Question de Rachel Sobry à Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences: “Le développement de la société de livraison DPD en Belgique”
Rachel Sobry (MR) – La société de livraison DPD va investir 10 millions d’euros supplémentaires en Belgique. C’est ce qu’annonçait le groupe via un communiqué de presse du 16 décembre 2020. Ce nouvel investissement vise à ouvrir quatre nouveaux dépôts qui créeraient jusqu’à 400 nouveaux emplois.
Outre pour l’emploi, cet investissement doit évidemment être vu d’un bon œil puisque, à l’ère du digital et où l’e-commerce est devenu incontournable, y compris pour les petits commerçants locaux, une offre riche en matière de livraison de biens est souhaitée. Ceci est d’autant plus vrai depuis la crise sanitaire du coronavirus et les confinements qui en ont découlé. Le communiqué de presse de DPD expose avoir vu une augmentation de 50 % des livraisons durant ces derniers mois, par rapport à l’année précédente.
La transition numérique des entreprises, point de la Déclaration de politique régionale qui est chère à Monsieur le Ministre, passe notamment par des services accessoires performants. Face à une concurrence particulièrement rude, ces sociétés de livraison doivent offrir un service qui corresponde aux attentes, notamment au niveau de la vitesse d’exécution, afin que cette transition numérique s’opère efficacement.
DPD n’en est pas à sa première expansion belge puisque quatre dépôts ont récemment vu le jour. Hélas, ces dépôts qui ont généré ensemble près de 500 nouveaux emplois se trouvent respectivement à Lummen, Puurs, Zellik et Saint-Nicolas, soit tous en Flandre. Sur les 10 dépôts DPD actuellement présents dans notre pays, seuls deux, à Courcelles et Flémalle, se trouvent en Wallonie. Le communiqué de presse de DPD ne fait par ailleurs pas état de lieux pour ces nouvelles implantations.
Quel est le regard de Monsieur le Ministre sur l’expansion de DPD en Belgique ? Comment expliquer le fait que 8 des 10 dépôts du pays se trouvent en Flandre ? A-t-il eu des contacts quant aux futures implantations ? Comment les attirer sur notre territoire ?
Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences – À l’instar de ses concurrents, le groupe DPD s’est évidemment fortement développé l’année écoulée, au-delà de ce qui était prévu. Leur organisation est basée autour de Bruxelles d’où ils s’étendent au fur et à mesure. Ils considèrent le marché Belux comme un tout et le centre de gravité de leurs activités est situé en Flandre, répondant ainsi à la demande de leurs clients. Le Luxembourg est servi depuis Bettembourg où ils ont également investi.
En temps normal, le chiffre d’affaires de DPD Belgique se répartit 50-50 % entre celui généré par les activités de livraison pour les entreprises (BtoB) et celles pour les consommateurs (BtoC). Cette proportion est passée à 60 % pour le BtoC et 40 % pour le BtoB en 2020. Ceci s’est traduit par une hausse de plus de 70 % des volumes de livraisons BtoC.
Au niveau de la croissance sur le territoire belge, DPD et ses filiales suivent un modèle de développement centré autour de Bruxelles et environs, le Brabant wallon, le Brabant flamand, la Flandre orientale et Anvers. Le groupe ambitionne d’ouvrir des dépôts en Région wallonne peut-être déjà en 2021 ou 2022 pour assurer la croissance de leurs activités. Ces projets sont suivis avec grande attention par les équipes de l’AWEx.
DPD s’est historiquement implanté en Flandre pour se positionner face à la concurrence forte dans la région. Par ailleurs, comme déjà mentionné, le barycentre de DPD se situe, encore à ce jour, en Flandre, disposant d’un plus grand nombre de consommateurs (69 % de clients sont en Flandre, 24 % en Wallonie et 7 % à Bruxelles). La hausse spectaculaire des volumes de livraisons aux particuliers, la proximité des consommateurs pour plus de rapidité, l’importance du coût du dernier kilomètre sont des éléments essentiels à prendre en compte. Cette situation s’explique aussi en fonction du marché et de leur modèle organisationnel : récupération des colis et organisation des livraisons dans les dépôts, départ des tournées et livraisons au plus rapide.
Leurs dépôts principaux sont à Asse-Zellik et Puurs. Puurs reste l’un des endroits privilégiés pour des structures flamandes en Belgique pour y installer un centre logistique, même s’il est difficile de recruter du personnel et que les coûts globaux sont plus élevés.
Les services de l’AWEx sont en contacts réguliers avec le groupe DPD depuis 2016. Les différentes opportunités de développement en Wallonie leur sont périodiquement soumises et permettent le dialogue avec le groupe. En outre, l’AWEx est également en contact étroit avec la Poste française, la maison-mère de DPD Group, même si les entités restent autonomes.
Tout comme l’AWEx, je reste confiant sur l’attractivité de notre territoire pour capter de nouveaux projets logistiques. En effet, nous pouvons compter sur des infrastructures logistiques de qualité, une disponibilité de terrains à des coûts inférieurs à la Flandre, une disponibilité de main-d’œuvre avec un faible taux de turnover, une facilité d’obtention de permis de construire, d’exploiter, des subsides à l’investissement uniques en Belgique, ceci grâce à des administrations agiles, mobilisables rapidement pour capter les projets.