Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “Les actions et moyens relatifs à la prévention en matière de santé mentale”
Madame la Ministre,
Le Conseil supérieur de la santé et son coprésident Olivier Luminet ont déploré un sous-financement de la santé mentale en Belgique. D’après ce dernier, l’essentiel des sommes affectées à la santé mentale contribue à la recherche fondamentale. En revanche, la prévention, le diagnostic, le dépistage ou encore la détection jouiraient de trop peu de ressources qui pourraient, en outre, être mieux utilisées, d’après le professeur Luminet.
Une plateforme reprenant l’ensemble des informations utiles en la matière pour les citoyens permettrait un meilleur accès à celles-ci sans que cela n’engage des frais conséquents. Toutes les recherches et informations relatives à la santé mentale pourraient ainsi être aisément recoupées, comparées et partagées par tous. Vous conveniez vous-même, ce matin, et à l’occasion d’une question que je vous adressais au printemps, que la santé mentale est un vaste chantier en Belgique et en Wallonie et qu’une approche préventive est certainement un des meilleurs moyens d’améliorer la situation.
Je souhaitais donc, sans savoir qu’une interpellation de Mme Greoli allait permettre d’entamer le sujet, profiter des remarques du Conseil supérieur de la santé pour faire le point avec vous, notamment sur les actions menées en termes de prévention en santé mentale, mais vous avez eu l’occasion de le faire largement ce matin, donc je vous épargne la répétition.
Plus globalement, je vous demande votre position par rapport à ces commentaires du Conseil supérieur de la santé relatifs à la répartition et à l’utilisation des budgets affectés à la santé mentale, et plus particulièrement sur l’éventuelle mise en place de cette fameuse plateforme qui regrouperait les recherches et informations relatives à cette matière.
Qu’en pensez-vous ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
Concernant les actions et moyens relatifs à la prévention en matière de santé mentale, le projet W.All.in.Health, financé par l’intermédiaire du Plan de relance wallon, vise à développer un outil digital de gestion intégrée pour l’observation, le suivi cartographique et le renfort des actions wallonnes en promotion et prévention de la santé avec quatre interfaces interconnectées. L’une de ces interfaces est dédiée au grand public, aux professionnels, mais aussi aux chercheurs.
Cette dernière permettra une mise à disposition de toutes les activités en cours, un répertoire des opérateurs de l’AViQ, des événements, des campagnes de prévention en cours, mais aussi une vue didactique des données et ressources de santé disponibles en Région wallonne. Une autre interface concernera la collecte de données et leur mise à disposition de la recherche, mais également l’analyse en vue d’ajuster les stratégies tant de promotion de la santé que dans les soins curatifs. L’objectif est d’avoir en tout temps des leviers et ressources disponibles en matière de santé dans notre Région. La transparence et la diffusion doivent contribuer à l’atteinte de l’objectif pour tous et par tous. Ce vaste projet conçu avant la publication de l’avis du Conseil supérieur de la santé répond aux recommandations, comme j’essaie de le faire en tout état de cause et en toute cohérence.
Quant à la répartition et à l’utilisation des budgets affectés à la santé mentale, je ne peux que partager le caractère essentiel des financements alloués à la santé mentale tant en matière de promotion de la santé, que de prévention ou encore de soins curatifs. La législature que nous traversons se caractérise par une nette augmentation des budgets alloués, vous l’avez évoqué à l’occasion des questions précédentes et de l’interpellation de Mme Greoli.
Le Plan de relance de la Wallonie permet d’accroître les moyens de la promotion de la santé de manière considérable pour opérationnaliser ce plan de promotion de la santé, ce qui est une première depuis de très nombreuses années, peut-être même de l’histoire du secteur. De même, les moyens du Plan de relance soutiennent l’augmentation des ressources dans les soins de santé mentale et spécialisés en assuétudes.
Comme vous le savez, c’est à l’échelle de la Wallonie, plus de 180 équivalents temps pleins psychologues sont venus renforcer les services agréés et actifs en Wallonie, sans compter les moyens injectés par le Fédéral dans les équipes mobiles ou les psychologues de première ligne. Tous ces moyens injectés par la Wallonie seront une nouvelle fois prolongés en 2023.
Par ailleurs, j’ai soumis dernièrement au Gouvernement wallon les arrêtés nécessaires à la mise en œuvre du Plan de prévention et de promotion de la santé, le WAPPS, lequel contient un axe entier sur le sujet.