Question orale de Mme Sobry à Mme Désir, Ministre de l’Éducation sur La discrimination subie par certains élèves ayant été placés en quarantaine
Mme Rachel Sobry (MR). – Depuis la rentrée de septembre, l’école est rythmée par la crise du coronavirus. J’ai été récemment informée de cas de discriminations subies par certains élèves qui ont été mis en quarantaine. En effet, outre la mise en quarantaine d’une classe entière à la suite d’un cas positif parmi les élèves ou les professeurs, il est possible qu’un enfant soit mis en quarantaine parce qu’un membre de sa famille ou de son entourage est positif ou pourrait l’être. Dans ce cas, l’enfant peut regagner les rangs de l’école après une période d’isolement fixée à sept jours et un test négatif, afin de ne risquer aucune contamination au sein de l’école. Hélas, certains enfants ayant été placés en quarantaine, même préventivement, sont considérés comme de véritables pestiférés par leurs camarades lors de leur retour en classe. La situation peut être particulièrement difficile à vivre psychologiquement pour un enfant qui a besoin de contacts physiques et sociaux, comme l’ont répété bon nombre de pédiatres durant les derniers mois. La stigmatisation et la discrimination qui en découlent compromettent l’épanouissement des enfants à l’école et peuvent porter préjudice à leurs apprentissages.
Le sujet est particulièrement complexe et peut effrayer les plus jeunes. L’information, les explications et l’encadrement par l’équipe éducative sont donc plus que jamais d’une importance primordiale afin d’éviter que la période actuelle qui est déjà très compliquée soit encore plus pénible pour certains enfants.
Madame la Ministre, avez-vous eu vent de cas de stigmatisation ou de discrimination similaire subie par certains enfants?
Le personnel enseignant est-il suffisamment informé et outillé pour expliquer et éventuellement rassurer les élèves à propos du coronavirus et de ses conséquences?
Dans la négative, comment leur permettre de mieux aborder le sujet en classe?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation.En réponse à votre question, Mme Sobry, je n’ai pas eu vent de problèmes de discrimination vis-à-vis d’élèves revenant de quarantaine. Je ne suis pas étonnée de leur existence, mais de telles situations n’ont pas été dénoncées à mon administration. Je rappelle l’existence du numéro vert «Écoute École», du numéro vert 103 «Écoute Enfants» et du numéro d’information sur le coronavirus. Ces professionnels ne m’ont avertie d’aucun cas qui leur aurait été signalé. Cela ne signifie pas pour autant que cette problématique n’existe pas et nous allons continuer à communiquer sur la gestion des cas de Covid-19 vis-à-vis de l’ensemble des acteurs de l’enseignement en nous montrant rassurants sur les retours à l’école et sur le fait qu’il n’existe plus de risque pour la collectivité une fois la quarantaine achevée.
Certains parents se plaignent de ne pas recevoir d’information précise sur les élèves qui ont contracté la Covid-19 alors que le rôle des PSE est d’effectuer ce tracing parmi les élèves et de ne pas pointer du doigt un enfant. La vie privée doit être respectée et les données médicales rester confidentielles. Mais, vous avez raison, cette situation crée des tensions à ne pas sous-estimer.