Question de Rachel Sobry à Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences: “Le développement et le soutien de la viticulture en Wallonie”
Rachel Sobry (MR) – Depuis maintenant plusieurs années, la viticulture se développe davantage dans notre région. Ainsi, l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) recense plus de 150 vignerons en Belgique dont 25 à 30 d’entre eux vendent leur production. Une véritable professionnalisation du secteur est observée et il convient de soutenir le secteur pour que celle-ci se poursuive.
Hélas, comme celui les agriculteurs, leur travail dépend fortement des caprices de la météo. Nous avons déjà évidemment longuement discuté des impacts de la sécheresse de cet été, et d’autres événements climatiques ont des répercussions néfastes sur les cultures. Ainsi, les mois d’avril et de mai ont été, par moment, particulièrement froids. Le sol a même gelé à plusieurs reprises.
Il en résulte d’importants dégâts pour de nombreux viticulteurs, qui ont pourtant tout fait pour les éviter : mise en place de paille et de bougies, utilisation de souffleries d’air chaud, etc. Fort heureusement, il existe l’indemnisation dans le cadre des calamités agricoles, que Monsieur le Ministre connaît bien et qui est régie par le décret du 23 mars 2017.
Les entreprises du secteur étant pour la plupart de jeunes PME, elles vont devoir faire face à des mois difficiles avec des vendanges compliquées et la crise économique post-Covid.
Le vin est une culture émergente dans notre région, distincte de l’agriculture « classique », notamment parce que la plupart des exploitations sont gérées par de petites structures et qu’il existe toujours beaucoup d’inconnues à son sujet.
Bien que la DPR n’évoque rien de particulier à ce sujet, lui semble-t-il opportun de travailler à un plan de soutien et de développement du monde viticole ?
Willy Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences – En 2019, la production belge a été portée à 2 millions de bouteilles. La production est plus ou moins similaire entre le nord et le sud du Pays. On peut donc considérer que la Wallonie a produit un million de bouteilles en 2019.
En 2020, on a atteint les 200 ha de surface en Wallonie et la Wallonie compte 70 vignerons, dont 15 professionnels.
Le secteur de la viticulture en Wallonie est effectivement demandeur pour un encadrement technico-scientifique de qualité.
Pour information, le CARAH (ASBL, services agricoles de la Province du Hainaut) a développé un Service d’Expérimentations et d’Avertissements qui propose des conseils et un suivi pour la vigne en Wallonie.
Il a publié un poster ainsi qu’un guide de protection et de conduite de la vigne en Belgique.
Preuve de l’intérêt suscité par cette diversification, le CARAH et la Haute École Provinciale de Hainaut Condorcet d’Ath organisent périodiquement des colloques sur la Viticulture en Belgique. Les formations de vignerons, d’une durée de deux ans, proposées par l’IFAPME de Villers-le-Bouillet et de Perwez rencontrent également un vif succès.
Conscient de l’engouement et de la professionnalisation croissante de ce secteur, au même titre que pour d’autres productions agricoles et horticoles, je pense opportun qu’une réflexion soit menée avec les acteurs quant à la nécessité/opportunité de mettre en place d’un centre pilote dédié à la viticulture en Wallonie, au vu des attentes et des besoins de ce secteur en plein essor. Ce centre pourrait entre autres mener des actions et des essais visant à promouvoir la lutte intégrée, la viticulture bio, le désherbage alternatif, l’utilisation de variétés plus résistantes aux maladies cryptogamiques, etc.