Question écrite de Madame Sobry à Madame Désir, Ministre de l’Education, sur “Bilan chiffré actualisé du décrochage scolaire après-Covid-19”
Madame la Ministre,
Bon nombre d’élèves ont été impactés par la Covid-19 tant celui-ci a bouleversé les rythmes scolaires. Désormais, certains tirent la sonnette d’alarme tant des élèves, pourtant en bout de parcours, décident d’abandonner leurs études. Je ne détaille pas sur les éléments qui ont été développés en séance, à savoir, le décrochage grandissant d’élèves qui arrivent pourtant en fin de cursus. 10 (2021-2022) (25) Ces jeunes ont parfois vécu la pandémie et les confinements comme la «permission» de ne plus venir à l’école. D’autres sont particulièrement angoissés par le retard pris et préfèrent ne plus se rendre à l’école afin d’éviter d’y faire face. Je suis bien consciente que le décrochage scolaire lié à la Covid-19 est un mal que vous prenez très au sérieux et qui a déjà fait l’objet de nombreux échanges parlementaires. Je souhaite donc, Madame la Ministre, par la présente question, pouvoir faire le point, si possible de manière chiffrée, sur la situation. Mes questions sont donc les suivantes:
Quel est le bilan actuel du décrochage scolaire en Fédération WallonieBruxelles? Disposez-vous de chiffres actualisés? Le fait que des élèves en fin de cursus ne reviennent plus à l’école est-il nouveau et préoccupant? Comment y remédier? Quelles solutions existent pour les parents qui font face à un enfant qui refuse de retourner à l’école?
Réponse de Madame la Ministre DÉSIR Caroline
Madame la Députée,
Les données concernant l’absentéisme sont reprises dans le tableau suivant, une unité représentant un élève ayant cumulé au moins 9 demi-jours d’absence non-justifiée. En maternelle, l’obligation scolaire dès l’âge de 5 ans est entrée en vigueur lors de l’exercice 2020-2021, exercice à partir duquel les absences ont été comptabilisées.
Il est à noter que parmi les 63.939 élèves signalés cette année, 41.551 ont fait l’objet d’un seul signalement.
Néanmoins, ces chiffres montrant un absentéisme en augmentation surtout dans le niveau secondaire sont, de toute évidence, plus que préoccupants et nous alertent sur l’état actuel de la jeunesse impactée par la crise sanitaire aux profondes répercussions, non-seulement sur l’accrochage scolaire mais aussi sur la santé mentale qui y est fortement liée. L’effet retard se profile et il semble impératif que tous les acteurs intra et parascolaires de première et deuxième lignes se mobilisent en tenant compte des constats inquiétants qui remontent du terrain.
Pour tenter de ramener les élèves à l’école, des jeunes plus que probablement en souffrance dont il faut prendre soin, diverses pistes s’ouvrent à eux ainsi qu’à leur famille.
En fonction de la zone d’habitation, ils peuvent trouver du soutien dans le réseau existant plus ou moins étendu :
-dans les CPMS qui voient les personnels complémentaires prolongés jusqu’en novembre prochain ;
-grâce à l’augmentation des psychologues de première ligne mis en place grâce à un soutien du pouvoir fédéral pendant la crise sanitaire ;
-dans les services mobiles de santé mentale pour enfants et adolescents ;
-dans les services classiques de santé mentale ;
-dans les équipes mobiles de l’administration qui peuvent être mobilisés par l’école ;
-dans les services d’accrochage scolaire (SAS) ;
-dans les Services d’Action en Milieu Ouvert (AMO) ;
-dans les services communaux d’accrochage scolaire ;
-dans les maisons de jeunes.
Des relais que je vais m’attacher à mettre en exergue à la rentrée scolaire prochaine peuvent être évidemment établis par les uns et les autres vers le service ou le professionnel le plus indiqué pour accompagner l’élève en difficultés et sa famille, pour générer des collaborations dynamiques et recréer du lien avec la sphère scolaire.
Des contacts en ce sens sont en cours avec d’autres niveaux de pouvoirs et j’espère qu’ils déboucheront sur des projets communs positifs.
De manière structurelle, comme je l’ai expliqué à diverses reprises, le chantier 13 consacré à la lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire, élabore un schéma qui amènera les acteurs concernés à s’articuler entre eux et à occuper une place définie de manière à ne laisser aucun élève passer sous les radars.