Question orale de Madame Sobry à Monsieur Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon sur “La programmation initiale d’un rappeur antisémite et antilaïque dans un festival subsidié par la Région wallonne“
Monsieur le Ministre-Président,
Les derniers jours d’organisation du festival « Les Solidarités », qui s’est déroulé à la fin du mois d’août, à Namur, ont été quelque peu chahutés. En effet, un certain émoi s’est développé autour de la programmation de Médine, rappeur français connu pour avoir tenu des discours antisémites et antilaïques. Récemment, il a qualifié l’essayiste Rachel Khan de « resKHANpée », faisant allusion à ses confessions religieuses et, surtout, au fait qu’elle soit petite-fille de déportés.
Il ne s’agit malheureusement pas d’un dérapage isolé, puisque Médine s’est aussi illustré par d’autres paroles virulentes telles que « crucifions les laïcards », ou encore par des gestes assimilés à de l’antisémitisme, comme celui de la quenelle. « Dans un souci d’apaisement », pouvait-on lire, les organisateurs du festival ont finalement déprogrammé l’artiste alors que le site internet de l’événement précisait que « ses combats valent la peine d’être écoutés et soutenus ».
S’agissant d’un festival subsidié par la Région wallonne et ayant lieu au sein de notre capitale, je souhaitais vous adresser les questions suivantes.
Quelle est votre position quant à cette programmation et à cette déprogrammation ?
Comment éviter de telles situations à l’avenir, qui plus est dans un événement subsidié par la Région wallonne ?
Quel contrôle et quel suivi sont-ils opérés sur ces subventions ?
Réponse de Monsieur le Ministre-Président
Madame la Députée,
Comme vous, bien évidemment, je condamne toutes les formes de racisme, d’antisémitisme, de sexisme, d’homophobie et autres manifestations de haine ou d’intolérance. Je les ai toujours combattues et je ne cesserai jamais de les combattre.
Ces comportements n’ont pas leur place dans notre société démocratique. Je ne peux malheureusement pas prendre connaissance de chaque programmation d’un festival. Les demandes de subvention s’effectuent bien avant la programmation définitive de ces festivals.
Néanmoins, lors de l’octroi d’une subvention, un comité d’accompagnement est constitué et peut être convoqué à tout moment. Ce comité d’accompagnement est composé d’un représentant du ministre subsidiant et d’un membre de l’administration.
Si un bénéficiaire venait à ne pas respecter nos valeurs démocratiques, la subvention lui serait annulée. En ce qui concerne le festival dont vous faites mention dans votre question, celui-ci semble avoir pris ses responsabilités, en tout état de cause. C’est en tout cas ce qui apparaît à la suite de la déprogrammation de ce chanteur ou de ce rappeur.