Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes : “La valorisation du secteur de la construction auprès des futurs travailleurs”
Rachel Sobry (MR): Madame la Ministre, le secteur de la construction est une valeur sûre et d’avenir à condition d’être lève-tôt et travailleur. Il y a des opportunités tant pour les jeunes sans diplôme que pour des personnes plus qualifiées puisqu’il y a un besoin de travailleurs de terrain, mais aussi de managers et de cadres. Le secteur est par ailleurs en train de se digitaliser ; ce qui crée aussi une demande de profils techniques.
Effectivement, la Confédération Construction s’inquiète de nombreuses pénuries dans le secteur, des chefs conducteurs de chantier, des couvreurs, des installateurs électriques, des monteurs sanitaires et bien d’autres. Pourtant, la construction est de plus en plus demandée et l’on peut s’attendre à ce que cela accroisse encore le défi de la rénovation énergétique, notamment.
Il s’agit d’un secteur où l’emploi est presque garanti, avec de bonnes perspectives financières et des métiers stimulants. Plus que jamais, il importe de répondre favorablement à cette demande en y attirant davantage de travailleurs.
Madame la Ministre, comment prévoyez-vous de revaloriser les métiers de la construction auprès de nos futurs travailleurs et de façon générale, quelles mesures peuvent-elles être prises pour adapter la formation à cette réalité et à la demande du marché qui ne cesse d’évoluer ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame et Monsieur les Députés, vous avez raison, le secteur de la construction est un secteur d’avenir dans le sens où le Plan de relance qui s’annonce va faire en sorte, après la sortie de crise, que l’on va investir comme jamais au cours de ces 20 ou 30 dernières années pour créer des investissements et, heureusement, le Plan de résilience nous y permet, mais aussi Get up Wallonia dans une certaine mesure, tout comme le Plan de transition.
On sent donc qu’il y a là, un véritable défi à relever. Néanmoins, une fois ces moyens mis en place, cela ne suffira pas. Il faut anticiper sur la main-d’œuvre et il faut se préparer. Nous devons donc travailler avec notre opérateur de formation et de mise à l’emploi, comme le FOREm, qui a travaillé à partir de la veille, qui a été réalisée par l’AMEF, et des spécificités sectorielles sur les conséquences de la crise sanitaire pour l’emploi. Le FOREm a réalisé un plan de relance qui vise à soutenir la sortie de crise, la relance et préparer les entreprises en les accompagnant, soit en matière d’aide publique, notamment de relance, la manière dont on doit recruter, former et reconvertir.
Le volet sectoriel du plan d’action se fonde sur une collaboration avec le FOREm, les partenaires sociaux et les entreprises, et c’est évidemment de bon présage que le nouveau responsable de la Confédération Construction le dise d’emblée.
Le FOREm a aussi rencontré le secteur de la construction depuis milieu 2020, déjà. Il a construit un plan d’action conjoint pour répondre aux enjeux, dont la promotion du secteur et de ses métiers. Je pense qu’il faut, à la base, susciter des vocations et que cela représente un point d’accroche.
Au niveau de mon cabinet, j’ai aussi demandé à rencontrer la Confédération Construction pour aborder ces questions. Plusieurs choses ont déjà été mises en place. Je vais vous en citer rapidement trois :
- – la campagne « Je construis mon avenir » dans laquelle le FOREm valorise le secteur de la construction et encourage les jeunes et les demandeurs d’emploi à se former aux nouveaux métiers ;
- – des webinaires puisqu’il a fallu s’adapter pendant la crise sanitaire pour ne pas interrompre ni les formations ni les orientations. On a donc tenté de faire découvrir ce secteur et ses métiers en pénurie aux demandeurs d’emploi avec le réseau des cités des métiers qui communique régulièrement sur les métiers de la construction ;
- – les petits-déjeuners de la construction qui pourront se tenir dès le retour en présentiel pour que les conseillers en entreprise qui recrutent les partenaires sectoriels apprennent aussi à se connaître pour terminer avec un jobday – ils fonctionnent assez bien – et une rencontre directe avec les demandeurs d’emploi.
Le FOREm suit les impulsions qui vont être données dans le cadre du travail de Get up Wallonia, que l’on réalise au sein du Gouvernement et à partir duquel on se fonde sur le travail qui a été réalisé par le Conseil stratégique. On retrouve très clairement des actions de promotion des métiers en pénurie. L’objectif, quand on les aura finalisés, est de voir avec le FOREm comment il va les opérationnaliser concrètement, le travail avec les partenaires sociaux et le secteur pour sa mise en œuvre.
Il pourra évidemment compter sur le FOREm comme partenaire principal de la mise à l’emploi pour la gestion des offres, pour la recherche des candidats, pour la présélection pour les jobs dont j’ai parlé, sur l sensibilisation, pour mobiliser les publics à travailler dans ce secteur, pour mettre à disposition des formations qui soient adéquates dans des formules qui pourront être des formules hybrides, des formules publiques, des formules externes ou des formules extérieures. Il va aussi soutenir l’évolution digitale dont on a finalement peu parlé, qui est nécessaire aussi dans le secteur et qui va contribuer de manière forte au dispositif « Wallonie Compétences d’avenir », passé au Gouvernement il n’y a pas très longtemps, pour essayer d’avoir des formations qui se mettent sur pied à partir des opérateurs et qui soient beaucoup plus « clé sur porte » afin de s’assurer que l’information mène à l’emploi et que nous ayons des demandeurs d’emploi qui suivent cette formation.
Pour en terminer, une analyse va débuter pour étudier la possibilité pour les travailleurs qui rejoindront volontairement un métier en pénurie d’accorder un incitant financier – c’est une étude qui avait été réalisée par le FOREm – et essayer de trouver d’autres choses pour les accrocher, en disant : « Vous faites l’effort de faire une formation. À la fin de cette formation, si vous décrochez un emploi – ce sont vraiment les deux premiers mois qui sont cruciaux –, vous aurez un incitant promérité à l’issue de la période continue d’un an dans l’exercice d’un métier en pénurie ».
Voici les mesures que nous avons mises sur la table, mais il y en aura sans doute bien d’autres ou de manière beaucoup plus détaillée, une fois que l’on aura eu l’occasion de présenter le travail de Get up Wallonia.