Question écrite de Madame Sobry à Madame Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal, sur “Les résultats de l’étude “live or die” relative à l’abattage des poussins mâles”
Madame la Ministre,
Il y a un peu moins d’un an, je vous avais interrogé quant au sort des poussins mâles qui sont généralement abattus car ne pondant pas d’œufs et ne fournissant pas assez de viande. Elle m’avait alors confirmé avoir mandaté son administration pour la réalisation d’une étude sur les alternatives à la mise à mort des jeunes mâles.
Suite à un appel à projet de septembre 2020, un projet porté par un consortium multidisciplinaire nommé « live or die » avait été sélectionné. Celui-ci devait être lancé en mai et les premiers résultats étaient attendus pour la fin de l’année dernière.
Étant entendu qu’elle devrait désormais disposer de ces résultats et qu’il est important d’avancer dans ce dossier relatif au bien-être de ces animaux.
Concrètement, que mettez-vous en place pour protéger ces poussins mâles d’un abattage dicté uniquement par des réalités économiques ?
Les résultats du projet « livre or die » vont-ils aboutir à une mesure interdisant l’abattage de ces poussins ?
Envisagez-vous une interdiction pure et simple comme en Allemagne ?
Réponse de Madame la Ministre Tellier
En effet, la mise à mort des poussins mâles, mais aussi des veaux ou des chevreaux dans la filière du lait, constitue une question éthique importante.
Le fait de broyer un poussin âgé d’à peine un jour constitue un acte d’une grande violence. Non seulement d’un point de vue très concret, évidemment, vis-à-vis de si jeunes animaux, dont l’unique tort est d’être né avec le « mauvais » sexe. Mais aussi d’un point de vue plus symbolique : ces pratiques témoignent du fait que ces animaux sont considérés comme de simples déchets, au sein d’un système industrialisé et spécialisé à l’extrême.
Je rappelle d’ailleurs que j’ai d’ores et déjà interdit le broyage de poussins en Wallonie. Cette disposition est en effet reprise dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 8 juillet 2021 relatif à la protection des animaux au moment de leur mise à mort.
De manière générale, nous avons une responsabilité collective à l’égard du traitement des animaux d’élevage. C’est aussi ensemble, mangeurs, mangeuses, éleveurs, éleveuses, que nous devons faire évoluer la société vers des filières plus éthiques.
C’est la raison pour laquelle j’ai en effet mandaté un consortium de chercheurs pour réaliser une étude sur les alternatives à la mise à mort des jeunes mâles dans la filière des œufs ou celles du lait. L’étude « Live or Die » est toujours en cours. L’équipe de recherche a demandé un allongement de deux mois, sans dépassement de l’enveloppe budgétaire initialement prévue. J’ai octroyé ce délai supplémentaire pour permettre aux scientifiques de travailler dans de bonnes conditions et de fournir des résultats probants. Le rapport final devrait m’être communiqué pour le début du printemps.
J’en prendrai bien sûr connaissance avec beaucoup d’intérêt, en vue d’examiner les pistes d’action envisageables pour un traitement plus digne des animaux d’élevage, en bonne concertation avec le secteur.