Question d’actualité de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “La mise en place d’une éventuelle Conférence Interministérielle (CIM) Emploi pour atteindre les 80 pour cent de taux d’emploi”
Madame la Ministre,
Le Gouvernement fédéral fait, à juste titre, de la création d’emplois une priorité. L’objectif qui est annoncé dans l’accord de gouvernement fédéral et régulièrement répété par le Premier ministre est d’atteindre un taux d’emploi de 80 % à l’horizon 2030. Suite à la conférence sur l’emploi annuelle mise en place par le ministre fédéral du Travail, plusieurs mesures concrètes sont attendues prochainement.
À votre niveau, Madame la Ministre, c’est une réforme structurelle relative à la formation qui va bientôt voir le jour. On en discute actuellement en commission. Cet exemple de la formation, qui se joue au niveau régional, illustre parfaitement ce morcellement des compétences sur le travail et sur l’emploi puisque la formation jouera inévitablement un rôle primordial dans la poursuite de cette politique fédérale sur le taux d’emploi.
Sans que les instruments entre le Fédéral et la Région ne s’accordent, cet objectif d’atteindre un taux d’emploi de 80 % paraît utopique. Émerge alors l’idée d’une conférence interministérielle réservée aux matières où une coopération entre les différents niveaux de pouvoirs est nécessaire
Une CIM Emploi est-elle à l’ordre du jour pour coordonner les mesures nécessaires à la poursuite de cet objectif que je viens d’évoquer ? Le cas échéant, en avez-vous déjà discuté avec le ministre fédéral du Travail ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
nous avons eu, il y a à peu près trois semaines, une conférence interministérielle Emploi à l’initiative du ministre M. Dermagne pour travailler sur le boost à l’emploi dans le cadre de la relance et dans le cadre des métiers en pénurie. C’est d’actualité. La relance et les inondations que nous avons malheureusement subies vont nécessiter beaucoup de main-d’œuvre et beaucoup de main d’œuvre aussi dans le secteur de la construction – pas uniquement, mais cela représente quand même énormément de personnes.
Cela mobilise beaucoup d’énergie au niveau du Gouvernement. Nous avons pris, avec mon collègue, le ministre Borsus, des mesures dans le cadre des métiers en pénurie. Nous avons également déposé des propositions, dont j’ai discuté avec le ministre Dermagne et mes collègues flamands et bruxellois à cette occasion, qui allaient dans le sens de la défiscalisation de l’euro de plus pour les stagiaires, dont M. Borsus a dû parler dans le cadre des mesures qui relèvent de sa compétence et pour les miennes également. Nous avons également parlé du fait que cela ne devrait pas se faire aux dépens des allocations sociales et que cela puisse venir en plus. Je pense que ce sont parfois des entraves pour des personnes qui, à la base, cherchent un emploi rapidement.
Par contre, si on leur dit : « Vous faites la formation, cela ne posera pas des problèmes en termes de financement pour vous et, à l’issue, vous êtes sûrs d’avoir un boulot », généralement ils franchiront le pas. C’est ce sur quoi nous misons. L’objectif est d’y revenir dans les prochaines semaines – j’attends que le conclave fédéral se termine – pour que nous puissions refixer une conférence interministérielle et aboutir sur des conclusions qui, je l’espère, contribueront à booster l’emploi en Wallonie.