Question écrite de Mme Sobry à M. Henry, Ministre du Climat, de l’Energie et de la Mobilité sur “L’impact de la crise sanitaire sur les TEC “
Mme Sobry (MR) – Monsieur le Ministre, la crise sanitaire du Covid-19 s’est muée en une crise bien plus générale, impactant, notamment, l’économie des secteurs privés et publics. Les transports en commun ont été particulièrement touchés par celle-ci. Entre les utilisateurs habituels au chômage temporaire, ceux qui ont pu travailler depuis leur domicile et les personnes qui, par crainte, ont évité les transports publics, la fréquentation est descendue en flèche. D’autre part, la capacité des bus a été largement limitée afin que les mesures de distanciations sociales puissent être respectées. Aux pertes de revenus colossales se sont ajoutées des dépenses liées aux conditions sanitaires extraordinaires. L’offre tend désormais à revenir à la normale et l’heure est à l’évaluation des « dégâts ».
Alors qu’à Bruxelles, la STIB parle de plusieurs mois, voire années, avant de pouvoir se redresser, De Lijn a chiffré les pertes liées à la crise actuelle au nord du pays. L’estimation s’élève à 35 millions d’euros d’impact négatif. La Ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters a d’ores et déjà dit qu’un règlement mensuel serait mis en place pour ajuster le déficit, malgré que la durée totale de l’impact de la crise soit inconnue. Les effets risquent effectivement d’encore durer puisque le télétravail pourrait se prolonger et même devenir une habitude dans certains secteurs alors que d’autres anciens utilisateurs des transports en commun resteront méfiants. La Déclaration de politique régionale prévoit, à juste titre, que les transports en commun doivent être favorisés et que le Gouvernement doit investir massivement dans ceux-ci.
Monsieur le Ministre a-t-il pu estimer, voire quantifier l’impact de la crise actuelle sur les TEC ?
Va-t-il mettre en place une aide financière similaire à la Flandre ?
Va-t-il lancer une campagne afin de rassurer et attirer à nouveau les utilisateurs ?
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Energie et de la Mobilité – La crise de la Covid-19 sur les transports en commun est en effet particulièrement impactante, avec des réductions de capacité des véhicules, des coûts supplémentaires de nettoyage, et une crainte des voyageurs par rapport à la transmission du virus. Avant tout, je voudrais souligner le dévouement de l’ensemble du personnel pour assurer la continuité de ce service essentiel à la population, en particulier pour les personnes les plus fragilisées et pour tous les déplacements de première nécessité. En ce qui concerne les ventes de tickets/abonnements, les recettes du mois d’avril ont chuté de pas moins de 91 % ! Comme l’honorable membre le souligne, il est probable que le niveau de fréquentation (et donc de recettes) mette plusieurs mois, voire plusieurs années, à revenir à un niveau acceptable.
Les estimations restent partielles, étant donné que la crise n’est pas terminée, mais la perte de recettes pressentie pour 2020 se chiffre à près de 50 millions d’euros. La crise se traduit également par des coûts d’exploitation plus importants (dont le nettoyage des véhicules).
Au global, le solde négatif de cette crise pour l’OTW est estimé à pas moins de 39 millions d’euros en 2020. Se pose donc la question de l’aide financière à apporter à l’opérateur pour surmonter ces difficultés. La crise Covid-19 étant incontestablement un cas de force majeure, un processus de concertation s’est entamé entre mon Cabinet, le SPW et l’OTW pour établir comment la Région wallonne pourra soutenir notre opérateur public le plus efficacement possible, que ce soit à court terme comme à plus longue échéance. Il n’est pas prévu actuellement de lancer une campagne de communication pour rassurer les utilisateurs, la crise Covid-19 n’étant pas encore complètement derrière nous, et son évolution étant encore incertaine. Cependant, l’OTW a d’ores et déjà missionné un bureau de consultance pour les aider à établir un travail prospectif de relance de ses activités.