Question écrite de Madame Rachel Sobry à BORSUS Willy, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences sur “Centre de formation nomade”
Monsieur le Ministre,
Depuis le début de cette année, Epicuris, l’un des 24 centres de compétences du FOREm a quitté son site de Villers-le-Bouillet pour devenir un centre « mobile ». Le FOREm explique cette mutation par la volonté de se rapprocher des entreprises et de leurs besoins en allant à leur rencontre.
Certaines zones géographiques ont été ciblées tant elles font face à de grandes tensions en ce qui concerne le marché de l’emploi. La première installation se fait donc à Charleroi pendant six mois, avant de voguer vers d’autres cieux.
Si l’idée d’utiliser un site actuellement inexploité et situé à un lieu stratégique peut paraître bonne à première vue, ce centre de formation mobile m’inquiète quelque peu. En effet, abandonner un centre bien implanté pour s’installer de manière éphémère, tous les six mois, dans des lieux différents a de quoi questionner, notamment d’un point de vue budgétaire.
Si j’ai déjà interrogé la Ministre Morreale au sujet de la mise à l’emploi, je me permets de venir vers Monsieur le Ministre avec quelques questions.
Comment Monsieur le Ministre finance-t-il ces centres de formation qui déménagent tous les 6 mois ?
Comment justifier la durée d’implantation et le départ de « zones cibles » après six mois ?
Quel est l’effet escompté ? Financièrement, en vaut-il la peine ?
Est-ce que cette façon de faire va être durable ?
Les formateurs vont-ils être déplacés tous les 6 mois ?
Réponse de Monsieur le Ministre Borsus Willy
Epicuris est un centre de formation spécialisé dans les métiers de bouche et est labélisé Centre de compétence depuis 2014. Durant la crise du Covid-19, le Centre a innové en organisant des événements de formation éphémères dans des lieux suffisamment grands pour accueillir les élèves, demandeurs d’emploi et travailleurs en toute sécurité. Deux événements de ce type se sont déroulés en 2020 et 2021, l’un au Lotto Mons Expo et l’autre au Wex de Marche-en-Famenne, et ont rencontré un vif succès. Il a dès lors été demandé à Epicuris d’amplifier le déploiement de ses activités dans les 3 principaux bassins wallons d’entreprises positionnées dans le secteur de l’alimentaire :
− Le Hainaut ;
− Liège-Verviers ;
− Le Luxembourg/le sud de Namur.
Les représentants sectoriels siégeant au Conseil d’Administration d’Epicuris ont alors décidé que le centre quitterait le site de Villers-le-Bouillet au 31 décembre 2021 et deviendrait itinérant avec une base administrative et logistique fixe à Liège. Un partenariat spécifique est par ailleurs préservé avec l’IFAPME et son réseau, en ce compris le Centre IFAPME de Villers-le-Bouillet.
Cette approche « nomade » répond parfaitement aux attentes sectorielles qui souhaitent qu’un centre de compétence déploie ses services sur l’intégralité du territoire. D’autant plus qu’Epicuris est le seul centre de formation professionnelle en Wallonie sur lequel le FOREm peut s’appuyer pour former des demandeurs d’emploi dans les métiers de bouche.
L’intérêt de ce caractère itinérant est de deux ordres. D’une part, il permet de renforcer la proximité des formations pour les stagiaires en renforçant chez eux l’attrait de ces métiers. Et d’autre part, il permet de faire des économies d’échelles, comme en atteste le bilan budgétaire 2020 et 2021, dans la mesure où le centre concentre l’ensemble de ses activités de formation initiale et continue en un lieu unique et éphémère.
L’utilisation de locaux éphémères pendant 6 mois est idéale puisque la durée moyenne des formations destinées aux demandeurs d’emploi est de 3 mois. Cette période permet donc d’assurer l’ensemble du parcours de formation pour un demandeur d’emploi et d’être ensuite accompagné vers l’emploi par le FOREm.
Les formateurs vacataires sont recrutés sur la base d’un marché public spécifiant que les activités d’Epicuris se déploient sur l’ensemble du territoire wallon (comme prévu dans le processus de labellisation d’un centre de compétence).
Concernant le subventionnement public d’Epicuris, il reste identique à un Centre de compétence traditionnel, un montant unitaire par heure de formation et par stagiaire.
En conclusion, le nomadisme du Centre de compétence Epicuris ASBL représente un avantage indéniable pour renforcer l’attrait des métiers de bouche grâce à l’amélioration de l’accessibilité des formations sur l’ensemble du territoire wallon tout en permettant de faire des économies d’échelles.