Question orale de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes sur « La tenue des réunions des Alcooliques anonymes »
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, récemment, le journal L’Avenir relayait l’appel à l’aide d’un responsable des Alcooliques anonymes de la région de Namur. En effet, depuis le mois d’octobre, les réunions en présentiel ont été remplacées par des réunions à distance. Des réunions en visioconférence sont organisées afin de garantir le suivi des membres, mais ces réunions à distance ne réjouissent pas tous les membres et seuls 30 % des habitués continueraient à les fréquenter. Selon le responsable, le présentiel fait toute la différence parce que les membres ont besoin de se voir et de s’entendre de la meilleure des façons. En plus de garantir un contact social, les réunions physiques permettent de tenir le coup, d’échanger et d’exprimer des sentiments, ce qui est plus beaucoup compliqué à distance, même si l’on est bien équipé. Chacune et chacun ici est passé par ces réunions en visioconférence, et l’on connaît les difficultés que cela amène.
À l’heure actuelle, aucun allégement des mesures n’est prévu pour ce genre de réunions.
En tant que ministre de la Santé, avez-vous des interactions régulières avec les structures des Alcooliques anonymes ?
Sachant que le contexte actuel est anxiogène pour une partie de la population et singulièrement pour les personnes qui connaissent une dépendance à l’alcool, des mesures particulières sont-elles prises à leur égard ? Je pense notamment à une reprise du présentiel. Cela pourrait-il être envisageable à court terme pour leurs réunions ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame, Monsieur les Députés, les AA financent leurs activités par leurs contributions, mais c’est vrai qu’il existe pas mal de groupes de soutien aux proches ou bien aux personnes dépendantes à l’alcool qui sont organisés par des services qui sont subventionnés par la Région. Certains de ces groupes ont repris en présentiel depuis septembre 2020 moyennant quelques règles sanitaires, mais donc il y a bien des groupes qui se tiennent dans les groupes de soutien pour les personnes dépendantes à l’alcool ou bien des groupes de soutien aux proches. La Wallonie soutient des acteurs qui mènent des actions qui s’inscrivent dans le consortium promotion de la santé, prévention, soutien, réduction des risques en matière d’alcool. Je vais donner quelques exemples. Il y a des services d’aide et de soins spécialisés en assuétudes qui sont agréés par la Wallonie qui aujourd’hui ont des subventions annuelles pour proposer un accompagnement psychosocial aux personnes qui sont confrontées à des problèmes de dépendance, notamment la dépendance à l’alcool. Il y a 26 centres aujourd’hui qui sont répartis sur l’ensemble de la Wallonie.
Il y a aussi des services de santé mentale – dont on a parlé juste avant dans la question un – qui offrent des soins spécifiques en matière d’assuétudes. Par exemple, le Centre Alfa a développé un site qui s’appelle aidealcool.be qui propose des informations sur l’alcool, mais qui propose aussi de faire un autotest, une autoévaluation, et un programme d’aide en ligne qui est anonyme, qui est gratuit et qui propose d’être aidé soit avec, soit sans accompagnement professionnel. Dans le cadre de la première ligne de soins, on a aussi financé des maisons médicales qui, chaque année, développent des projets de santé communautaire, notamment parfois des projets spécifiques liés à l’alcoolisme. La Wallonie soutient aussi la Société scientifique de médecine générale qui développe une démarche de repérage précoce et d’intervention brève pour outiller les médecins généralistes face aux situations de consommation problématique d’alcool auxquelles ils sont confrontés. Il y a le site reseaualcool.be, qui a été créé par la SSMG pour toute personne qui est en questionnement ou en difficulté par rapport à sa consommation d’alcool et qui veut trouver un professionnel de la santé qui est formé en alcoologie à proximité de son domicile.
Dans le contexte de la crise covid, eux comme d’autres ont dû beaucoup s’adapter par rapport à la situation. On leur a donné des moyens supplémentaires, notamment les professionnels, et eux-mêmes, les professionnels du secteur ont déployé des tas d’alternatives et un énorme potentiel d’actions. Ils ont été créatifs pour essayer de garantir et maintenir leur mission d’accessibilité et de continuité de l’accueil, de l’accompagnement, des soins et de la prévention. Je pense notamment à trouver du soutien, le site dont on a beaucoup parlé sur la santé mentale avec un volet spécifique dépendance pour essayer d’orienter les Wallons vers les services d’assuétudes, mais aussi vers des ressources, soit s’ils ont envie de le faire eux-mêmes en ligne d’information, de dépistage et d’accompagnement. Mais je rejoins votre constat qui est de dire, dans ces moments, pour une majorité ou pour une grande partie d’entre eux, un contact vraiment face to face, quitte à respecter les règles, est sans doute important pour une partie d’entre eux, et donc c’était important de pouvoir le redévelopper depuis ces derniers mois. Et peut-être que le fait que je donne l’information à des services qui ne l’ont pas reçu, qui ne sont pas repassés en présentiel moyennant les règles de sécurité va faire en sorte qu’ils développent cet aspectlà, ils peuvent le faire moyennant quelques règles et pour la question liée à la vaccination je vais le relayer à M. Englert.