Question orale de Madame Sobry à Madame LINARD Bénédicte, Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes sur “La coordination entre les campagnes de communication de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les autres niveaux de pouvoir”
Madame la Ministre,
Voici quelques semaines, la Région wallonne a lancé, à l’initiative de sa ministre de la Santé, une campagne visant à mettre en garde contre les fake news, en particulier celles liées à la crise sanitaire. La campagne a fait usage de l’affichage de proximité, de l’affichage numérique et de la plupart des réseaux sociaux. Si l’idée était honorable, l’effet n’a pas été celui escompté. Le concept consistait à mettre en avant une affirmation erronée, autrement dit une fake news, pour ensuite y opposer une contre-argumentation.
Réalisée en deux temps, avec deux visuels différents, cette campagne a été incomprise par beaucoup de citoyens, qui n’ont perçu que les affirmations erronées. Je m’inquiète du tort que cette campagne «ratée» pourrait faire aux campagnes actuellement organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment la campagne «Ensemble contre le coronavirus».
Madame la Ministre, quel regard portez-vous, en tant que ministre de la Santé et des Médias, sur cette campagne contre les fake news? Y avez-vous été associée?
Existe-t-il une quelconque coordination entre les campagnes de communication des différents niveaux de pouvoir, en particulier dans le domaine sanitaire? Si ce n’est pas le cas, pourquoi s’en passer alors que l’objectif est souvent commun?
Les campagnes de communication et de sensibilisation relatives à la crise sanitaire sont-elles soumises à débat au sein de la conférence interministérielle Environnement et Santé (CIMES) avant leur lancement? Dans le cas contraire, ne serait-ce pas souhaitable?
Réponse de Madame la Ministre LINARD Bénédicte
Madame la Députée,
Je n’ai pas été associée à ce projet, étant donné que ce type d’action relève des compétences de la ministre Morreale. La campagne a été développée avec la collaboration d’experts de l’Agence pour une vie de qualité (AViQ), le Risk Assessment Group (RAG), Sciensano et l’ASBL Cultures&Santé. Je constate qu’elle apporte des réponses aux fausses informations circulant au sujet de l’épidémie de Covid-19. La nuance et la précision sont souvent difficiles à transmettre en un message bref, contrairement aux messages simplistes ayant un fort potentiel de viralité.
Il existe une procédure de collaboration pour les campagnes de promotion de la santé diffusées sur les services de médias audiovisuels (SMA). Tout d’abord, le décret du 4 février 2021 relatif aux services de médias audiovisuels et aux services de partage de vidéos (nouveau décret «SMA») prévoit que «les éditeurs de services qui diffusent de la publicité en faveur des médicaments et traitements médicaux ou en faveur des boissons alcoolisées doivent mettre gratuitement à la disposition du Gouvernement, de la Région wallonne et de la Commission communautaire française, selon des modalités à convenir après concertation avec les éditeurs de services concernés, des espaces publicitaires destinés à la diffusion de campagnes d’éducation pour la santé».
Le calcul du temps devant être dévolu à la diffusion des campagnes et l’établissement des plans de diffusion relèvent de mes compétences. Ce temps correspond à la durée des publicités diffusées en faveur des boissons alcoolisées et des médicaments. En d’autres mots, ces publicités font l’objet d’une contrepartie en faveur des campagnes d’éducation à la santé. La gestion des demandes de campagne relève des ministres compétents pour la promotion de la santé. La commission d’avis «Campagnes radiodiffusées de promotion de la santé», commune à la Wallonie et à la Commission communautaire française (COCOF), examine toute demande d’espaces gratuits de radiodiffusion après sollicitation par les ministres compétents. L’examen de la demande s’appuie sur des critères de rigueur scientifique, d’éthique et de cohérence avec les autres campagnes de promotion de la santé. La commission transmet ses avis aux ministres de la Santé, qui choisissent ensuite d’octroyer ou non des espaces gratuits de diffusion. En cas de décision positive, la campagne est transmise à mon cabinet, qui contacte les médias et les régies publicitaires afin d’assurer la diffusion de la campagne. En revanche, les campagnes de communication et de sensibilisation ne sont pas abordées au sein de la CIMES. Chaque entité est responsable de ses campagnes en fonction de ses publics cibles spécifiques.