Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur ” L’administration d’une quatrième dose de vaccin contre le Covid pour tous dès septembre “
Madame la Ministre,
Le Conseil supérieur de la santé s’est prononcé en faveur d’un deuxième rappel pour tous afin de lutter efficacement contre la recrudescence des contaminations au covid, qui risque, par ailleurs, de s’intensifier à l’automne. Mercredi dernier se tenait une conférence interministérielle Santé sur le sujet. Alors que l’issue de celle-ci m’est inconnue à l’époque de la rédaction de ma question, tout portait à croire que nous allions effectivement nous diriger vers cette nouvelle injection.
À l’occasion de ma dernière question sur le sujet, en commission il y a deux semaines, vous me disiez attendre en ce moment des indications précises du Conseil supérieur de la santé. Elles sont depuis arrivées, tout comme les avis du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et de l’Agence européenne des médicaments qui ont eux aussi recommandé ce lundi l’administration rapide d’une dose de rappel de vaccin pour les plus de 60 ans et les personnes médicalement vulnérables. Qu’a-t-il été décidé en CIM Santé ? Nous savons désormais que la Belgique va lancer en septembre une campagne de vaccination pour laquelle tous les plus de 50 ans recevront une invitation pour le second booster.
Comment l’éventuelle – qui ne l’est plus – vaccination des Wallons à l’automne va-t-elle s’organiser ? J’ai également vu que le ministre fédéral de la Santé a annoncé que la vaccination sera également possible auprès des médecins généralistes, des pharmaciens et des infirmiers à domicile à partir de lundi prochain, le 18 juillet. Ils parlent d’un dispositif estival qui vise à anticiper la campagne de vaccination plus large qui débutera à partir de septembre et qui reposera sur trois piliers : des centres de vaccination, les hôpitaux et les maisons de repos et, enfin, les généralistes pharmaciens et infirmiers à domicile, en précisant que les modalités pratiques sont toutefois de la compétence des entités fédérées.
Je voulais que vous puisiez faire le point sur l’organisation et l’adaptation en fonction de ce dispositif annoncé de la campagne prévue pour l’automne. De grands centres de vaccination vont-ils rouvrir ? Le testing et le tracing vont-ils également être revus ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
Les vaccins actuels assurent une très bonne protection contre le développement de formes graves de la maladie ou l’hospitalisation. Les vaccins adaptés, en développement par Pfizer et Moderna, pourraient remplacer les vaccins actuels dès leur autorisation de mise sur le marché, s’il y a une autorisation de mise sur le marché. La date n’est pas encore déterminée. Ces vaccins ont été développés sur BA.1 et BA.2, des variants qui ne sont plus existants aujourd’hui. Les discussions sont aussi en cours sur certains qui souhaitent développer des vaccins adaptés à la souche BA.5 avec un délai qui sera évidemment plus long.
Ces vaccins adaptés produisent une réponse immunitaire accrue par rapport au vaccin actuel, plus importante face aux variants BA.1 et BA.2 que face au BA.5. Cependant, rien ne nous garantit, comme semble l’annoncer l’arrivée d’un variant BA.2.75, que nous serons encore en présence des variants actuels pour la période automnale. Vous voyez que les choses évoluent et sont dynamiques. On ne sait pas anticiper quel sera le variant et dans quelle mesure on ne sait pas s’adapter au tout dernier variant. Ce qui est important, c’est d’être efficace contre les hospitalisations, contre les formes sévères. S’il y a des vaccins adaptés qui sont plus efficaces et qui sont disponibles, on les utilise, mais on sait que les vaccins actuels le sont. Une vingtaine de centres de vaccination ou de proximité, répartis sur l’ensemble du territoire wallon, seront mis en œuvre en septembre afin d’offrir une capacité de vaccination suffisante pour la vaccination de masse des groupes à risque dans le délai le plus court possible. À cela viendra s’ajouter la première ligne pour la vaccination de proximité – les médecins généralistes, les pharmaciens et les infirmiers. On verra pour le dimensionnement des centres. On l’adaptera pour garder un niveau d’offre suffisant pour les citoyens. Pour le moment, on a cinq centres de vaccination qui ont poursuivi leur activité pendant l’été et qui verront leur capacité de vaccination doubler à partir du 15 juillet pour permettre de répondre aussi à la demande de vaccination liée aux invitations qui ont été faites pour les personnes immunodéprimées. Le nombre de pharmacies qui offrent la vaccination a aussi été revu à la hausse.
En conclusion, il faut retenir qu’il y a effectivement un nombre de contaminations qui augmente, que pour les personnes fragiles, on sait, quand le virus circule, comment il faut faire pour essayer d’éviter d’être contaminé. Il y a des gestes d’hygiène, de port du masque quand on va dans un endroit fermé où il y a beaucoup de monde, qui est mal aéré. On aère au maximum. J’espère très sincèrement – on peut regarder les pays où le BA.5 a affecté la population, comme le Portugal ou l’Afrique du Sud – que l’on passera outre des mesures qui sont plus restrictives. On a toutes les chances d’y échapper, toutes les raisons objectives surtout. Nous restons extrêmement vigilants sur la situation, ce qui est normal et relève de notre responsabilité. Il faut inquiéter la population quand c’est nécessaire.
Ici, j’essaie d’avoir des messages les plus clairs possible, mais ce ne sont pas des messages de dramatisation, parce qu’il y a certes un virus qui circule beaucoup avec des personnes hospitalisées, mais dans une moindre mesure qu’avec d’autres types de variants. Les gens sont en général vaccinés. La vaccination va devoir recommencer à l’automne pour les personnes les plus fragiles. J’espère que le message passera pour que tout le monde soit protégé à l’entame de l’hiver.