Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “La collaboration du FOREm dans “l’exportation” de travailleurs au Québec”
Madame la Ministre,
Le FOREm et Actiris collaborent avec le ministère québécois de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration afin de promouvoir plus de 700 postes outre-Atlantique. Cette collaboration existe depuis une quinzaine d’années et permet aux entreprises de la province francophone du Canada d’avoir accès au marché de l’emploi de Belgique.
Les postes à pourvoir sont nombreux et concernent des profils variés, tant au niveau des secteurs que de la qualification requise, dans l’administration, la restauration, le génie civil, la santé, les services sociaux, les sciences naturelles et appliquées, le transport terrestre et le camionnage, l’éducation, les services de garde éducatifs à l’enfance ainsi que les technologies de l’information. Cette liste comporte plusieurs similitudes avec celle des métiers en pénurie en Wallonie puisque de nombreuses fonctions correspondent : cuisinier, chef de cuisine, infirmier en soins généraux, infirmier en soins spécialisés, technologue en imagerie médicale, technologue de laboratoire médical, chauffeur d’autocar, chauffeur de poids lourds ou encore mécanicien en génie civil.
Alors qu’augmenter le taux de participation des Wallonnes et des Wallons au marché du travail est une priorité du Gouvernement, j’ai plusieurs questions à vous adresser. Comment justifier la collaboration du FOREm à un programme visant à pourvoir des métiers au Canada alors qu’ils sont en pénurie en Wallonie ? De façon générale, pouvez-vous nous rappeler comment vous vous y prenez afin de conserver nos travailleurs dans les secteurs en pénurie ?
Réponse de Madame la Ministre Morreale
Je vous confirme qu’il existe une collaboration informelle avec le Canada pour le recrutement de candidats francophones depuis 2015, rendue structurelle avec le Québec lors de la signature d’une entente en 2019. Le Canada – en particulier le Québec – représente la cinquième destination la plus ciblée par les candidats wallons à l’émigration après le Luxembourg, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni.
Le FOREm doit s’adapter à son public. Les candidats dont le projet est d’immigrer outre-Atlantique partiront avec ou sans l’aide du FOREm. C’est pourquoi le FOREm essaie d’être visible ainsi que de montrer sa présence et son expertise en soutenant les candidats dans leur projet de vie. La mission de service public vise à conseiller au mieux les usagers dans le cadre de leur projet de mobilité et de soutenir leur recherche d’emploi.
Il est important de préciser que pour certains secteurs, comme celui des jeux vidéo, qui concerne graphistes et infographistes, pour lequel le FOREm organise un événement ce 27 avril, il y a de nombreux candidats compétents en Belgique, mais le secteur n’est pas encore assez développé que pour offrir des opportunités à tous les diplômés. Par ailleurs, certains ne partent pas toujours à l’étranger pour une expatriation à long terme ou définitive. Ils veulent en profiter pour développer leur expertise sur place et valoriser leurs compétences techniques sur de plus grands marchés avant de revenir en Wallonie, créer leur boîte et la développer. C’est aussi la mission des conseillers en mobilité internationale du FOREm que d’accompagner ces candidats qui reviennent vivre en Wallonie après une expatriation.
L’objectif est d’avoir une opération win-win qui contribue à l’insertion des demandeurs d’emploi wallons sur le marché du travail. Les candidats sont toujours encouragés par le FOREm à rechercher un emploi en Wallonie parallèlement à son projet de mobilité international, d’autant que la procédure vers le Québec peut quand même s’avérer très longue. Si je devais conclure, je dirais que rechercher un emploi au Québec ou au Canada et chercher un emploi en Wallonie constituent des démarches qui ne sont pas excluantes. À l’image du slogan de l’équipe Mobilité internationale du FOREm, « Élargissez vos horizons », les deux types de démarches peuvent tout à fait être conjointement menés.