Questions orales et l’interpellation à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes de Mme Sobry, sur « La mise en route de l’application de tracing dans la cadre de la lutte contre la covid-19 » ;
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, la Belgique se dotera bel et bien d’une application mobile de traçage des contacts pour lutter contre la propagation du coronavirus. « La plupart des ministres ont confirmé leur engagement commun dans ce dossier » ont indiqué récemment les neuf ministres qui composent la CIM Santé publique. Parmi les ministres qui ont marqué leur accord, vous aviez indiqué, Madame la Ministre, que cette application viendrait en complément au suivi manuel des contacts déjà mis en place. Si les facteurs techniques, politiques ou juridiques sont au vert, l’application belge de tracing devra débuter à la rentrée, en septembre.
Comment comptez-vous veiller, au niveau régional wallon, à l’exacte utilisation des données à caractère personnel sollicitées pour lutter contre le covid-19 ?
Compte tenu du recours par la Belgique au tracing digital, comment vous assurez-vous et rassurez-vous par la même occasion les Wallons que le modèle permette que les récoltes de données opérées ne puissent être réalisées que dans le respect du RGPD prévoyant le système « du responsable du traitement » et « des soustraitants de données », et sur base des prescriptions légales belges et européennes en matière de protection des libertés individuelles et de respect de la vie privée ?
Comment l’application s’articulera-t-elle autour du suivi manuel des contacts déjà mis en place et remanié récemment au niveau du personnel ? Il est important que cette récolte de données et leur utilisation ne puissent être utilisées que dans le cadre identique au recours au traçage manuel et dans le cadre unique de et pour le temps limité à la lutte contre le covid-19.
Où en sont les discussions européennes et en priorité avec les pays limitrophes pour mettre en place un modèle de récolte et de transmission des données compatibles et interopérables, afin de restaurer de manière sûre et durable la liberté de circulation au sein de l’Union européenne ? Des rounds de concertation avec les Régions et le Fédéral ont-ils eu lieu en ce sens ?
Voici les quelques éléments sur lesquels je souhaiterais vous entendre.
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Mesdames et Messieurs les députés, tout d’abord, rappelons que l’un des outils majeurs permettant de limiter la propagation d’une épidémie, et dans le cas du covid-19, de diminuer ou de limiter le risque d’apparition d’une deuxième vague est l’identification des cas et des nouveaux foyers d’infection pour pouvoir isoler les personnes potentiellement contaminées et ainsi couper la chaîne de contamination. Jusqu’à présent, les meilleurs outils sont une combinaison du testing à large échelle et un suivi des contacts que l’on appelle le contact tracing. Actuellement, le tracing manuel est déjà mis en place avec un système via le call center afin de pouvoir se déployer à grande échelle. Le call center est basé sur l’utilisation d’une plateforme logiciel interfédéral qui est en constante évaluation.
Actuellement les techniciens travaillent à la faire évoluer vers une version 2.0 afin de diminuer les délais d’appel pour agir presque qu’en temps réel – en moins de 24 h –, pour augmenter la flexibilité du système, pour éviter un surnombre d’appel pour une même personne le même jour et pour éviter les appels non nécessaires. Il s’agit d’une collaboration étroite entre les entités fédérées, les prestataires de services, les techniciens, les médecins généralistes et les laboratoires.
Depuis ce 2 juillet, en Wallonie, il y a en moyenne 18,1 patients index à appeler par jour. Ce qui signifie que l’épidémie recule. Actuellement, 90 personnes sont affectées à cette mission dans le call center. À partir du 1er août, le nombre sera de 40 équivalents temps plein. Les effectifs pourront varier en fonction de l’évolution du nombre de cas dépistés pour assurer le suivi des contacts en Wallonie. Les ressources pourront, bien entendu être revues à la hausse si le nombre de cas augmente en cas de rebond ; ce que personne évidemment n’espère. Le tracing numérique viendrait en support au tracing manuel. Plusieurs pays, comme l’Allemagne et la France l’ont déjà déployé. La Belgique est en train de développer une application de ce type. Il paraît en effet essentiel ou complémentaire d’offrir des outils similaires aux ressortissants de notre pays qu’à ceux des pays voisins. L’application numérique apporte plusieurs avantages techniques et des plus-values en termes de santé publique.
D’un point de vue technique, si les technologies appropriées sont appliquées, le tracing numérique permet une meilleure anonymisation des données et semble être perçue par la population comme moins intrusive. D’un point de vue santé publique afin de casser au plus vite la chaîne de transmission, l’application permettra un gain de temps pour I’information des personnes contact avec une personne malade du covid19, pour informer plus rapidement et plus finement les personnes contact que la personne malade a fréquentées notamment dans des lieux collectifs où la personne croise des inconnus – transports en commun, supermarchés, festival, open-space – pour gagner du temps pour les contacts proches dans la gestion des listes. Cela permet également l’envoi d’une information harmonisée aux personnes en contact avec un cas confirmé. L’information serait plus didactique et moins intrusive. La qualité de la protection des données est un élément important, c’était une de mes craintes et je pense que de nombreux citoyens ou députés partageaient également au moment où le virus est apparu et où le suivi de contact a dû se mettre en place et où nous avons privilégié la voix du contact manuel. En termes de confiance, cela me semblait être l’outil le plus opérationnel. Est-il parfait ? Non.
Une députée a évoqué des problèmes techniques. J’en ai moi-même connu dans ma famille. Ma maman n’a pas été contactée alors qu’elle a été en contact étroit avec une personne qui a été détectée positive. On a essayé de remonter pour savoir pourquoi la cellule tracing ne l’avait pas contactée. Le suivi de contact n’était pas dans la base de données parce que le médecin spécialiste avait commandé un test sans avoir lui-même rentré la donnée dans la plateforme ; ce qui est problématique, car si tous les médecins ne jouent pas le jeu en ce compris des médecins spécialistes, il a fallu harmoniser. Cette situation-là nous a permis de relancer des appels à l’égard d’un certain nombre de spécialistes en leur disant : « Si vous prescrivez des tests, il faut que vous rentriez sur la plateforme. C’est très important, car c’est à partir de cet acte-là que cela va avoir toute une série de gènes ». Heureusement, comme l’information était relativement publique et que je pense que les gens suivent les informations à la télévision, dans les médias, et cetera, cela a permis aux personnes qui ont été en contact étroit, de prendre contact avec leur médecin généraliste, de se faire dépister et le cas échéant, de s’isoler, bien entendu, le temps d’avoir tous leurs apaisements et en l’occurrence, il s’avérait que le cas initial était un faux positif, car il existe aussi de faux positifs. Ce qui nous permettra quand on aura l’occasion d’approfondir la question des tests, de dire que les tests sont importants, mais les tests, je vous assure que ce n’est pas la panacée. Il y a 30 à 40 % de faux négatifs et aussi de faux positifs. Cela a d’ailleurs conduit à des contaminations lors du cohortage dans certaines structures d’établissements. Le modèle n’est malheureusement pas encore parfait à ce stade à l’état de la science, de la connaissance et des réponses qui sont apportées aujourd’hui.
L’accord de coopération sur le tracing dans les différentes entités fédérées, on a abordé la question de la sécurité des données. L’accord précise certaines limitations techniques pour les applications numériques. Par exemple, le fait que ce soit une utilisation du protocole DP3T, le fait qu’il n’y ait pas d’utilisation de données GPS. Pas de géolocalisation et le fait de mettre à disposition via un GitHub du code source complet dont seuls entre 10 à 15 % de ce code doivent être adaptés pour être utilisés en Belgique. Ce GitHub est accessible à la communauté scientifique ainsi qu’à tout citoyen qui désirerait l’auditer. Le Git contient aussi une analyse du code ainsi qu’une analyse du risque produite par les meilleurs scientifiques d’Europe dont ceux de l’école polytechnique fédérale de Lausanne.
Les limitations exposées ci-avant sont en ligne avec la position de la Commission européenne et les applications développées dans la majorité des autres pays européens – à l’exception de l’application de la France qui ne se conforme pas au protocole DP3T, ce qui isole d’ailleurs la France d’autres dispositifs et est une des seules à avoir choisi un autre protocole, au niveau européen en tout cas. Elles sont précisément destinées à limiter les risques en termes de protection des données. En ce qui concerne le dépistage, la stratégie approuvée par le Risk Management Group vise par priorité le dépistage des personnes symptomatiques.
Seules les personnes répondant à la « définition de cas possible » peuvent être testées au moyen d’un test PCR remboursé par l’INAMI. La définition de cas possible qui a été validée par le Risk Management Group est aujourd’hui la suivante :
– toute personne qui répond à la définition d’un cas possible de covid-19, avec une attention particulière au personnel soignant (personnes qui portent des soins et/ou de l’aide) et aux résidents et au personnel d’une collectivité résidentielle, par exemple les maisons de repos, les maisons de vie pour personnes handicapées, les centres d’accueil pour jeunes, les prisons, et cetera.
– ensuite sont concernées également les personnes ayant eu un contact à haut risque avec un cas de covid– 19 et qui sont elles-mêmes en contact professionnel avec des personnes à risques de développer une forme sévère de la maladie selon les modalités émises dans la procédure contact, à savoir un test au jour 12 de la période d’isolement.
Si la capacité de testing le permet, les personnes suivantes peuvent également être testées :
– toute personne nécessitant une hospitalisation, y compris hospitalisation de jour (pour la première fois), selon les critères définis par chaque institution prenant en compte la réalité locale et la spécificité des activités de soins. Si le résultat du test s’avère négatif, le test pourra être répété une seconde fois selon le besoin clinique, parce qu’un résultat négatif pourrait également signifier que la personne est infectée, mais encore en période d’incubation.
– tout nouveau résident qui entre pour la première fois dans une collectivité résidentielle – une maison de repos, maison de vie pour personnes handicapées, centre d’accueil pour jeunes, établissement pénitentiaire, et cetera. Si le résultat du test s’avère négatif, le test pourra être répété également une fois selon le besoin clinique.
Dans le cadre du tracing, le CODECO a confirmé, en date du 17 juin 2020, la stratégie spécifique de testing pour les contacts dans un cas index. Un premier test est réalisé dès que l’on a connaissance que la personne a été en contact étroit ou constitue un risque. Un deuxième test est effectué à J+9. Si le deuxième test PCR s’avère positif, la personne prolonge sa quarantaine de sept jours, mais si le deuxième test s’avère négatif, il est mis fin à la quarantaine. L’accord de coopération du 29 juin 2020 régit donc des questions qui relèvent à la fois de la compétence matérielle des Communautés et de la compétence matérielle de l’État. En effet, les communautés sont compétentes pour le traçage et la lutte contre les maladies infectieuses et sociales dans le cadre de leur compétence en matière de soins de santé préventifs. L’État a une compétence matérielle pour la recherche scientifique. Mais tous les pouvoirs sont étroitement liés, ce qui nécessite une approche coordonnée – cela a été souvent répété, encore aujourd’hui. L’accord de coopération permet à l’État et aux communautés d’exercer conjointement leurs compétences exclusives (coordination matérielle).
Afin de rendre le traitement des données de ce suivi de contact uniforme dans toute la Belgique, Sciensano, l’Institut belge de la santé publique, a été chargé de rassembler les données de santé et les coordonnées des patients, des médecins, des laboratoires et des hôpitaux dans une base de données centrale. Celle-ci est nécessaire compte tenu de la mobilité des citoyens dans les différentes entités fédérées. Dans l’optique d’une politique plus sûre et plus efficace, l’objectif de cet accord de coopération est avant tout de fournir la base juridique de cette base de données centrale. Cette base de données permettra l’échange d’informations avec les bases de données temporaires à l’appui des centres de contact désignés par les autorités régionales compétentes ou par les agences compétentes. En ce qui concerne la polémique autour des conflits d’intérêts relatifs à l’implication de M. Robben je vous indiquerai simplement que le fédéral lui a assigné un rôle dans la mise en place du système de tracing via la création d’une plateforme informatique interfédérale au vu de son expertise technique en Belgique.
La lumière sur des conflits d’intérêts potentiels dans son chef doit être effectuée par le Fédéral. C’est un mandat fédéral qu’il exerce, mais sachez en tout cas que dans le cadre de l’accord de coopération et du travail sur le tracing numérique, nous avons spécifiquement écrit qu’il ne devait pas y avoir de conflit d’intérêts et qu’il y avait un engagement. Que ce ne soit pas le cas, je vous dirai que tout cela pourra être vérifié bien entendu. C’était déjà le cas dans l’absolu dans le droit, mais avons souhaité l’édicter par ailleurs. Je rappelle que la SMALS est une ASBL qui soutient et qui seconde les organismes du secteur social et du secteur des soins de santé, ainsi que d’autres services publics à leur demande dans leur gestion de l’information pour qu’ils puissent offrir une prestation de service à leurs utilisateurs. La SMALS met ses compétences à disposition pour être réutilisées sans le but de générer des effets d’échelle mutuelle et d’une plus grande valeur ajoutée. La SMALS est contrôlée par la Cour des comptes. Elle a, dans son conseil d’administration, un représentant du ministre du Budget. SMALS collabore de manière proactive et durable avec ses membres. Pour l’ASBL, la satisfaction des membres constitue un critère d’appréciation ultime lui permettant de conserver son rôle de partenaire privilégié. Les administrations des entités fédérées sont membres de la SMALS et dès lors également de l’agence flamande, dont Karine Moykens est secrétaire générale. C’est par ailleurs pour que le tracing soit le plus rapidement opérationnel possible que les entités fédérées ont fait appel à l’expertise de la SMALS, dans le cadre d’une relation in house, puisque c’est un des opérateurs publics dont elles étaient membres.
Enfin, en ce qui concerne les mesures concernant les vacanciers de retour en zones rouges, ce sont effectivement les entités fédérées qui ont sollicité l’avis en urgence du RMG, puisque l’on avait l’information que Lérida, dans une des régions du sud de Lisbonne, qui n’était pas une région touristique, néanmoins Lisbonne n’est pas loin, le phénomène potentiel d’élargissement, une fois qu’il y a un rebond, doit être pris avec le plus grand sérieux. Lérida, même si ce n’est pas une zone non plus très touristique, montrait qu’il était possible qu’il y a un rebond en Europe, dans certains pays. Comme il y avait eu un déconfinement et une ouverture des frontières, je pense que c’était important que tout le monde soit informé, que le public puisse être informé qu’il y avait des zones et quelles zones, parfois des quartiers, parfois ce sont des zones très petites, un building dans certaines zones, parfois un quartier, parfois de manière plus grande et peut-être un jour une région ou un pays.
Entre le moment où cette information sur Lérida et sur le Portugal a été mise à notre connaissance, quand on en a été informé un samedi soir, on a demandé tout de suite à pouvoir collaborer et se voir pour réagir sur la manière dont on pouvait systématiser un screening sur l’ensemble des pays européens et à l’échelle européenne, avoir les informations pour l’ensemble des citoyens et les informer. Certains vont peut-être quand même aller en vacances et prendre le risque alors qu’il y a une zone, qu’il y a une augmentation du nombre de cas dans certaines zones. Il faut qu’ils sachent. Sur la carte ECDC de l’Union européenne, comme sur le site d’ailleurs de la diplomatie, c’est noté. Sur le site ECDC, c’est très intéressant parce que l’on voit le nombre de cas par nombre d’habitants qui ont été testés positifs. Cela permet aussi à chacun d’avoir l’information et de faire, en connaissance de cause, le choix d’aller dans une zone qui serait potentiellement plus infectée que la nôtre. Tout cela est aussi relatif, puisque c’est aussi lié parfois à la manière dont on comptabilise. On le sait, certains pays, certaines régions comptabilisent différemment, font plus ou moins de testings. Proportionnellement, plus on fait de tests moins on va passer à côté de cas positifs, qu’ils soient symptomatiques ou asymptomatiques. Si l’on ne teste, comme chez nous, que les symptomatiques, forcément, on ne verra pas des asymptomatiques, sauf à considérer qu’ils ont été en contact avec des contacts à haut risque.Ces informations me semblent importantes pour avoir la vision la plus complète possible de la manière dont nous avons travaillé.
L’inquiétude à la suite de la résurgence du virus dans certaines zones de pays européens montrait qu’il était nécessaire d’avoir une intervention qui soit précise. Le 23 juin, un foyer épidémique se révélait en Allemagne. C’était suite à un contact avec des travailleurs dans une entreprise, le 1er juillet dans le sud de Lisbonne et au 3 juillet en Espagne, en Catalogne. Les scientifiques avaient prévenu de la possibilité de l’apparition de clusters au niveau local, ce qui a engendré des travaux sur leur prise en charge, et la nécessité de limiter les déplacements à l’étranger. Dès lors, le 6 juillet, le RMG a remis un avis complémentaire aux recommandations visant à limiter les voyages lorsqu’un pays de l’UE ou le Royaume-Uni déclare une zone en Iockdown. Le comité « testing et tracing » a également été saisi, dans un but de cohérence des pratiques. Des travaux sont en cours pour adapter un e-formulaire spécifique. Cet avis a conduit les entités fédérées à considérer la nécessité de se coordonner pour traiter les Belges de retour de vacances de la même manière. Le Comité de concertation, le CODECO, s’est réuni le mercredi 8 juillet en présence des membres du Groupe d’experts en charge de l’exit strategy, le GEES, afin de préciser la stratégie en ce qui concerne l’accompagnement des personnes qui reviennent de zones à risque d’un point de vue épidémiologique. L’approche générale en matière de restrictions ou de recommandations de voyages transfrontaliers se différencie entre zones rouges, zones orange et zones vertes.La liste des zones à risque figure et sera mise à jour régulièrement sur le site du SPF des Affaires étrangères sur base des critères établis par la CELEVAL pour définir ces zones. Pour l’instant, pour les zones rouges, la Belgique émet une interdiction formelle de voyage. Si c’est une zone rouge, on ne sait pas en sortir, m’a–t-on dit parfois sur les réseaux sociaux, sauf qu’il est possible que quelqu’un parte en vacances ou se soit retrouvé même pour des motifs professionnels ou autres, ou personnels, dans une zone qui est une zone qui devient une zone rouge, si elle peut en sortir parce qu’il n’y a pas de confinement lockdown et qu’il est possible qu’elle rentre chez elle, alors pour ces cas-là, les voyageurs seront traités comme contacts à haut risque, ce qui veut dire qu’ils devront obligatoirement se soumettre à un dépistage et à une mise en quarantaine, conformément à la recommandation du RMG. Pour les zones orange, la Belgique déconseille fortement les voyages. Il sera vivement recommandé aux voyageurs qui reviendraient néanmoins de ces zones de se soumettre à un dépistage et à une mise en quarantaine. Les recommandations de prudence sont d’application. Les zones vertes ne font l’objet d’aucune restriction particulière, mais les recommandations de prudence restent toujours d’application, que l’on soit ici ou ailleurs les gestes barrière, les règles d’hygiène restent d’actualité, le virus continue de circuler, il n’a disparu dans aucun des pays dans lesquels on peut voyager et il est évident que les règles de protection et d’hygiène doivent rester de mise malheureusement. Même si l’on a retrouvé une certaine liberté, il faut se rendre compte que même si c’est long, même si c’est contraignant, même si c’est contre nature, il faut que l’on ait des gestes de protection et dès règles qui ne sont pas identiques. Cet été ne ressemblera, je pense, à aucun autre et j’espère surtout que le prochain été sera différent et meilleur que celui-ci. Néanmoins, c’est une réalité à laquelle je pense qu’il est nécessaire de conscientiser chacun d’entre nous, quelle que soit l’activité qu’il fera cet été.
Dès que la personne est rentrée en Belgique d’une zone rouge, elle fait appel à un médecin pour effectuer le premier test PCR. Il sera alors introduit dans le système de suivi de contact via le call center grâce à un e-formulaire spécifique. Il en va de même pour les personnes jugées contact à haut risque pour le suivi de contact régional. Si ce premier test est positif, la quarantaine sera définie par le médecin. Si le test est négatif, même chose que ce que j’ai évoqué tout à l’heure, la personne reste en quarantaine et effectuera un second test neuf jours après son retour d’une zone rouge, ou neuf jours après avoir été en contact avec une personne infectée identifiée par le tracing régional. Si ce second test est positif, la personne suit les prescrits du médecin. Si ce second test est négatif, la période de quarantaine est levée, elle se termine et la personne peut reprendre normalement en période covid. Pour rendre ces mesures opérationnelles, le décret du 2 mai 2019 relatif à la prévention et la promotion de la santé en Wallonie devra être adapté avec un article spécifique au covid en cohérence avec les adaptations légales des communautés flamande, bruxelloise et germanophone. On aurait pu le prendre la semaine dernière, on n’avait pas de Parlement puisqu’on a une semaine sur deux à la Région et à la Communauté quand on est parlementaire dans notre Région.
Demain, la commission et la séance plénière devraient permettre, si les parlementaires le votent, l’adoption de ce décret qui prévoira que toutes les personnes qui entrent sur le territoire national, après avoir séjourné sur un territoire à très haut risque d’infection par la covid-19, sont tenus de se placer immédiatement en isolement au domicile ou dans tout autre lieu approprié à cet effet. Toutes les personnes avec lesquelles les personnes infectées ou suspectées d’être infectées ont été en contact sont, de la même manière, tenues de se placer immédiatement en isolement à leur domicile ou tout autre lieu approprié à cet effet. L’isolement est d’une durée définie par les médecins de l’agence en charge de la surveillance des maladies infectieuses. Les personnes sont tenues de prendre contact, dans les plus brefs délais, avec leur médecin généraliste qui procédera lui-même au test de dépistage ou les enverra, via un centre de triage et de prélèvement, en vue de procéder à leur dépistage. Toutes les personnes testées positives à la covid-19 ou pour lesquelles le médecin présume une telle infection suivent les prescrits du médecin. Bien que des méthodes didactiques et non coercitives aient été jusqu’à présent privilégiées, pour les cas précités, il s’agira d’une quarantaine et d’un testing obligatoires.
Les modalités de contrôle sont les suivantes. Le contrôle du respect de l’isolement et du dépistage incombe tout d’abord aux médecins et aux infirmiers en charge de la surveillance des maladies infectieuses désignés par l’AViQ, dans la mesure où leurs missions de surveillance et de contrôle mentionnées à l’article 47/15 du Code sont étendues à un nouvel article qui serait relatif au coronavirus. Le non-respect des mesures d’isolement et de dépistage est passible des sanctions pénales prévues à l’article 47/16 du Code wallon de l’action sociale et de la santé. Le contrôle du respect de ces mesures incombe aux services de police dans l’exercice ordinaire de leur mission de police judiciaire, puisqu’ils ont la tâche de rechercher les crimes, les délits et les contraventions selon les articles 1 et 15 de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police.Enfin, la compétence des communes en matière de police administrative générale – articles 134 et 135 de la nouvelle loi communale – leur permet d’édicter des règlements de police communale qui viendraient compléter, le cas échéant et au besoin, le dispositif existant.
En ce qui concerne les cas transfrontaliers, ils suivent actuellement la même voie que les cas plus éloignés des frontières, passant via le système d’Early Warning and Response System, EWRS, la plateforme du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, l’ECDC – je vous invite à consulter leur site web, de voir la cartographie et de cliquer sur le nombre de contaminations par test effectué –, mise en place dans le cadre du Règlement sanitaire international et rendant accessibles les données aux responsables respectifs régionaux ou nationaux de la surveillance des maladies infectieuses des différents pays, chacun communiquant les résultats vers les autres et utilisant les résultats les concernant ; tout cela transitant via le point focal du Règlement sanitaire international. Chaque jour, les données EWRS sont vérifiées au moins deux fois par la Cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ qui prend contact avec les personnes mentionnées pour leur indiquer les mesures adéquates, grâce à l’appui du centre d’appel pour le contact tracing qui prend bien sûr aussi en compte les mesures pour les cas index. La qualité des données EWRS est liée à celles des systèmes de santé. Conformément au règlement, le feed-back sur ces cas est transmis au point focal belge, auprès du chief medical officer, qui est le président du RMG. Je terminerai par souligner, une dernière fois, l’importance du suivi de contacts qui sera notre premier outil pour lutter contre un rebond lors des retours de vacances mais il devra aussi s’accompagner, plus que jamais, du respect des mesures d’hygiène de base et des gestes protecteurs que je vous invite toutes et tous à continuer à encourager.
Enfin, en ce qui concerne la proposition de tests à Interseniors, l’AViQ a investigué sur la situation que vous relatez et un contact a été pris avec la secrétaire générale d’Interseniors.Il a été confirmé que le chef de groupe PTB local a pris contact avec le président de l’intercommunale pour proposer les services de Médecine pour le peuple pour le dépistage en masse des résidents du Domaine du Château. Le comité de gestion semble avoir refusé la proposition car, à l’époque, il n’y avait pas encore de directive précise sur les testings de masse. Pour rappel, nous étions en phase fédérale de gestion de crise ; les tests étaient livrés, et le sont, par le Fédéral et la phase de crash test, si vous vous souvenez de ce terme, qui était en fait l’idée et le test selon lequel on passait d’un système de dépistage avec un certain nombre à une masse beaucoup plus important. Pour réussir cette opération il fallait le tester auprès de structures qui permettaient d’avoir abondamment un certain nombre de tests en une fois pour voir si les différents laboratoires étaient en capacité de donner une réponse dans un délai extrêmement court. Le crash test a été lancé le 8 avril, voilà l’explication.
Si le personnel a été testé en grand nombre c’est à la suite d’une initiative personnelle locale dans le cadre de contacts avec le centre hospitalier du bois de l’abbaye pour obtenir des tests sans concertation avec l’intercommunal qui a finalement marqué son accord. Il ne m’appartient pas de me prononcer plus avant sur cette situation locale. Mais je voulais vous donner les informations que j’avais recueillies à ma demande de l’AViQ. Alors il est confirmé qu’aucune demande émanant de la direction du domaine du château n’a été adressée à l’AViQ quant au dépistage résident fin mars. Donc, je ne tirerai pas de leçon particulière sur cette situation locale. Cette question permet néanmoins d’éclaircir certains points et d’en rappeler d’autres essentiels. Je fais une petite parenthèse, c’est à partir de là que j’ai relayé au Fédéral le fait, puisque le domaine du château avait testé 31 personnes positives, et dans les 31 positives, une grande majorité était asymptomatique. J’avais dit, attention quand il sera possible de tester, testons aussi les asymptomatiques. Les personnes qui n’ont pas de symptômes. Parce que visiblement, des informations que l’on a des structures, des témoignages que l’on avait, la maladie s’est transmise globalement sans que l’on ne voit que quelqu’un est malade et sans que quelqu’un ne dise qu’elle ait des symptômes. C’est soit parce que les symptômes à l’époque n’étaient pas identifiés comme des symptômes covid, je prends le cas de la perte de gout qui n’était pas encore un des critères ou des diarrhées. Mais aussi sans que ce ne soit visible. Donc une forme d’incubation de quelqu’un qui est asymptomatique positif et qui visiblement avait une charge virale, ce qui s’est avéré être le cas par la suite. Petite parenthèse, mais qui dans la chronologie me semble être importante. Dès le début le nombre de testings par jour était très limité et la fiabilité de certains tests n’était pas encore clairement démontrée.
Le 25 mars, je rappelle en CIM santé la nécessité impérieuse d’augmenter la capacité de dépistage afin que tous les cas suspects puissent être testés, de mener des suivis de contact et de donner des instructions en matière de quarantaine. Le personne de santé doit être dépistée autant que c’est possible, autant que l’on dispose de testings, des couvillons et de réactifs puisque ce sont des éléments qui sont extrêmement manquants et pour lequel il y a une énorme tension au niveau mondial. À la suite de quoi, le Fédéral libère le nombre de testings nécessaire pour organiser le dépistage du personnel en maison de repos, maison de repos et soins. Fin mars, la situation de Flémalle révèle un fait inquiétant, celui du personnel contaminé asymptomatique. L’initiative du testing est prise en accord avec le CHBA, donc le centre hospitalier du bois de l’abbaye. J’ai effectivement reçu un mail d’une députée, conseillère communale et membre de médecine pour le peuple proposant que 18 personnes puissent procéder au testing et donc proposer leur aide. Cette modalité avait été mise en place par la centaine de travailleurs de la médecine du travail et la fédération des maisons médicales qui avaient déjà proposé ses services. Donc nous avons remercié la proposition et nous les avons invité pour s’inscrire sur le site, à l’effort collectif et solidaire de s’inscrire sur la plateforme solidaire.wip.be pour venir en renfort puisque les structures d’hébergement pour personne handicapée, santé mentale et maison de repos avaient besoin de recourir soit à des infirmiers, soit à des médecins. Donc on fait appel comme d’autres députés d’ailleurs qui, dans d’autres instances, étaient médecins ou avaient une connaissance en matière de santé et qui se sont spontanément et dans l’anonymat proposé sur cette plateforme pour, de manière discrète et efficace, aider les structures de cette manière-là.
Le 15 avril, le dépistage de l’ensemble des maisons de repos et maisons de repos et soins commence et se déroulera jusqu’à la fin avril. La médecine du travail pilote l’opération d’un point de vue logistique, c’est-à-dire qu’elle va programmer les tests dans les maisons puisque, comme on avait un quota on recevait un certain nombre de tests par jour – de manière crescendo la première phase, de manière moins importante la deuxième phase -, il fallait voir si on avait des équipes en suffisance pour pouvoir envoyer jusqu’à 6000 à 7000 tests par jour. Nous avions heureusement, avec la centaine de travailleurs de la médecine du travail qui s’était proposée, organisé les choses de manière coordonnée et concentrée. Cela a permis des résultats plus rapides même si on l’a vu ci-et-là des difficultés. Je prends le cas d’Enghien, d’Ougrée ou d’autres pour lesquels les laboratoires n’étaient pas revenus ou pour des écouvillons qui étaient cassés, et cetera. Le fait d’avoir coordonné avec la centaine de travailleurs de la médecine du travail a été un des éléments qui a été plus utile que les autres régions qui avaient essayé d’agréger différentes structures qui s’étaient proposées et qui étaient plus éparses et qui avaient un petit peu compliqué l’organisation du travail et qui a, du coup, retardé un peu le délai pour les résultats. Cela dit, quoi qu’il en soit, c’était un travail compliqué à mettre en place et dans l’urgence. Tout cela s’est fait en collaboration avec les médecins coordinateurs, notamment, dans les maisons de repos. Voilà les informations. Je pense, de cette manière-là, avoir répondu, j’espère, à l’ensemble des questions lors de vos interpellations.