Question Rachel Sobry à Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon: “La relance économique de la Wallonie et la dernière enquête semestrielle de l’Union wallonne des entreprises (UWE)”
Rachel Sobry (MR) Monsieur le Ministre-Président, comme il est de coutume, l’Union wallonne des entreprises a présenté, il y a quelques jours, sa nouvelle enquête semestrielle menée auprès des entrepreneurs wallons. Les résultats de cette nouvelle enquête étaient évidemment attendus puisque, d’une part, les répercussions économiques de la crise sanitaire sont et continueront d’être importantes et, d’autre part, l’heure est plus que jamais à la relance.
C’est d’ailleurs ce qui est soulevé dans un premier temps par l’Union wallonne des entreprises : les quatre indicateurs principaux que sont l’activité, l’investissement, l’embauche et les exportations sont à nouveau positifs et confirment donc une relance de l’économie. Ceci étant, cette relance économique de reprise ne devrait pas atteindre les niveaux d’avant- covid tant les investissements sont frileux, notamment en raison des problèmes de trésoreries auxquels font face de nombreuses entreprises.
Les experts de l’Union wallonne des entreprises tablent sur une croissance de 4,2 % du PIB wallon alors que la croissance attendue dans l’ensemble du pays est de 4,8 %. La différence s’expliquerait, selon eux, par les faiblesses structurelles de la Wallonie telles que le manque de main-d’œuvre qualifiée, la vulnérabilité d’un paysage entrepreneurial composé principalement de petites et très petites entreprises et des exportations qui reposent grandement sur quelques grands exportateurs.
Étant donné que la relance de la Wallonie est au cœur des préoccupations, je viens vers vous avec les questions suivantes.
Quel est votre regard sur cette enquête et l’avis des experts de l’Union wallonne des entreprises ?
Le plan de relance Get up Wallonia va-t-il dans le bon sens afin de corriger ces faiblesses structurelles évoquées ? Va-t-il tenir compte des avis des experts de l’Union wallonne des entreprises ?
L’entrepreneuriat wallon s’articule-t-il trop autour de petites et très petites entreprises ? Comment y remédier le cas échéant ?
M.Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. – Madame et Monsieur les Députés, je vous remercie pour vos questions.
Qu’en est-il par rapport aux plans précédents ?
Get up Wallonia diffère fondamentalement des plans qui ont été réalisés ces 20 dernières années. C’est une opération citoyenne participative jamais réalisée à ce jour puisque nous avons consulté des experts de terrain, des personnes engagées dans la task force économique, dans des entreprises, dans des associations, dans des activités économiques, dans le domaine social et dans le domaine environnemental. Les cabinets ministériels se sont abstenus d’interférer. Nous avons pris acte de ce que ces experts de terrain nous indiquaient.
Par ailleurs, on a réalisé une consultation citoyenne absolument exceptionnelle malgré la crise de la covid. Chaque citoyen de Wallonie a eu l’occasion de faire valoir son point de vue et de formuler des propositions pour améliorer la situation de la Wallonie. Nous avons reçu plusieurs milliers de propositions concrètes.
Aujourd’hui, Get up Wallonia n’a strictement rien à voir avec les plans précédents. Get up Wallonia diffère fondamentalement des plans précédents par la méthodologie citoyenne que nous avons utilisée.
Le Conseil stratégique a synthétisé les travaux des task forces – non pas des plans précédents, mais des task forces –, ce qui est sorti des experts de terrain, comme on les appelle aujourd’hui. Le Conseil stratégique a remis un rapport structuré qui vous a été communiqué sur-le-champ.
À ce stade et à cette heure, le Gouvernement n’a encore pris aucune position. On est en train de travailler à tout cela, mais on ne peut rien reprocher à un gouvernement qui, dans l’état actuel des choses, ne fait que travailler dans une relative discrétion par rapport à l’ensemble des propositions formulées, tantôt par les citoyens directement, tantôt par les participants aux task forces et par les neuf professeurs d’université.
Comme l’a dit notre collègue Mme Sobry, nous avons un tissu de PME, et ce que nous devons faire, c’est soutenir nos PME, nos très petites entreprises, nos indépendants, nos associations, nos coopératives. C’est cela le tissu, le substrat de la relance économique de la Wallonie. Beaucoup plus que ne le sont les multinationales avec leur logique internationale. Bien sûr, nous travaillons à cet effet.
Pour ce qui concerne MmeSobry, j’ai lu avec attention l’enquête de l’Union wallonne des entreprises et je souscris d’ailleurs aux conclusions. Notre Région a besoin de réformes structurelles. Tout le monde doit y mettre du sien et je m’attends à un moment où, quand nous ferons appel à tout le monde, peut être que le tout le monde pourrait se réduire, mais je veux vraiment insister à cet égard.
La plupart des enjeux de l’étude de l’Union wallonne des entreprises sont repris dans l’analyse de Get up Wallonia. La croissance de ces PME trop petites en capitalisation, trop petites en taille, trop petites en nombre de personnes avec les conséquences sur l’emploi, est un enjeu fondamental. Je le répète pour la deuxième fois.
Dans les 51actions formulées par le Conseil stratégique, vous voyez qu’il y a une place importante à l’égard des PME et des indépendants. Comme je viens de l’indiquer, le plan en tant que tel ne sera arrêté que dans les prochaines semaines parce que l’on travaille sur les actions préconisées par le Conseil stratégique. On voit aussi quelles étaient les recommandations formulées par les experts de terrain dans les trois task forces que les citoyens ont indiquées. Dans plusieurs task forces, l’Union wallonne des entreprises et les experts de l’Union wallonne des entreprises ont activement travaillé.
Soyez assuré que l’on est extrêmement attentif, mais dans l’état actuel des choses, on est en train de voir pour chacune des propositions quelle serait la ligne du temps de la faisabilité matérielle et le budget. J’imagine qu’il y aura une certaine limite dans les capacités de la Région à un moment donné et qu’il faudra alors établir une hiérarchie dans les priorités.
Nous n’en sommes pas encore là. Nous travaillons activement, sachant que nous sommes toujours interrompus dans nos travaux par la crise de la covid, tant cela demande des réunions de toutes natures.