Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: “Les centres de dépistage débordés à l’entame des vacances”.
Rachel Sobry (MR)- Madame la Ministre, étant donné que beaucoup de citoyens n’ont pas encore eu l’occasion d’être complètement vaccinés et que le certificat covid européen n’est entré en vigueur que ce 1er juillet, de très nombreux citoyens ont pris rendez- vous dans un centre de dépistage afin d’obtenir le fameux test PCR négatif qui ouvre les portes de destinations étrangères. Aussi prévisibles que cela l’était, les prises de rendez-vous se sont faites en nombre puisque plus de 75.000 demandes de tests gratuits ont été introduites rien que pour le dernier week-end de juin. Des files interminables auraient été recensées dans de nombreux des sites de dépistages. Certains responsables de laboratoires ne mâchent pas leurs mots, parlant de situation chaotique comme on les a connues au début de la pandémie, lorsque le vaccin n’était pas encore disponible. Le porte-parole du Centre hospitalier régional de la Citadelle à Liège parle lui de crise administrative qui se greffe à la crise sanitaire. Les laboratoires suivent, travaillent H24, mais toute l’organisation qui entoure ces dépistages seraient perfectible. Évidemment, l’entrée en vigueur du certificat sanitaire européen permet de réduire la pression sur les centres de dépistage et il est à souhaiter que des files telles qu’observées juste avant les premiers départs en vacances ne se reproduisent plus à l’avenir. J’en viens donc à mes questions, Madame la Ministre.
Comment avez-vous anticipé ou prévu l’organisation des centres de dépistage au regard des départs en vacances ? Comment expliquez-vous que nous rencontrions de telles difficultés organisationnelles ? La situation est-elle désormais plus calme ? Pouvez- vous faire le point ? Concrètement, qu’est-il mis en place pour éviter que ces centres soient de nouveau submergés dans le futur, je pense, notamment aux départs en vacances du mois d’août ?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Pour ce qui concerne les centres de dépistage débordés à l’entame des vacances, disons d’abord qu’à partir du 1er juillet – moi, ce qui me semble être la pression qui tombe le plus, c’est toutes les personnes qui sont totalement vaccinées. Une vaccination complète, 14 jours plus tard, permet à une personne qui souhaite voyager de ne pas devoir faire un test PCR avant son départ et à son retour, si tant est qu’elle voyage au sein de l’Union européenne. Mais, effectivement, il y a le dispositif européen qui nous impose de devoir procéder à des tests PCR – et l’on peut comprendre évidemment, puisque tout mouvement est susceptible d’augmenter le taux de contamination dans notre Région et dans notre pays. On doit donc aborder le départ et les retours de vacances avec énormément de vigilance, de sens de responsabilité et d’un niveau civique de la part des citoyens, qui doivent aussi comprendre que s’ils se sont exposés sans avoir été totalement vaccinés, ils doivent aussi jouer le jeu en rentrant à l’égard des autres, puisque, même si les personnes sont vaccinées, on est 12 fois plus contagieux que si l’on était vacciné, quand on ne l’est pas. On est quelque part une sorte de bombe à retardement à l’égard des autres. La vaccination – je le répète – ne garantit pas, même si elle a une efficacité redoutable, que 100 % des personnes soient totalement protégées. Elle peut toujours avoir des formes de la maladie qui sont des formes généralement asymptomatiques ou très faibles. Néanmoins il peut survenir des cas, et on l’a vu, même si c’était extrêmement faible, c’est quand même arrivé, regardez dans deux institutions pour personnes âgées, il y a eu quelques décès. C’est marginal, néanmoins cela arrive. Évitons les décès, faisons en sorte de vivre avec le virus moyennant toutes les précautions d’usage. Certains centres, pour en revenir à la question de Mme Sobry, comme celui qui travaille avec le CHR de la citadelle, ont été surpris par l’afflux de voyageurs se présentant sans rendez-vous. De plus, la situation ne s’est pas arrangée, car le site mysanté.be où il est possible d’obtenir son code afin de réserver un dépistage gratuit est tombé en panne et a semé un vent de panique chez les voyageurs en les poussant à se présenter directement dans les centres. C’est pour faire face à ce type d’événement et d’imprévu technique qu’un mécanisme de solidarité entre les centres pour répartir les demandes est prévu. Par ailleurs, un système de simplification administrative et un soutien téléphonique aux centres ainsi qu’aux citoyens et citoyennes ont été mis en place. Enfin un élargissement des horaires pour cette période estivale selon les besoins. Beaucoup d’étudiants viennent aussi prêter main-forte dans les centres de testing, il faut se rendre compte qu’on mène de front l’air de rien des centres de testing, des call centers, des centres de vaccination et un système hospitalier qui continue de tourner. Quand on connaît la pression qui peut exister en temps normal sur les soignants je pense qu’il faut que l’on mesure l’exploit qui est en train d’être réalisé par ce secteur et qui est un défi logistique et humain absolument incroyable. À l’heure actuelle, la situation semble sous contrôle et la capacité maximale des centres pas encore atteinte. La situation est surveillée de près afin de permettre à chacun et chacune de se faire dépister, car rappelons que le dépistage est l’un des piliers centraux de la prévention combinée. Rachel Sobry (MR). – C’est vrai que les voyages demandent une grande organisation et apportent une grosse pression. On a un très court laps de temps pour les voyageurs, mais également pour le personnel des centres de dépistage et pour les autorités. À ce titre je pense que l’arrivée du certificat sanitaire européen devrait permettre de soulager un peu ces centres. J’entends les différents éléments de votre réponse qui témoignent de ce qui est mis en place pour aider dans l’organisation. Je vous entendais aussi dans une des réponses à une autre collègue, expliquer la possibilité pour les personnes vaccinées à l’AstraZeneca d’avancer la seconde dose de vaccin ce qui pourrait potentiellement permettre de désengorger un peu les centres de dépistage. Pour l’anecdote je vous confirme que la solidarité entre les centres de dépistage fonctionne de manière effective, car je dois moi-même faire un test et j’ai été appelée cet après-midi pour déplacer mon test du centre de dépistage initial à un autre, donc, effectivement, cela fonctionne et cela devrait aller de mieux en mieux.