalistes de TF1 ont mis en lumière combien il était facile de se procurer un serval en Belgique et plus particulièrement, dans ce cas précis, à Chênée, avec une annonce précisant : « beaux chatons servals disponibles – affectueux, très joueurs – vaccinés et prêts à partir » au prix de 3500 euros.
Ce phénomène est-il grandissant et inquiétant ?
Comment expliquer qu’il soit si aisé de trouver des annonces pour ces animaux sauvages sur Internet ?
Comment renforcer la lutte contre ce trafic ?
Comment et où les citoyens témoins d’une détention interdite d’animaux sauvages peuvent-ils dénoncer les faits ?
Quel est le sort des servals saisis en Région wallonne ?
Le Natuurhulpcentrum d’Opglabbeek s’est-il spécialisé en la matière ?
La Wallonie coopère-t-elle d’une manière ou d’une autre avec ce centre ?
Réponse de Madame la Ministre TELLIER Céline
Le serval ne faisant pas partie de la liste positive des mammifères, sa détention est interdite. La problématique que vous évoquez relève aussi de la thématique plus générale du commerce illégal d’animaux par internet.
En ce qui concerne la détention illégale de ces animaux, mon administration ne dispose d’aucune donnée indiquant que les détentions illégales de servals soient en augmentation. Si une plainte est adressée à mes Services, la constatation sur place peut faire faire l’objet de procès-verbaux et de la saisie administrative des animaux détenus illégalement.
Pour enrayer le phénomène, et à l’instar de toutes infractions au Code wallon du Bien-être des animaux, j’invite les témoins de tels actes à dénoncer les faits auprès du numéro gratuit 1718. Il s’agit du numéro du call center SOS Environnement, Nature, Bien-être animal, notamment chargé de recueillir les plaintes en matière de bien-être animal afin de les transférer vers les services compétents.
Lorsque des servals sont saisis, les agents constatateurs régionaux font appel aux lieux d’hébergement habilités à recueillir de tels animaux. Le Natuurhulpcentrum en fait effectivement partie.
En ce qui concerne le commerce illégal d’animaux par internet, la difficulté réside dans l’identification de l’annonceur. Un rappel à la loi sur le réseau social concerné est possible, mais les entreprises qui gèrent les réseaux sociaux ne divulguent pas les profils des personnes qui publient ces annonces. Je suis actuellement en dialogue avec l’une de ces entreprises pour mettre en place une collaboration en ce sens. J’invite également tous les utilisateurs témoins d’annonces illégales à les signaler au réseau social en question.