Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur ” La position de la Wallonie quant à l’avenir du testing, du tracing et de la quarantaine “
Madame la Ministre,
Le Comité de concertation s’est réuni pour décider de nouveaux assouplissements au vu de l’évolution de la situation sanitaire étant donné que tous les indicateurs sont à la baisse. Le CODECO a également acté la fin de la phase fédérale de crise à dater du 11 mars. Le Commissariat corona et le GEMS disparaîtront, quant à eux, le 8 avril. La fin de la loi Pandémie signifie que les Régions reprennent les rênes. J’aimerais vous entendre sur votre vision cadrée et concertée sur les enjeux que les différents systèmes de santé devront gérer dans le futur d’après covid. N’oublions pas que le virus court toujours et que l’urgence reste la gestion de la crise. À court terme, les systèmes de santé seront confrontés à deux problèmes majeurs collatéraux à la crise : l’épuisement physique et mental du personnel de santé ainsi que l’arriéré croissant de toutes les procédures de soins de santé qui ont été décalées et retardées à cause du covid. Les mesures de confinement répétées et aggravées par la récession économique auront aussi un impact sur la santé mentale. À long terme, la santé devra aborder une nouvelle réalité tout en restant durable, ce qui est un réel défi.
La Wallonie se déploie-t-elle seule ou en équipe avec les entités fédérées sur cet après-covid, sur les maladies non transmissibles, comme les maladies chroniques qui vont continuer à augmenter et demander une utilisation croissante des ressources de santé, et sur la santé mentale, que l’on dit devenir la principale cause de morbidité et de mortalité d’ici 2030 ? En parallèle, la gestion actuelle des maladies transmissibles, y compris par la vaccination, devra rester au centre des préoccupations. Comment les dispositifs wallons de services de soins, déjà aux prises à des ressources limitées, pourront-ils se reconfigurer pour améliorer leur capacité à gérer des crises sanitaires imprévisibles à très grande échelle tout en restant durables ? Y aura-t-il évolution vers la prévention et les maladies transmissibles ?
La transition des soins hors de l’hôpital va-t-elle se poursuivre ? Verra-t-on plus de centralisation ou de décentralisation dans la prise de décision et des infrastructures telles que de grands centres d’excellence par rapport à plus d’unités locales plus petites ? Les soins de santé vont-ils se diriger vers une accélération de la numérisation ? Ces questions concernent la vision globale de la ministre pour l’avenir et sur lesquelles je souhaiterais l’entendre. C’est pour cela que, en dehors de mes questions orales, j’ai souhaité profiter des interpellations.
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
Le Comité de concertation a décidé de passer en code jaune à partir du lundi 7 mars. L’urgence épidémique sera levée la semaine prochaine. La phase fédérale du Plan national d’urgence, décrétée il y a quasiment deux ans jour pour jour, au début de la crise du covid, le 13 mars 2020 – une date qui marquera, je crois, chacun d’entre nous –, va pouvoir prendre fin. Concrètement le port du masque reste recommandé, entre autres, dans les espaces intérieurs en cas d’affluence exceptionnelle et dans les endroits où la distance ne peut pas être garantie, mais n’est plus obligatoire. L’usage du masque FFP2 reste recommandé pour les personnes vulnérables. Je voudrais évoquer le témoignage de Michaël Dantinne, Professeur en criminologie l’Université de Liège, qui expliquait avoir une santé fragile et être immunodéprimé. Pour lui, comme pour des personnes à la santé fragile, la situation reste éminemment compliquée. Si ces personnes devaient être amenées à contracter le virus, fût-il moins virulent, comme l’est actuellement le variant Omicron, il n’en demeure pas moins que le risque est important pour leur santé et pour les conséquences qui peuvent conduire à une détérioration majeure de leur état de santé. Il faut toujours avoir à l’esprit que, quand bien même le printemps revient et qu’une série de mesures peuvent être levées, il ne faut pas stigmatiser celles et ceux qui portent un masque en leur disant en permanence, ces deux derniers jours-ci : « Savez-vous que vous ne devez plus porter le masque ? »
Si la personne le porte, c’est peut-être parce qu’elle a une. raison. Il ne faudrait pas la stigmatiser davantage. Si nous sommes en contact avec des personnes plus fragiles, il serait responsable et solidaire de les protéger. Depuis ce lundi, le port du masque n’est plus obligatoire non plus dans l’enseignement. C’est un débat qui a été compliqué pour les adolescents. Le masque reste obligatoire à partir de 12 ans dans les établissements de soins, en cas de contact avec des malades, comme les hôpitaux et les maisons de repos, ainsi que dans les transports en commun.
L’utilisation du Covid Safe Ticket prendra fin pour l’ensemble des secteurs en Wallonie. Ce dernier n’apparaît plus nécessaire et proportionné en raison de l’évolution favorable – on peut s’en réjouir – de la situation épidémiologique actuelle et vu la décision du CODECO de vendredi dernier de passer en code jaune. La décision du CODECO se base sur l’évolution favorable de la situation épidémiologique : – les infections et les nouvelles hospitalisations continuent de suivre une tendance à la baisse constante, même si le Risk Assessment Group a attiré notre attention hier sur le fait que le déconfinement conduira à un ralentissement de cette baisse, voire à une réaugmentation potentielle des contaminations ;
– la valeur Rt pour les infections et les hospitalisations reste inférieure à 1 de manière constante, ce qui indique une circulation du virus clairement plus faible ;
– le nombre de lits en soins intensifs est inférieur à 300 ;
– le constat que 79 % de la population totale, à savoir 9 750 000 individus, ont reçu une primovaccination complète et plus de 7 millions une dose de rappel.
L’outil n’est pas supprimé, mais suspendu. Différentes évaluations du CST ont été réalisées en Belgique comme à l’étranger.
En tout état de cause, le RAG estimait que le CST se justifiait à partir du code d’alerte 3, devenu depuis le baromètre à partir du code orange.