Question orale de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes sur « L’accès à l’ivg via les centres de planning familial en période de la covid-19 »
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, si le travail des plannings familiaux est à saluer, en ces temps de crise sanitaire et de confinement, la question de garantir le bon développement et le bon déploiement de leurs missions se pose. Il me revient du terrain que tant du côté des hôpitaux que de ces centres de planning familial, les services seraient soit fermés, soit en difficulté, voire même saturés, et ne seraient donc pas en mesure d’apporter une réponse satisfaisante ou du moins rassurante à toutes les femmes qui les contactent. Le nombre de grossesses plus avancées, par exemple, serait en augmentation notamment en raison de la fermeture de certains centres. À cela s’ajoutent les difficultés à joindre un médecin, à être orientée vers le bon planning et surtout à y accéder, le tout sans être malade, sans avoir été en contact avec une personne positive ou supposée positive ; ce qui génère une certaine angoisse. Au sein d’une communauté de jeunes femmes de la région de Charleroi, sur Facebook, un courrier anonyme a exposé avec beaucoup de désarroi la situation triste et malheureuse d’une d’entre elles. Alors qu’elle apprenait être enceinte de 10 semaines, la dame aurait pris contact avec quatre centres de planning familial différents où la réponse à chaque fois été identique, à savoir : « Il nous manque des médecins disponibles disposés à procéder à une IVG ». Certaines équipes s’attendaient à une explosion des demandes d’interruption volontaire de grossesses.
Qu’en est-il ? Avez-vous eu échos d’une quelconque saturation du système, que ce soit en hôpital ou vis-à-vis des centres de planning familial ? Quelle est la situation actuelle au sein de ces centres de planning familial ?
Des problèmes d’accessibilité sont-ils à déplorer dans le chef de ces centres ? Qu’en est-il de l’approvisionnement de ces centres par l’AViQ en termes d’EPI ?
Hormis lors de la Conférence interministérielle qui s’est tenue en mai dernier, où j’ai vu que la question de la santé sexuelle et reproductive avait été abordée, cette question a-t-elle depuis lors été à nouveau abordée ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, la crise sanitaire peut rendre l’accès à certains soins plus difficiles. Toutefois, comme les consultations gynécologiques urgentes, la pratique des IVG est garantie dans les 16 centres de planning familial pratiquant l’IVG. Je n’ai pas reçu d’informations me disant l’inverse et peut-être que cela vaudrait la peine de prendre de manière précise le contact avec cette personne puisque les informations et les contacts qui ont été pris avec les centres de planning disent être opérationnels sur l’ensemble des cinq provinces wallonnes. La liberté de choix dans la méthode d’interruption est pour moi quelque chose d’extrêmement important et elle est toujours possible et les prescrits légaux concernant le délai de réflexion sont maintenus. Tous les centres respectent au mieux les souhaits des bénéficiaires et traitent chaque cas en fonction de leur situation particulière. Certaines adaptations ont dû être mises en place pour garantir au mieux la distanciation sociale.
C’est comme cela que l’on a autorisé, par exemple, les IVG médicamenteuses à être réalisées chez les gens, s’ils le souhaitent on leur donne le médicament et ils sont suivis à distance par les centres de planning et par le médecin et si la personne ne le souhaite pas, évidemment, elle peut rester au centre de planning, mais en tout cas c’est une possibilité qu’on leur a laissée dans les circonstances de la crise sanitaire. Pour les visites, les personnes ont été invitées à se rendre seules au centre. Avant la consultation, l’équipe appelle les patientes pour s’assurer qu’elles ne présentent pas de symptômes en lien avec le virus. Si jamais elles ont des symptômes, le rendez-vous est reporté de deux semaines. Aucune demande ou détresse ne peut rester sans réponse dans le chef d’un centre de planning.
Mes informations c’est que les centres n’ont pas déploré de problèmes d’accessibilité. Encore une fois, je pense que cela vaut la peine d’explorer l’appel auquel vous faites référence pour éventuellement remonter le fil et essayer de comprendre ce qui s’est produit. Un site internet permet de chercher un centre de planning agréé en Wallonie ou à Bruxelles : loveattitude.be. L’AViQ enverra en ce début d’année un questionnaire sur la crise sanitaire aux centres. L’objectif sera de mesurer l’impact du covid sur leurs activités, leurs travailleuses et leurs bénéficiaires. En ce qui concerne l’approvisionnement en EPI, on en avait déjà discuté, mais on a évidemment veillé à ce que les centres de planning disposent aussi de matériel de protection et cela a été le cas jusqu’à environ le 15 septembre. Maintenant, évidemment, on n’a plus approvisionné les services agréés parce qu’ils ont des stocks stratégiques depuis le mois de septembre, comme tous les autres services que l’AViQ subventionne. Les centres de planning s’approvisionnent à présent auprès de leurs fournisseurs habituels.
Il n’y a plus de pénurie. Enfin, en 2020, la CIM Droits des femmes s’est concentrée en priorité sur les questions de lutte contre les violences. Le 25 janvier, je reprendrai sa présidence avec la Région germanophone. Nous commencerons par entériner nos thématiques de travail parmi lesquelles se trouvent certains enjeux liés à la santé sexuelle et reproductive.