Question écrite de Madame Rachel Sobry à BORSUS Willy, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences sur “Le déploiement de la fibre par les airs en Wallonie et le partenariat conclu entre Proximus et Ores”
Monsieur le Ministre le disait lui-même à l’occasion d’une précédente question parlementaire, le développement de la connectivité fixe et mobile en Wallonie est crucial pour garantir la compétitivité, l’attractivité et donc l’avenir de notre région à moyen et long terme autant pour les citoyens que pour nos entreprises.
Il y a deux semaines, Proximus annonçait la conclusion d’un important partenariat avec Ores, principal gestionnaire de réseau d’électricité de Wallonie, afin d’utiliser les poteaux électriques comme support pour acheminer la fibre optique chez les particuliers dans des zones moins densément peuplées. Il s’agit d’une option moins onéreuse que l’enfouissement et plus pratique lorsque les habitations ne sont pas mitoyennes.
Guillaume Boutin, CEO de Proximus, parle de réelle opportunité d’un développement plus rapide de la fibre et d’une réelle opportunité d’aller plus loin, là où le raccordement n’était, jusque-là, pas envisagé.
Conformément au programme Digital Wallonia de l’Agence du Numérique, il convient de favoriser la transition numérique, tout en étant attentif à ne laisser personne derrière. Son action de connectivité « last mile » ainsi que l’objectif « le Gigabit et la 5G pour tous » visent d’ailleurs explicitement la couverture des dernières zones blanches et grises.
Quelle est la position de Monsieur le Ministre quant à cette possibilité d’acheminement de la fibre par les airs ?
Prend-il cette « technique » en compte en vue de résorber la fracture numérique ?
La Wallonie, éventuellement via l’Agence du Numérique, est-elle associée à ce partenariat Proximus-Ores ? Comment ?
Quelles seront les répercussions de ce partenariat sur le déploiement de la fibre en Wallonie ?
Quelles zones géographiques devraient en profiter ?
S’agit-il d’une future révolution pour les zones blanches et grises ?
Réponse de Monsieur le Ministre Borsus Willy
La technique d’acheminement, que Proximus a annoncé vouloir appréhender dans le cadre de tests, s’inscrit dans la recherche constante des solutions les plus innovantes et les plus performantes pour poursuivre et compléter le réseau de télécommunications fixe et mobile de la Wallonie. Cette volonté se retrouve d’ailleurs dans les autres initiatives qui sont mises en place au niveau de la Région. C’est le cas du marché de « Connectivité avancée » lancé dans le cadre de Digital Wallonia avec l’objectif de connecter le territoire jusqu’au « dernier kilomètre » (on parle de last mile). Tout comme ce marché, la technique que l’honorable membre évoque doit pouvoir concourir à améliorer la connectivité des zones « blanches » ou « grises ».
Ce type de pose aérienne fait donc bien entendu partie des solutions exploitées par les opérateurs de télécommunications – surtout par Proximus et Unifiber –, et fait d’ores et déjà partie de la « boite à outils » de connectivité régionale du programme. Ainsi que l’honorable membre le sait, je veille à ce que chaque problème de connectivité fasse l’objet d’une analyse approfondie de sorte qu’une solution puisse être trouvée. Ce processus implique systématiquement les opérateurs de télécommunications et mon administration, par l’intermédiaire de l’Agence du Numérique.
Bien que le partenariat noué entre Proximus et ORES soit d’ordre privé, je le soutiens puisqu’il s’inscrit dans la lignée des objectifs stratégiques du programme régional Giga Region de Digital Wallonia en faveur d’une meilleure connectivité des citoyennes et citoyens.
La synergie Proximus-ORES a vocation à permettre le déploiement du réseau « multi-gigabit », lequel est également ouvert aux autres opérateurs. Cette technique de déploiement sur les poteaux d’ORES devrait non seulement permettre d’accélérer le déploiement du réseau tout en évitant certaines perturbations – comme celle générées par le creusement de tranchées – pour les riverains. Ce type de déploiement devrait donc être plus rapide, moins onéreux et moins gênant. Il devrait également permettre un meilleur accès aux zones difficiles d’accès que les techniques traditionnelles ont plus de mal à atteindre. Toutefois, la fibre aérienne peut dans certains cas présenter des désavantages et des coûts de maintenance plus importants que la fibre enterrée puisque les câbles aériens subissent les intempéries.
Cette nouvelle convention entre Proximus et ORES devrait participer aux efforts visant à dépasser l’objectif de 70 % de couverture de « fibre à la maison » (on parle de fiber to the home ou « FttH ») fixé par Proximus d’ici 2028, et apporter la fibre optique à un nombre toujours plus important de foyers et d’entreprises.
Soulignons que les discussions sont en cours pour étendre ce partenariat aux autres GRD, dont RESA, suivant le même souhait d’améliorer et d’accélérer la connectivité de tous.
L’honorable membre comprendra qu’il est aujourd’hui trop tôt pour préciser les zones de déploiements, mais il est certain que ce partenariat devra profiter à l’ensemble du territoire wallon, et en particulier aux zones blanches et grises à chaque fois que cette solution se présentera comme la plus adéquate.