Question écrite de Madame Rachel Sobry à TELLIER Céline, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal sur ” L’avenir des piégeurs attachés à la Direction des cours d’eau non navigables du Service public de Wallonie ”
Madame la Ministre,
En Wallonie, c’est la Direction des cours d’eau non navigables qui est chargée de la lutte contre les dégâts dus à la présence de rats musqués. En effet, ce petit animal d’une trentaine de centimètres creuse galeries et terriers dans les berges des cours d’eau et des étangs, risquant de déstabiliser les rives ou de rompre des digues ainsi que de créer des dégâts aux plantes et cultures. En outre, le rat musqué représente un danger pour la biodiversité notamment parce qu’il véhicule de nombreuses maladies.
Le territoire wallon est subdivisé en 21 secteurs confiés chacun à un piégeur professionnel attachés au SPW. Tout le secteur doit être inspecté minutieusement et des pièges sont placés aux entrées de terriers, le long des rivières. Il s’agit d’un travail qui se déroule toute l’année, sans temps mort, avec des périodes de migrations particulièrement importantes au printemps et à l’automne. En outre, le service intervient gratuitement, à la demande de particuliers, d’entreprises ou d’organismes publics.
Bien que le piégeage des espèces nuisibles et invasives soit d’une grande importance et que le travail des piégeurs soit reconnu, il me revient que le service serait en passe d’être démantelé. Alors que la Déclaration de politique régionale prévoit une meilleure protection des eaux et une préservation de la biodiversité.
Madame la Ministre va-t-elle effectivement démanteler les services des piégeurs actuellement attachés à la Direction des cours d’eau non navigables ?
Le cas échéant, que va-t-elle mettre en place pour lutter contre les rats musqués, espèce invasive décrite comme nuisible par le SPW ?
Comment répondre aux obligations européennes de lutte contre cet animal qui est classé comme espèce exotique envahissante préoccupante ?
Réponse de Madame la Ministre Tellier Céline
La lutte contre les espèces exotiques envahissantes est une obligation européenne et une priorité dans le cadre de la politique de préservation et de restauration de la biodiversité menée par le Gouvernement.
Le rat musqué, originaire d’Amérique, est présent depuis plus d’un demi-siècle en Wallonie, ce qui a justifié la mise en place d’un service de piégeage dédié au départ spécifiquement à la lutte contre cette espèce. Ce service de piégeage « rats musqués » a évolué en 2012 vers un service d’appui à la régulation des organismes nuisibles.
Même si la mission principale du service est restée la lutte contre le rat musqué, le service de piégeage, composé d’agents de terrain compétents connaissant particulièrement bien le terrain, a été actif pour d’autres espèces comme le ragondin, la bernache du Canada ou le raton laveur, lequel a constitué une priorité ciblée durant la lutte contre la peste porcine africaine.
A côté de ce service, il existe au sein de l’administration une Cellule interdépartementale Espèces invasives, la CiEi, chargée de coordonner le suivi scientifique ainsi que les mesures de prévention et de lutte contre l’ensemble des espèces exotiques envahissantes. Une réflexion va être menée au sein de l’administration pour mieux organiser les différents services chargés de la mise en œuvre de ces différentes mesures dans le cadre du Règlement européen dédié à ces espèces.
Ce type de réflexion, comme tout éventuel changement, suscite des craintes compréhensibles. L’intention n’est cependant nullement de démanteler le service de piégeage, mais bien d’envisager des évolutions pour améliorer la lutte contre les invasives, dans le respect des obligations européennes, de la légalité, du bien-être des agents concernés par le piégeage et des objectifs poursuivis par le Gouvernement en matière de biodiversité.