Question d’actualité de Mme Sobry à Mme Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes sur “Le Secteur des écoles de devoirs face au prolongement des vacances de Toussaint”
Mme Rachel Sobry (MR). – La semaine dernière, le gouvernement a annoncé le prolongement des vacances de Toussaint de deux jours, soit jusqu’au 11 novembre inclus. Comme la ministre de l’Éducation l’a expliqué, ce prolongement a été décidé principalement pour donner un laps de temps aux enseignants et aux directions pour faire face aux actuelles difficultés organisationnelles majeures. Cette décision a cependant une incidence sur d’autres secteurs dont celui de l’accueil temps libre (ATL). Ce dernier est composé notamment des écoles de devoirs (EDD). Les EDD sont des dispositifs qui accueillent quotidiennement plus de 17 500 enfants en Fédération Wallonie-Bruxelles et contribuent évidemment grandement à la lutte contre les inégalités à travers ses différentes missions. Le secteur réclame plus de reconnaissance et de concertation depuis un bon bout de temps. Il se sent un peu oublié dans ce contexte puisque les EDD et le secteur de l’ATL seront amenés à prendre en charge les enfants dont les parents travailleront durant le congé prolongé.
Madame la Ministre, lors de vos récentes déclarations en réunion de commission, vous avez pourtant souligné, l’importance des EDD. De plus, vous avez rappelé que le gouvernement s’est engagé, dans sa Déclaration de politique communautaire (DPC), à élaborer une stratégie avec les acteurs scolaires et extrascolaires en vue de garantir la cohérence de la politique éducative.
Confirmez-vous que le secteur des EDD n’a pas été consulté avant qu’une décision aussi lourde de conséquences soit prise? Comment l’expliquez-vous?
Quand une réelle concertation pourrait-elle être menée?
Comment venir en aide aux écoles de devoirs et au secteur de l’ATL en général durant cette période difficile?
Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Jeudi dernier, afin de briser la chaîne de transmission de la Covid-19, le gouvernement a décidé en urgence de prolonger le congé d’automne aux 9 et 10 novembre. Le lendemain, une rencontre avec le secteur de l’ATL était organisée afin d’expliquer cette décision et d’envisager la façon de l’appliquer. À cette occasion, nous avons aussi identifié les difficultés liées à de telles décisions. Il ressort clairement qu’aujourd’hui, plus que jamais, la situation de crise nécessite que nous fassions preuve de solidarité. À cet égard, je voudrais rappeler que le secteur de l’ATL, comme d’autres, est en première ligne depuis le début de la crise. Nous pouvons en remercier ses travailleurs. Les milieux d’accueil ont continué à assurer un accueil pour les enfants des parents qui en avaient besoin. Je regrette que le secteur n’ait pas été consulté en amont de cette décision. Toutefois, une nouvelle rencontre avec les fédérations sectorielles est prévue cette semaine.
D’un point de vue plus structurel, le secteur de l’ATL est absolument essentiel au développement et au bien-être des enfants. Leurs représentants sont des partenaires éducatifs, au même titre que d’autres milieux d’accueil extrascolaire, les EDD notamment. Nous avons donc besoin d’eux et leur secteur est malheureusement dans une situation précaire et soumis à des conditions de travail difficiles. Dès lors, même si la crise a quelque peu retardé les travaux, le lancement d’un vaste chantier de réforme du secteur de l’accueil extrascolaire reste prévu pour cet automne. Je voudrais encore remercier l’ensemble du secteur de l’ATL pour son travail. Je regrette que cette décision n’ait pas pu faire l’objet d’une concertation préalable, mais la continuité du dialogue est tout de même assurée et je remercie les travailleurs de l’ATL d’être présents à chaque fois.