Question écrite de Madame Rachel Sobry à MORREALE Christie, Ministre de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “Le sexisme en rue et le bilan de la campagne “Jagis””.
Madame la Ministre,
Le sexisme en rue est un fléau et je sais que vous avez à cœur de participer à l’éradiquer. En 2014, une loi a vu le jour afin de pénaliser les insultes ou autres sifflements qui peuvent être subis en rue, principalement par des femmes. Depuis plusieurs années, les langues se délient et ces infractions sont moins passées sous silence qu’auparavant.
Malheureusement, le nombre de plaintes déposées pour sexisme en rue, bien qu’en augmentation, reste très peu représentatif de la récurrence de ces comportements. Ainsi, sur les cinq dernières années, 263 plaintes seulement ont été déposées, dont plus de la moitié ont finalement été classées sans suite. En outre, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes reçoit des signalements pour ces faits, mais ceux-ci sont en baisse. On parlait en 2020 de 83 signalements.
En mars dernier, je vous avais interrogée sur le sujet et vous aviez pu m’expliquer que, en collaboration avec le ministre de la Mobilité et les TEC, vous lanciez la campagne « J’agis », visant à sensibiliser au harcèlement sexiste dans l’espace public. Celle-ci s’intégrait dans le Plan d’égalité hommes-femmes du Gouvernement. Outre la prévention pure, elle visait à ce que les faits ne soient plus passés sous silence, tant dans le chef des victimes que dans celui des témoins qui, malheureusement, n’interviennent pas dans huit cas sur dix.
Comment le Gouvernement œuvre-t-il concrètement à la diminution du sexisme en rue ? Un bilan de la campagne « J’agis » peut-il déjà être tiré ? Dans l’affirmative, pourriez-vous faire le point sur ce bilan ? Dans la négative, quand peut-on attendre d’avoir ce bilan sur la campagne ? Enfin, une répression plus forte est-elle nécessaire ? Dans l’affirmative, comptez-vous en parler avec les ministres fédéraux de la Justice et de l’Intérieur pour que ce fléau continue d’être combattu de concert ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
Merci pour la constance et l’intérêt que vous portez à cette problématique, comme Mme Ryckmans d’ailleurs, avec qui nous avons eu l’occasion, sous l’ancienne législature, de travailler en amorçant les prémisses de mesures structurelles pour lutter contre ce fléau, et qui fait en sorte que cela a un impact sur le comportement des femmes, sur leur mobilité, sur leur liberté d’expression et de mouvement.
On a lancé, sous cette législature, avec M. Henry, la campagne « J’agis », largement diffusée sur les réseaux sociaux et en télévision. Lui a été en soutien pour le TEC, puisque 200 bus dans les grandes villes ont été lancés au mois de mars. C’est une campagne sans doute destinée aux auteurs, mais aussi aux témoins, puisque l’objectif était de pouvoir les sensibiliser. On sait, dans les enquêtes que l’on a réalisées, que huit personnes sur dix témoins de harcèlement sexuel dans les transports en