Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur « Le record de formations en ligne en Flandre et la situation en Wallonie ».
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, votre homologue flamande, Hilde Crevits, a annoncé il y a peu que la crise sanitaire a eu pour conséquence d’augmenter considérablement le nombre de formations dispensées en ligne au nord du pays. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l’année 2021, pas moins de 63.000 personnes ont suivi de telles formations en ligne. Il s’agit de plus du double de celles recensées l’année précédente à la même période.
Les répercussions de la crise sur l’emploi et l’économie sont importantes. Nous en débattons chaque semaine, que ce soit au sein de cette commission ou en séance plénière. Ceci étant, les plus optimistes parviennent toujours à saisir des opportunités. En atteste le développement d’Accent Jobs sur notre territoire, dont je vous ai déjà parlé.
À l’image de ces agences d’intérim, qui constituent pour les Wallons sans emploi une réelle opportunité, la formation doit surfer sur la vague, pour rester dans le jargon d’internet, en se développant en ligne et en étant accessible à plus de citoyens.
La Flandre ne s’est pas limitée à maintenir le nombre de formations en les numérisant, mais en a profité pour décupler l’offre.
La formation est l’un de vos objectifs majeurs. En attestent les cinq pages de la Déclaration de politique générale qui y sont consacrées. Le boost par la numérisation me paraît être un important levier d’action.
La Wallonie profite-t-elle de la crise pour développer l’offre de formations en ligne ?
Cette numérisation de la formation a-t-elle permis, comme en Flandre, d’augmenter le volume de formations suivies ?
La communication autour de nouvelles formations en ligne est-elle satisfaisante pour attirer de nouveaux profils et les pousser à se former ?
Des mécanismes ont-ils été mis en place depuis la survenance du covid pour pousser les citoyens à se former, y compris les employés en voie de réorientation ?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, pendant les confinements, notamment le premier, les formateurs du FOREm ont transformé des cours présentiels en cours distanciels, ce qui a permis au niveau de la formation à distance de quadrupler et plus encore. En effet, celle-ci est passée de 102.000 heures en 2019 à 464 000 heures en 2020.
Les matières dispensées couvrent des domaines variés tels que des formations en langues, en logistique, en biotech, en management et commerce, dans le domaine de la construction – chef de chantier, dessinateur de la construction, technicien chauffagiste – ou encore en tourisme et en environnement.
Le dispositif Smart Job a été développé expressément pour faire monter les demandeurs d’emploi et les stagiaires en formation en compétences numériques.
L’idée était que, à l’issue de ce Smart Job, les demandeurs d’emploi et les stagiaires aient pris conscience :
- de l’importance du numérique dans la vie de tous les jours et plus spécifiquement dans le cadre de la recherche d’emploi, car c’est ce qui nous occupe ;
- de découvrir l’environnement numérique et certains outils digitaux du FOREm puisqu’il y a une palette assez large, mais il faut savoir l’utiliser pour aller chercher les informations pertinentes ;
- évaluer leur niveau de compétences numériques ; – suivre une formation pour améliorer leurs
- compétences numériques si c’est nécessaire ; – et puis créer leur profil.
- Compte tenu de la crise sanitaire, les séances d’information à destination des demandeurs d’emploi n’ont pu avoir lieu en présentiel. Pour pallier cette problématique, les services, en collaboration avec les experts en ligne de produits et des formateurs métiers, ont développé et développent encore des webinaires de promotion des métiers pour les secteurs d’activités.
En ce qui concerne la formation des travailleurs, l’information n’est pour l’instant disponible que pour les travailleurs passés par le dispositif des chèques- formations.
En 2019, sur les 554.344 heures de formations suivies, 537.774 heures étaient en présentiel et 16 570 heures à distance, soit moins de 3%
Par contre, on voit une nette évolution en 2020 puisque c’est près de 15% des formations via le chèque-formation qui ont été suivies à distance pour totaliser une formation sur cinq à distance lors du premier trimestre 2021.