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Le faible nombre d’abandons de chiens aux Pays-Bas
Question Rachel Sobry à Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal, sur « Le faible nombre d’abandons de chiens aux Pays-Bas ».
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, les Pays-Bas annoncent fièrement ne plus connaître d’abandon de chien, ce qui est une fort bonne chose. Chez nous, même si les confinements ont permis d’enregistrer jusqu’à 20 % d’adoptions en plus qu’auparavant et une baisse significative des abandons, ces derniers restent encore trop nombreux. Même si certaines mesures sont très discutables, parmi les mesures qui ont été prises aux Pays-Bas, je pense notamment à l’instauration d’une taxe pour les propriétaires de chiens de race, le programme global mis en place par le Gouvernement néerlandais a permis d’atteindre des résultats très satisfaisants.
Un système efficace d’identification des animaux couplé à des sanctions particulièrement sévères en cas d’abandon a ainsi été instauré. Les 16 000 euros d’amende et les trois ans d’emprisonnement encourus semblent avoir été déterminants dans cette lutte contre l’abandon des chiens. En Grèce aussi, on a vu que les sanctions encourues ont été augmentées. À l’occasion d’une question parlementaire en mai dernier, vous disiez mettre en place différentes mesures pour renforcer la sensibilisation et la responsabilisation des futurs adoptants. Travailler à l’application effective de mesures coercitives, qui relèvent davantage du pouvoir judiciaire, est également primordial. Si les sanctions prévues par le Code du bien-être animal sont importantes, elles n’auront un réel un effet dissuasif que lorsqu’elles seront appliquées.
Quel est votre regard sur la stratégie néerlandaise mise en place en la matière? Une plus grande poursuite des infractions est-elle nécessaire? Des discussions avec le ministre fédéral sur ce sujet ont-elles eu lieu? Enfin, avez-vous pu avancer sur les mesures visant à renforcer la sensibilisation et la responsabilisation ?
Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Madame la Députée, tout comme vous, j’ai pris connaissance des actions mises en place aux Pays-Bas et en Grèce afin de lutter contre les abandons de chiens. Je ne peux que saluer ces efforts. Pour améliorer le traitement des animaux et lutter contre les maltraitances, différents leviers doivent être activés. Le premier concerne le volet « Sanction ou répression ». Je rappelle que la Région wallonne dispose, elle aussi, d’un arsenal législatif important.
En cas d’abandon, les sanctions pénales peuvent aller d’un emprisonnement de huit jours à trois ans. Une amende entre 100 euros et 1 million d’euros peut également être imposée au contrevenant. Je travaille par ailleurs au renforcement des peines à l’occasion de la modification du décret relatif à la délinquance environnementale, qui est donc passé en première lecture au Gouvernement. J’ai notamment proposé que le retrait du permis de détention d’un animal soit automatique en cas d’infraction grave. Comme vous le savez, j’ai aussi proposé des dispositions afin que le permis soit réellement applicable sur le terrain, notamment en cas d’adoption d’un nouvel animal.
Par ailleurs, la Stratégie wallonne de politique répressive environnementale concerne également le bien-être animal. Mon objectif est de mieux répartir les efforts dans ce domaine, notamment avec les pouvoirs locaux. J’ai également proposé de restituer la compétence de saisie à la police, à l’instar des autres Régions. Cela permettra d’améliorer notre capacité d’action sur le terrain pour protéger au mieux les animaux. Le deuxième levier est celui de la sensibilisation. Ceci constitue un élément essentiel pour lutter contre la maltraitance et les abandons puisqu’acquérir un animal c’est accueillir un compagnon pour la vie. Cette décision doit donc être mûrement réfléchie en amont et éviter tout achat impulsif. Sur base de l’avis du Conseil wallon du bien-être des animaux, une campagne de sensibilisation sur les questions à se poser lors de l’acquisition d’un animal est prévue d’ici la fin de l’année.
Troisièmement, je travaille sur un aspect dans le cadre du projet d’arrêté relatif aux conditions d’agrément des établissements pour animaux. Je proposerai, par exemple, que le gestionnaire d’un établissement agréé puisse conseiller le candidat acquéreur dans le choix d’un animal, quel qu’il soit, en parcourant avec lui une liste des questions à se poser avant l’acquisition d’un animal de façon à s’assurer de l’adéquation entre les recherches de l’acquéreur et les possibilités réelles pour le bien-être de l’animal. En conclusion, je suis convaincue que nous protégerons mieux nos animaux en combinant les actions de sensibilisation et une répression plus efficace sur le terrain.
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, vous savez que j’avais suivi avec attention le projet de mise en place du fichier dont un extrait du fichier central pourrait attester qu’un candidat adoptant n’a pas été déchu de son droit de détenir un animal de compagnie. C’est indéniable que l’on arrivera à moins d’abandons en concrétisant ce type d’initiative. J’accueille donc favorablement votre réponse qui indique que vous continuez le travail dans ce sens, notamment au niveau de la répression, qui est effectivement un volet important, d’autant que si beaucoup d’adoptions ont eu lieu depuis le début des confinements, la vie normale est en train de reprendre et tout indique que les chiffres des prochains mois en matière d’abandon mériteront une attention particulière. Je vous remercie et je vous encourage vivement à continuer le travail en ce sens, Madame la Ministre.

Fuite d’une question de l’épreuve de sciences du certificat d’études du premier degré de l’enseignement secondaire (CE1D)
Question de Rachel Sobry à Caroline Désir, Ministre de l’Éducation, intitulée «Fuite d’une question de l’épreuve de sciences du certificat d’études du premier degré de l’enseignement secondaire (CE1D)»
Rachel Sobry (MR) – Madame la Ministre, vous l’avez annoncé vous-même il y a une dizaine de jours: une question de l’épreuve de sciences du CE1D a malencontreusement fuité. Cette partie de l’épreuve portant sur un exercice pratique a hélas fait l’objet d’une fuite sur le réseau social TikTok avant la date et l’heure à laquelle elle devait être disponible. D’une valeur de 15 points sur 100, la question ne sera donc pas maintenue, à la différence du reste de l’épreuve. Le maintien de ladite question risquait de créer des inégalités de traitement entre les élèves ou, du moins, de fausser leurs notes.
Cette fuite s’est produite alors même que vous réaffirmiez que toutes les procédures de sécurité prévues par la législation avaient été respectées. C’est inquiétant. Il faudra évidemment identifier la source de la fuite, trouver le ou les responsables, sanctionner et prendre les mesures utiles pour que cela ne se reproduise plus. En outre, il est regrettable que ce soit une question de l’épreuve de sciences qui ait fuité alors même que Laurent Maveyraud, président du comité d’évaluation de la filière scientifique dans l’enseignement supérieur, soulignait récemment que les élèves de l’enseignement secondaire étaient mal préparés aux études supérieures scientifiques.
Madame la Ministre, la Déclaration de politique communautaire (DPC) précise que le gouvernement souhaite revaloriser les sciences.
Dès lors, avez-vous pu identifier la source de cette fuite? Le cas échéant, des sanctions ont-elles été prononcées à l’encontre des responsables? Comment éviter que ce type de fuite ne se reproduise dans le futur? Supprimer une question pratique de l’épreuve certificative en sciences ne risque-t-il pas de contribuer à un éventuel nivellement par le bas du niveau de l’apprentissage des sciences? De quelle manière les sciences sont-elles revalorisées à l’école?
Caroline Désir, Ministre de l’Éducation. – La divulgation de documents relatifs à une partie des épreuves du CE1D en science et en néerlandais a nécessité une réaction rapide des services pour permettre aux équipes éducatives de poser les actes adéquats dans les délais imposés par le calendrier de passation des évaluations externes. Je me réjouis que nous ayons trouvé, dans les deux cas, des solutions pour maintenir l’organisation des épreuves.
À ce jour, la source des fuites n’a pas encore été identifiée. Cependant, une mission d’enquête a rapidement été lancée par le Service général de l’inspection (SGI). Parallèlement, une plainte contre X a été déposée le 22 juin dernier auprès du magistrat de permanence et la Communauté française s’est constituée partie civile. S’ils sont identifiés, les responsables des fuites sont susceptibles d’être poursuivis pour différentes infractions telles que le vol, le piratage informatique ou la violation du secret professionnel. Selon les circonstances, les vols simples sont punis d’un emprisonnement d’un mois à cinq ans et d’une amende pouvant varier de 26 à 500 euros.
À la suite des fuites de 2015, des dispositions visant à renforcer la confidentialité du contenu des épreuves externes certificatives ont été introduites dans le décret du 2 juin 2006 relatif à l’évaluation externe des acquis des élèves de l’enseignement obligatoire et au certificat d’études de base au terme de l’enseignement primaire. Le décret prévoit notamment que toute personne qui a connaissance du contenu des épreuves est tenue au secret professionnel et que l’article 458 du Code pénal s’applique bien en cas de violation de l’obligation de ce secret.
Je tiens à souligner que les fuites de cette année concernaient les seules épreuves ou parties d’épreuves dont l’organisation impliquait un nombre plus élevé d’intervenants que dans le schéma classique, au-delà donc de mes services et des directions. Cela s’explique par la nature même de ces épreuves ou parties d’épreuves, en l’occurrence une expérience pratique et un examen de langue. Néanmoins, dès la rentrée, nous mènerons une réflexion globale avec l’Administration générale de l’enseignement (AGE) et les groupes chargés de la conception des épreuves afin de revoir l’ensemble de la procédure de distribution des épreuves et d’identifier des moyens de sécurisation complémentaires. Différentes pistes sont envisagées pour éviter les risques liés à la diffusion précoce de documents tout en maintenant l’évaluation des compétences visées par les parties d’épreuves éventuellement divulguées.
Concernant le certificat d’études de base (CEB), à la suite d’un retard dans la réception des enveloppes commandées et malgré un appel à contribution de la part d’autres directions générales de mon administration, seule la moitié des enveloppes initialement prévues ont été fournies à temps. Le complément pris en charge par un inspecteur lui sera évidemment remboursé selon les modalités prévues réglementairement.
Par ailleurs, l’adaptation des modalités de correction du CEB ne nécessitait qu’une seule modification à l’article 18 de l’arrêté en question. Celui-ci a fait l’objet d’une décision finale du gouvernement le 10 juin dernier et a été publié au Moniteur belge le 17 juin. De manière globale, la distribution unique des livrets s’est parfaitement déroulée. Aucun retard de livraison n’a été constaté.
Les vérifications relatives au respect du protocole d’ouverture des paquets ont bien été effectuées. Un seul constat d’infraction a été dressé pour des livrets du jour 2, ouverts la veille du jour autorisé. Aucune suite n’a été donnée à cet incident dans la mesure où la direction elle-même a dénoncé l’infraction. L’ensemble du processus supervisé par le Service général de l’inspection (SGI) a reçu l’appui des délégués aux contrats d’objectifs (DCO) pour permettre le bon déroulement des opérations, exception faite des visites de contrôle effectuées dans les écoles. Leur appui était nécessaire et fut apprécié. Cette collaboration pourra donc être reconduite ultérieurement le cas échéant.
Quant au dispositif de correction à proprement parler, une visioconférence a été organisée chaque début d’après-midi pour consolider les explications fournies par les cahiers de correction. Les inspecteurs restaient ensuite disponibles par téléphone et des visites dans les écoles ont parfois permis d’apporter un suivi plus précis en la matière. Des livrets corrigés choisis aléatoirement ont également fait l’objet de vérifications. En cas d’erreurs détectées, les résultats ont été corrigés. Pour assurer la remontée de ces résultats vers l’administration, tous les livrets étaient retournés au centre de secteur pour encodage. Une première synthèse brute des résultats sera disponible dès cette semaine.
Enfin, l’année scolaire prochaine, la passation du CEB se déroulera les matinées des jeudi 16, vendredi 17, lundi 20 et mardi 21 juin 2022. Celle du CE1D se déroulera entre le jeudi16 et le mardi 21 juin 2022. L’épreuve orale de langue moderne pourra avoir lieu dès le mardi 14. Le CESS se déroulera quant à lui les jeudi 16 et vendredi 17 juin 2022. Ce calendrier de passation a fait l’objet de discussions au sein d’un groupe de travail impliquant des représentants des fédérations de pouvoirs organisateurs et de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) avant de faire l’objet d’une approbation en commission de pilotage, lors de sa séance du 18 mai dernier.
Enfin, Madame Sobry, pour répondre à votre question sur la mauvaise préparation aux sciences, soyons attentifs à ne pas faire un mauvais raccourci. En effet, seule une question pratique de l’épreuve a fait l’objet d’une fuite et a été annulée. Les connaissances des élèves ont pu être correctement évaluées à travers le reste de l’examen. Celui-ci donnera donc la photographie attendue du niveau des élèves de deuxième année secondaire dans le domaine des sciences. Il n’y a donc pas de lien direct à faire entre les déclarations de Laurent Maveyraud et la situation que nous venons de rencontrer.
Par ailleurs, il me semble que la problématique de la promotion de l’apprentissage des sciences mériterait une question à part entière. Celle-ci me permettrait de vous expliquer les orientations du nouveau tronc commun en la matière. Il serait intéressant d’y revenir. Cela étant, je regrette bien sûr que l’épreuve n’ait pas pu être repassée. En effet, elle avait été préparée par bien des écoles et des enseignants qui avaient dû en outre prévoir le matériel adéquat. Certains élèves sont également plus doués que d’autres pour les expériences.
De manière générale, nous déplorons ces fuites et c’est la raison pour laquelle nous recherchons et souhaitons poursuivre leurs auteurs. Il s’agit vraiment d’un manque de respect vis-à-vis du travail des enseignants évidemment, mais aussi des élèves qui se sont préparés.

L’enquête de Plan international Belgique sur le harcèlement des femmes en rue
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur «l’enquête de Plan international Belgique sur le harcèlement des femmes en rue».
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, l’ONG indépendante Plan international Belgique a dévoilé, il y a quelques jours, des chiffres frappants par rapport au harcèlement sexuel en rue. C’est un fléau qui concerne majoritairement les femmes. La moitié d’entre elles indiquent carrément prévoir des détours pour éviter de devoir passer seules dans certains lieux.
Au-delà de ce triste constat, d’autres chiffres qui posent questions sont ceux relatifs aux réactions et aux suites qui sont données à ces actes. On apprend en effet que seulement 6 % des victimes vont jusqu’à déposer plainte auprès de la police. Souvent, elles se sentent impuissantes, d’une part parce qu’un classement sans suite de leur plainte leur semble inéluctable, et d’autre part parce qu’en général elles ne peuvent compter sur d’éventuels soutiens de témoins.
À Charleroi, par exemple, 91% des femmes interrogées disent n’avoir pu compter sur l’aide d’aucun témoin. On sait pourtant que la plainte est primordiale, ne fût-ce que pour chiffrer le phénomène, puisqu’on sait que, pour ce problème particulier, le chiffre noir qui concerne les faits non recensés est particulièrement important.
Madame la Ministre, comment peut-on remédier à cette situation ? Comment conscientiser les citoyens, notamment par rapport au rôle crucial du témoin ? Cette thématique étant à l’ordre du jour d’une conférence interministérielle spécifique à ce sujet depuis plusieurs mois, quelles mesures concrètes ont déjà pu en ressortir?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, c’est vrai que Jump, en 2016, avait déjà relevé un certain nombre de constats. Vie féminine en 2018, et moi-même, comme députée avec Véronique Bonni, il y a quelques années, nous avions été près des abribus pour interroger les usagers des transports en commun, pour voir s’ils étaient confrontés au harcèlement sexiste dans les transports en commun, et le constat était implacable : 98 % des femmes sont victimes de harcèlement sexiste dans l’espace public.
C’est loin d’être un problème futile. Quand on doit changer de comportement, quand on doit changer, ou que l’on doit être attentif à l’habit que l’on porte, j’ai des amis qui m’expliquent que parfois, dans certains endroits, porter une jupe est un acte militant. Ce n’est évidemment pas acceptable.
Sophie Peeters avait fait un documentaire il y a cinq-six ans. Nous l’avions organisé, Sophie Pécriaux était présente, et certains parlementaires avaient dit : «N’avez-vous rien d’autre de plus intéressant à faire ? », comme si la question de l’appartenance de l’espace public aux hommes et aux femmes était quelque chose de futile. Heureusement, cinq ans plus tard, la question n’est plus de cet ordre-là, tout le monde a pris conscience que ce tabou a pu être levé et que c’est un problème.
Une des premières actions que l’on a menées avec Philippe Henry, c’était de mettre en place une campagne de communication dans les transports en commun qui a été lancée le 8 mars. On devait la lancer avant, mais comme il y a eu le confinement, on l’a reportée. On a travaillé avec le TEC suite à une résolution qui avait été votée par l’ensemble des députés – Mme Ryckmans en était également – pour essayer de donner des outils, notamment aux témoins qui voient qu’il y a du harcèlement sexuel, et de leur expliquer qu’il y a des petits détails qui doivent être actionnés, parce que 8 témoins sur 10 ne réagissent pas.
Si tout le monde réagit, on fera reculer ce phénomène. Je pense que l’on doit plus que le faire reculer, on doit l’anéantir par la législation. Sarah Schlitz au Fédéral va évaluer la loi sur le harcèlement sexuel. Au niveau de la CIM, nous allons aussi faire des projets pour faire en sorte de lancer des appels à projets à hauteur de 200.000 euros pour le secteur associatif dans le harcèlement sexiste, de la même manière que nous allons financer des projets pilotes pour poursuivre les auteurs.
Il faut qu’ils comprennent que, au-delà de l’amende, il y a aussi une prise en charge de leur comportement pour ne pas qu’ils rééditent, et qu’ils aient conscience que ce n’est pas ainsi que l’on envisage les rapports entre les hommes et les femmes.
De la même manière que nous avons travaillé sur le gender mainstreaming au niveau du Gouvernement – j’en termine, Monsieur le Président – au travers d’actions avec le ministre Collignon sur les espaces publics et les aménagements des espaces publics, avec le ministre Henry sur la sécurisation du RAVeL, avec les transports en commun, avec les collègues de la Cocom et de la Communauté française, notamment sur la généralisation qui est impérative dans les cours d’école avec l’éducation à la vie relationnelle et affective.
J’espère que ces mesures feront reculer ce phénomène pour que l’espace public nous appartienne autant qu’aux hommes.

La révision de la stratégie pour contrer la frilosité du personnel soignant à la vaccination
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des droits des Femmes, sur “la révision de la stratégie pour contrer la frilosité du personnel soignant à la vaccination”
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, il y a deux semaines, je vous interrogeais quant au cluster ayant entraîné plusieurs décès dans une maison de repos à Nivelles. Même si le lien de cause à effet ne peut être établi avec certitude, il est évident que la couverture vaccinale du personnel soignant, bien plus basse que celle des résidents, favorise la survenance de tels incidents.
D’une manière générale, alors que les résidents de maisons de repos et de maisons de repos et de soins sont vaccinés à plus de 90 %, le personnel soignant n’y était vacciné qu’à hauteur de 58 %, selon les chiffres publiés par Sciensano en avril. Le GEMS avait pourtant remis un avis, lorsque les premiers assouplissements s’envisageaient, chiffrant à 70 % la couverture vaccinale minimum requise.
Malheureusement, après un important cluster découvert dans une maison de repos à Erquelinnes fin avril, la contamination de nombreux résidents à Nivelles en début de mois a fait de graves dégâts. Dans un cas comme dans l’autre, le personnel soignant, moins largement vacciné que les résidents, fut pointé du doigt.
Sans préjuger de la réponse idéale, il est dès lors permis de se poser la question quant à une éventuelle obligation de se faire vacciner lorsque l’on est en contact, notamment dans le cadre de son travail, avec un public à risque. C’est notamment le cas pour le vaccin de l’hépatite. La vaccination nous protège, mais elle protège aussi les autres, vous ne me contredirez pas. Les risques dans les maisons de repos et dans les hôpitaux sont importants et l’idée d’exiger que le personnel soit protégé commence à faire son chemin.
J’ai deux questions à vous adresser, Madame la Ministre.
Après des mois de vaccination et alors que presque tous les adultes de Wallonie ont été conviés à se faire vacciner, comment expliquer cette frilosité du personnel soignant ?
Je sais que cela a déjà été renforcé, mais comment renforcer davantage l’adhésion vaccinale de ce personnel soignant qui connaît pourtant très bien le covid-19 et les risques encourus ?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des droits des Femmes – Pour ce qui concerne le personnel soignant, 75,5 % du personnel soignant wallon est vacciné. La vaccination de ce personnel soignant vient de faire l’objet d’une analyse de Sciensano qui a croisé les données de CoBRHA, la banque de données des professionnels de santé enregistrés, et Doclr en vue d’évaluer leurs travaux. Les premières observations ont été présentées à la task force du 17 juin.
Il semblerait que ce soit les médecins et les pharmaciens qui présentent le taux de vaccination le plus élevé. Ce n’est pas surprenant qu’ils aient un taux de couverture très important.
Cette étude va servir de fondement à de nouvelles initiatives de sensibilisation à l’égard des catégories dont le taux est le plus faible. L’objectif n’est pas de stigmatiser telle ou telle catégorie, mais, par contre, de travailler sur des niches, sur qui l’on doit sensibiliser à l’importance de la vaccination.
Je voudrais, par exemple, donner une information qui me semble importante. On n’est pas dans le secteur du soin, mais je suis plutôt favorable à l’obligation de la vaccination pour le secteur des soignants parce que l’on voit que cela peut conduire à des désastres. Cela a été évoqué à propos de l’Italie. Je suis donc favorable à ce que l’on examine cette situation-là, à l’instar de ce que l’Italie avait réalisé, avait ouvert la voie. D’autres pays y pensent pour mettre cela en place également.
Il y a un intérêt et un bénéfice à la vaccination. L’intérêt est d’abord, en termes de Santé publique, j’en suis totalement convaincue, mais il est aussi d’ordre économique. Il y a quelques jours, je recevais les aides-ménagères qui m’expliquaient à quel point elles ont été précarisées parfois pendant la crise puisque, malgré les mesures que nous avons mises en place en Région wallonne, nous avons proposé qu’elles ne passent pas au chômage économique.
On a donné des soutiens aux entreprises, notamment en avril et mai, en disant : «Si vous ne passez pas au chômage économique pour vos travailleuses, vous serez financés ». Cela a permis qu’elles maintiennent leurs emplois. Néanmoins, on sait que des utilisateurs ont arrêté les contrats de travail et ont souhaité ne pas recourir à des aides-ménagères pendant quelques semaines, par exemple, parce que les personnes étaient positives.
Elles m’expliquaient que le contact tracing appelait ces travailleuses-là, en disant : « Comme vous êtes en contact avec beaucoup de monde… » Cela arrive assez régulièrement qu’elles soient appelées parce qu’un de leur client est positif. Elles ont été en contact étroit au sens où elles ont été dans la maison, même si elles portaient le masque, et elles doivent donc être écartées. Quand on est ouvrière et que l’on est en quarantaine de ce fait-là, après huit jours, on tombe sur la mutuelle. Par conséquent, pour des gens qui ont déjà un trop petit salaire, cela a des conséquences qui sont extrêmement graves sur leur pouvoir d’achat.
Aujourd’hui, être vaccinées en deux doses, cela veut dire qu’elles devront simplement faire un test PCR le jour où on leur apprend qu’elles ont été potentiellement en contact étroit avec une personne positive. Si le test est négatif, elles peuvent reprendre directement leur travail. Cela change en termes de prestation professionnelle et cela a des impacts économiques ainsi que de santé publique qui sont importants.
Je crois que l’on a un travail d’information et de sensibilisation à donner, notamment aux organisations syndicales, aux employeurs, aux travailleurs eux- mêmes. Je peux vous dire que celles à qui j’ai donné cette information étaient très intéressées par la vaccination. Je pense aussi que le travail de sensibilisation a fait son chemin et que les craintes émises, dans les premières semaines ou dans les premiers mois, se sont progressivement estompées.
Le fait que les médecins et les pharmaciens, qui sont ceux qui connaissent le plus les médicaments, les informations sur les médicaments, sur la sécurité vaccinale, se vaccinent à plus de 90 % ou de 95 %, je crois que cela doit avoir aussi un effet d’entraînement sur l’ensemble de la population. On l’a vu dans les maisons de repos au début, les soignants ou aides- soignants disaient : « Oui, mais vous ne nous utilisez pas comme cobayes ? » Ils ont bien vu que, quand les médecins faisaient des campagnes massives de promotion de la vaccination, parce qu’eux-mêmes étaient totalement convaincus, cela avait aussi des impacts sur l’ensemble des autres métiers et des citoyens en général.
La communication à destination des jeunes a débuté. Des outils très diversifiés existent déjà sur le portail de l’AViQ – jemevaccine.be –, mais ils seront bientôt rejoints par des médias spécifiques aux jeunes qui font appel aux influenceurs, particulièrement motivés et motivants pour ce public cible. On sent bien que ce n’est pas la même méthode de communication que l’on doit utiliser. On ne va pas mettre Salvator Adamo et Helmut Lotti, mais l’on a des influenceurs qui leur parlent. Ce ne sont d’ailleurs pas les mêmes médias sociaux à travers lesquels on passe pour les toucher. La solidarité est un des messages clés de cette nouvelle campagne.
Nous sommes à un tournant de l’épidémie. La surveillance de celle-ci est toujours à un niveau maximal, que ce soit au niveau des maisons de repos, des autres collectivités ou de la population. Les dispositifs de prévention seront maintenus durant l’été, du dépistage au tracing, ainsi que la quarantaine des cas positifs.
La vigilance ne baissera pas parce que c’est l’été, bien au contraire. Les équipes de tracing, Monsieur Heyvaert, resteront à un niveau d’effectif suffisant, selon les critères qui sont utilisés toute l’année. On doit rappeler que la vaccination est un outil essentiel de prévention parmi d’autres, que la vaccination protège des formes graves et arrête la chaîne de transmission, ou en tout cas, elle la stoppe très nettement, mais elle doit être combinée à des mesures d’hygiène de base, au dépistage, au tracing et au respect de la quarantaine.
Ce n’est qu’avec cette approche de prévention combinée que l’on freinera la circulation du virus. On a par ailleurs prévu de renforcer les campagnes de prévention dans ce centre.
Pour les maisons de repos, l’évolution positive de la situation sanitaire en maison de repos a permis une réouverture progressive des établissements, et ce, jusqu’à la circulaire du 1erjuin demandant aux établissements de revenir à un fonctionnement « habituel » tout en respectant les mesures édictées par le Comité de concertation.
Pour le plan Canicule, la circulaire covid-19 « les mesures recommandées pour les établissements d’accueil pour aînés afin de lutter contre la vague de chaleur » ainsi que son annexe relative aux mesures techniques préconisées ont été transmises aux directions des maisons de repos.
Pour répondre à votre sollicitation concernant le plan Rebond et les mesures prises dans les maisons de repos, je voudrais vous en dresser un rapide état des lieux. Désormais, 97 % des établissements disposent d’un plan interne d’urgence qui est réactivé, à l’apparition de cas covid positifs, au sein d’un établissement.
L’AViQ dispose aussi d’une procédure de gestion des risques. Pour rappel, les cas suspects ou confirmés de covid-19, y compris les décès, des résidents et travailleurs des collectivités résidentielles agréées par l’AViQ, sont directement déclarés par les directions via l’application PLASMA mise en ligne. La première ligne analysant ces déclarations prend contact avec les directions pour analyser la situation et, si nécessaire, procède à une demande de dépistage généralisé.
Pour les déclarations de cas groupés de covid-19, les clusters, les foyers, la cellule de surveillance des maladies infectieuses met en place une procédure de gestion de crise.
Les équipes mobiles d’urgence sont toujours opérationnelles et réalisent non seulement des interventions sur site en cas d’apparition de clusters, mais aussi des visites post-covid pour s’assurer notamment du respect des règles d’hygiène de base.
Par ailleurs, pour soutenir les équipes et les résidents dans la recherche d’un soutien psychologique, les services psychologiques d’aide à domicile et les plateformes de soins palliatifs sont aussi mobilisables.
Sur le cas spécifique de Nivelles, on a effectivement pu observer la survenue d’un foyer épidémique au sein d’une maison de repos, de manière totalement marginale, puisque nous avons connu deux petits clusters dans les maisons de repos, plus qu’un pour le moment, et c’est vrai que, même à l’échelle de la Belgique, cela fait très peu de situations. Néanmoins, quand l’on connaît une situation avec un certain nombre de décès, on est très attentifs et l’on suit la situation d’extrêmement près, que ce soit au niveau de la Région wallonne, mais aussi au niveau de la Belgique.
Douze décès sont comptabilisés. C’est une institution qui n’avait pas été touchée ni en première vague, ni en deuxième vague, ni en troisième. La majorité des cas dépistés parmi les résidents sont asymptomatiques, comme cela a été le cas pour d’autres maisons de repos qui ont connu des cas positifs, mais avec des effets très faibles. On pense que beaucoup de personnes l’étaient, d’après les informations qui nous reviennent, très fragiles et en fin de vie. Douze décès sont à déplorer, le dernier date du 10 juin. Les équipes mobiles de l’AViQ et la protection civile sont intervenues pour le renfort des mesures d’hygiène, pour la mise en place d’un cohortage et pour désinfecter les lieux.
Une action de sensibilisation à la vaccination a également été menée auprès des membres du personnel non vacciné, même si ce n’est pas le même variant qui a touché le personnel et les résidents. Néanmoins, ce travail est important, voire crucial, pour que tout le monde soit protégé.
Une enquête épidémiologique approfondie est en cours avec le soutien des experts de Sciensano et d’un comité scientifique, je les remercie d’ailleurs pour leur implication, ce sont des scientifiques, des académiques, des universitaires qui ont un travail full-time par ailleurs, mais qui nous consacrent du temps pour suivre la situation de près et apporter des solutions, des améliorations, des évolutions, eu égard aux faits qui sont recensés.
La semaine dernière a été consacrée aux prélèvements complémentaires pour faire des analyses sérologiques avec le soutien de l’OST du Brabant wallon et du médecin coordinateur, au dépistage systématique des personnes positives, au coaching quant aux mesures d’hygiène du personnel en place avec l’aide des équipes mobiles, à la mise en place d’un soutien psychologique pour les résidents et pour le personnel, à la surveillance de la présence du virus dans l’air grâce aux machines de prélèvements aérosols du laboratoire national de référence, à la révision des procédures pour une meilleure coordination et réactivité de la cellule de surveillance face à des cas particuliers comme celui-ci au cas où il devait en survenir d’autres, même si nous faisons tout pour que cela n’arrive pas.
La mise en place du comité scientifique de suivi de ce cas, avec des échanges avec l’ECDC sur la situation, est de renforcer les bonnes pratiques.
Le dernier dépistage généralisé de ce jeudi 17 juin n’a plus décelé de nouveaux cas. C’est plutôt positif, mais la situation reste sous surveillance maximale. Un nouveau dépistage généralisé est planifié jeudi prochain.
Une des premières pistes d’explication serait que les résidents décelés étaient très âgés, affaiblis, en fin de vie et leur état de santé ou leur âge avancé sont probablement l’une des causes qui peuvent expliquer la faible réaction immunitaire. On sait que, avec l’âge, la réaction immunitaire diminue avec un vaccin. L’enquête épidémiologique permettra d’apporter plus d’éléments. À ce stade, comme il s’agit d’un cas isolé, il est trop tôt pour tirer des conclusions quant à l’efficacité du vaccin.
Comme l’a expliqué, Yves Van Laethem – et il est important de le rappeler en permanence –, 0,32 %, soit moins d’un tiers de pour cent, des personnes entièrement vaccinées sont dépistées positives. Quand on est vacciné, la probabilité d’être positif au covid-19 est de 0,32 %, c’est-à-dire extrêmement faible. Dans ces 0,32 %, deux tiers sont des cas asymptomatiques ou peu symptomatiques. Au niveau des admissions à l’hôpital, on est de l’ordre de 0,001 % de personnes entièrement vaccinées admises pour covid-19.
Au-delà de l’émotion, ou de cas qui seraient montés en épingle par certains pour se demander à quoi sert la vaccination puisque des personnes contractent le covid, la réalité des chiffres montre à quel point la vaccination est efficace et à quel point le fait d’être vacciné contre le covid-19 fait chuter de manière exponentielle le taux de décès, d’hospitalisations, de personnes en unité de soins intensifs. L’objectif d’une vaccination est d’éviter les formes sévères et les décès. Je rappelle que, en Belgique, il y a eu plus de 25 000 personnes décédées du covid-19 et que cette vaccination sauve chaque jour de nombreuses vies.
La semaine prochaine devra apporter plus de précisions suite à l’analyse des données récoltées et aux analystes biologiques complémentaires. Mon cabinet, la Délégation covid-19 en Wallonie, Sciensano, les scientifiques et l’AViQ fédèrent leurs forces pour apporter des réponses claires le plus rapidement possible en travaillant avec ordre et méthode, de sorte à ne négliger aucune hypothèse et valider chacune d’entre elles scientifiquement. Cela demande du temps et de la rigueur, mais rappelons que la science n’a pas la même temporalité que les réseaux sociaux. Je vous avoue que je préfère la science aux réseaux sociaux quand il s’agit de santé publique.
Une petite précision encore, car je n’ai pas été dans le détail des variants, même si j’ai parlé du séquençage. Comme dans la vaccination, la Belgique est leader en termes de travail de séquençage des différents variants existants. Je voudrais saluer le travail des laboratoires et de celles et ceux qui réalisent ce travail de screening très régulier pour essayer d’anticiper, de faire une photographie hebdomadaire de la situation et montrer quelles sont les perspectives pour pouvoir anticiper et réagir.
La meilleure des réponses, à l’arrivée des différents variants, est la vaccination massive. L’objectif de 70 % est atteint. Nous devons tous nous fixer cette responsabilité, car chacun a la possibilité d’augmenter le taux de vaccination par la conviction. Les différentes initiatives – sans rendez-vous ou portes ouvertes, comme à Soignies, à Farciennes, à Herstal – qui émergent dans chacun des centres de vaccination, de manière coordonnée ou spécifique, en fonction de la réalité de la spécificité du travail des médecins, permettront d’augmenter ce taux de vaccination.
Chaque personne vaccinée augmente les chances que nous soyons d’autant plus libérés de ce covid-19. J’espère que nous y arriverons, mais je compte aussi sur vous, maintenant que nous arrivons dans un travail où il faut aller ratisser dans les différents quartiers. En tant que députés, vous avez aussi une marge de manœuvre et un travail de conviction. Vous êtes écoutés et vous êtes suivis par des personnes sur les réseaux sociaux et dans les rencontres que vous organisez et les visites de terrain que vous faites au quotidien ou chaque semaine. Je vous invite également à rejoindre cet exercice de conviction, de sensibilisation et de pédagogie pour que nous ayons des taux de vaccination qui flirtent avec les 80 % plutôt qu’avec les 70 %.

L’étude de Statbel sur la transmission intergénérationnelle de la pauvreté
Question orale de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur « L’étude de Statbel sur la transmission intergénérationnelle de la pauvreté ».
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, selon des chiffres de Statbel, 30 % des personnes ayant grandi dans une famille avec des difficultés financières vivent sous le seuil de pauvreté. Ceux ayant évolué dans un milieu plus aisé ne sont que 7 % à se trouver dans une telle situation. La position sociale des parents influence donc grandement la vie future des enfants. Un constat identique peut être dressé en matière d’éducation où les enfants de diplômés le deviennent eux-mêmes.
Ces chiffres attestent de difficultés à gravir les échelons sociaux, mais il convient de casser cette représentation de transmission génétique de la pauvreté. De nombreux facteurs peuvent éviter une telle transmission : certaines rencontres, certaines expériences, certains investissements publics aussi.
On notera aussi que les filles ont souvent désormais tendance à être plus diplômées ou à avoir un emploi de meilleure qualité que leurs mères, ce qui n’est pas le cas par rapport à leurs pères. Les emplois modestes, à temps partiel, et avec de faibles rémunérations, continuent à être massivement attribués aux femmes. Si une femme provient d’un milieu défavorisé, c’est alors ce que l’on pourrait appeler la « double peine ».
Alors que l’égalité des chances, la lutte contre la pauvreté et les droits des femmes sont d’importantes sections de l’accord de gouvernement, il semble qu’il y ait encore du travail à faire.
L’ascenseur social est-il effectivement « en panne » en Wallonie, comme l’indique Statbel ? Quelle en est votre analyse ? La crise sanitaire aurait-elle renforcé ce constat ? De quelle manière les leviers, dont vous avez la compétence, sont-ils utilisés pour en finir avec ces spirales de pauvreté ?
Concrètement, quelles sont vos actions et avec quels objectifs ?
Avez-vous apporté des modifications dans la note d’orientation du Plan de sortie de pauvreté 2021-2024 ?
Comment permettre aux femmes d’être plus égales aux hommes, dans ce domaine également ?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, les conclusions de cette étude ne sont pas étonnantes et confirment les profondes inégalités qui minent notre société. La crise n’a fait qu’accentuer cette tendance, elle a mis en lumière de profondes fractures. Les personnes les plus vulnérables ont été touchées par la crise. On peut citer par exemple les femmes à la tête de familles monoparentales, les travailleurs à temps partiel aux contrats précaires qui sont d’ailleurs généralement des femmes aussi, les jeunes qui ne peuvent pas suivre leurs cours correctement à la maison.
La Wallonie dispose de nombreux leviers pour lutter contre la précarité. Ceux que l’on a adoptés démontrent d’ailleurs la détermination du Gouvernement d’agir en la matière. J’ai inscrit plusieurs mesures qui permettront de lutter contre la précarité, la reproduction des inégalités dans le Plan de relance. Je pense notamment à l’aide aux familles monoparentales avec la création de guichets d’accompagnement spécialisé.
Quand je dis que l’on dispose de nombreux leviers, je pense surtout que l’on en dispose de manière résiduaire, mais que l’on prend nos responsabilités pour essayer d’agir non pas en amont, mais en aval en développant notamment des outils d’intégration pour les personnes les plus éloignées de l’emploi avec, entre autres, la réforme du dispositif article 60 et l’agrément de nouvelles filières de formation dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle. La note d’orientation du Plan sortir de la pauvreté qui s’applique pour 2020-2024 accorde une attention particulière à la prévention du basculement dans la pauvreté, car l’on se rend compte qu’une fois que l’on y est, c’est très compliqué d’en sortir, mais aussi un point focus sur la prévention des enfants et des familles monoparentales.
Pour ce qui concerne les éventuelles modifications à la note, vous le savez, c’est le Ministre-Président qui coordonne et il faut donc voir avec lui comment le faire, j’en discute aussi assez régulièrement. Pour le Plan genre au travers duquel l’ensemble des ministres s’est engagé dans chacune de leurs compétences à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, je crois que cela permettra aussi de lutter contre la précarité qui peut toucher plus particulièrement les femmes. Il n’y a pas une baguette magique pour sortir de la précarité sans quoi cela se saurait. Par contre, il est évident que la crise sanitaire a mis, sinon un coup de frein, un coup d’accélérateur sur la précarité.
Toutes les mesures qui peuvent être mises en place, notamment aux mesures prises par le FOREm pour les personnes qui perdaient leur emploi et tombaient dans la précarité. Essayer d’avoir des suivis spécifiques dans les 72 heures en proposant des offres d’emploi différentes pour leur permettre de rebondir rapidement sont autant d’éléments qui doivent être pris rapidement pour éviter que l’on retombe dans cette escalade de pauvreté, dans lequel il est difficile de sortir.
Nous avons aussi des initiatives inspirées de pays voisins ; je pense notamment aux territoires « zéro chômeur longue durée», parce que sur le plan personnel, je crois beaucoup à l’émancipation par le travail et qu’il n’y a rien de pire que de tomber dans l’inactivité, de se sentir inutile, de ne pas s’investir dans des activités et que c’est aussi le départ d’une dévalorisation personnelle de problèmes de santé, de santé mentale, parfois de délinquance, de problèmes de santé en général, qui peuvent subvenir.
Le type de projet avec les territoires « zéro chômeur longue durée » et les expérimentations que l’on va mener sur l’ensemble de la Wallonie sont aussi des expériences qui semblent avoir porté leurs fruits en France et que l’on va, à la sauce wallonne, développer dans les prochains mois et assez rapidement, je l’espère.

Une seconde carrière dans les soins de santé
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur « Une seconde carrière dans les soins de santé ».
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, les reconversions professionnelles sont devenues courantes ces dernières années. À cet égard, le secteur de la formation est devenu d’une importance cruciale. Votre homologue au Fédéral annonçait, il y a deux semaines, que 971 personnes allaient pouvoir entamer une formation spécifique pour se réorienter en tant qu’infirmier ou professionnel de la santé, tout en conservant leur salaire, la majorité des personnes qui vont entamer cette formation provenant d’un secteur autre que celui de la santé.
Si cette formation spécifique est évidemment la bienvenue, je pense qu’il est important de prendre la balle au bond et de renforcer l’offre de formation aussi en Wallonie pour les secteurs où la demande est la plus forte. Je vous interrogeais d’ailleurs, il y a peu, sur le secteur de la construction où beaucoup de fonctions sont à pourvoir et où de nouvelles opportunités seront légion dans les prochaines années.
La crise sanitaire, parmi tous ses impacts, a aussi permis de mettre en lumière les besoins du secteur des soins de santé. Je pense qu’elle a aussi pu susciter certaines vocations.
À cet effet, mon avis reste le même que lorsque je vous parlais du secteur de la construction, à savoir que les montants alloués destinés à la formation devraient être utilisés en priorité pour les secteurs où la demande des travailleurs est, ou sera, la plus forte.
J’en viens donc à mes questions.
L’offre de formation est-elle adaptée à la réalité de terrain dans le secteur des soins de santé ?
Que fait le FOREm à ce propos ?
Quels sont vos contacts et collaborations avec le Ministre Borsus qui est en charge de l’IFAPME ?
Au-delà de s’adapter aux demandes actuelles, des formations sont-elles mises en place pour prévenir, de façon structurelle, les futures pénuries éventuelles et former dans les secteurs émergents ?
Concrètement, quelles sont les actions et mesures que vous envisagez, qui sont déjà en place et avec quels objectifs ?
Enfin, les reconversions professionnelles sont-elles suffisamment soutenues, voire encouragées en Wallonie? Font-elles partie d’action des Plans de relance pour la Wallonie ?
Mme Morreale, Ministre de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, la liste wallonne des études et formations qui préparent à une formation pour laquelle il existe une pénurie significative de main-d’œuvre est définie et publiée par le FOREm pour chaque année académique, sur la base de la liste des métiers en pénurie établie annuellement par l’office. Ces listes sont accessibles sur le site du FOREm.
La réglementation relative aux dispenses de la disponibilité sur le marché de l’emploi lors de reprise d’étude de plein exercice de promotion sociale ou de formation en alternance a été assouplie pour permettre un accès plus rapide aux études relevant de métiers en pénurie. En effet, si la dispense concerne des études ou une formation préparant à une profession pour laquelle il existe une pénurie significative de main-d’œuvre, aucune condition de durée de chômage n’est requise. Il suffit d’être indemnisé un seul jour.
Par ailleurs, pour la dispense de l’article N° 93 concernant les études de plein exercice, si l’étude prépare une profession pour laquelle il existe une pénurie significative de main-d’œuvre, celle-ci permettra le gel de la dégressivité à partir de la deuxième période d’indemnisation. Au-delà des actions menées spécifiquement en direction des hôpitaux et maisons de repos pendant la crise, le FOREm esteffectivement partenaire de différents fonds sectoriels de santé. Ceux-ci ont pour objectif de répondre aux pénuries constatées, notamment pour l’attribution de bourses sectorielles à la reprise des études ou encore pour monter des parcours de formation à différents niveaux de qualification répondant aux besoins croissants du secteur, et qui permettent d’alimenter ces pyramides de formation à partir de la base.
Il est néanmoins nécessaire de rappeler que la plupart des fonctions ressortissantes au secteur des soins de santé sont normées et que leur exercice nécessite diplôme ou certification. Pour cette raison, le FOREm ne peut, la plupart du temps, intervenir comme opérateur en formation. Néanmoins, il apporte son soutien en amont notamment en organisant ponctuellement des formations d’aide à la reprise d’études d’infirmier. Le FOREm est également en discussion avec le secteur pour monter des parcours de formation alternée de demandeur d’emploi dans des fonctions de base ; je pense notamment à des assistants logistiques ou administratifs dans le milieu hospitalier. C’est non exhaustif, mais c’est un exemple.
La formation de 3 à 12 mois pourra être dispensée en centre de formation FOREm pour une part, et dans les institutions elles-mêmes d’autre part, selon une proportion pouvant aller de 50-50 à 20-80, selon les besoins et spécificités de la situation.

Le record de formations en ligne en Flandre et la situation en Wallonie
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur « Le record de formations en ligne en Flandre et la situation en Wallonie ».
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, votre homologue flamande, Hilde Crevits, a annoncé il y a peu que la crise sanitaire a eu pour conséquence d’augmenter considérablement le nombre de formations dispensées en ligne au nord du pays. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l’année 2021, pas moins de 63.000 personnes ont suivi de telles formations en ligne. Il s’agit de plus du double de celles recensées l’année précédente à la même période.
Les répercussions de la crise sur l’emploi et l’économie sont importantes. Nous en débattons chaque semaine, que ce soit au sein de cette commission ou en séance plénière. Ceci étant, les plus optimistes parviennent toujours à saisir des opportunités. En atteste le développement d’Accent Jobs sur notre territoire, dont je vous ai déjà parlé.
À l’image de ces agences d’intérim, qui constituent pour les Wallons sans emploi une réelle opportunité, la formation doit surfer sur la vague, pour rester dans le jargon d’internet, en se développant en ligne et en étant accessible à plus de citoyens.
La Flandre ne s’est pas limitée à maintenir le nombre de formations en les numérisant, mais en a profité pour décupler l’offre.
La formation est l’un de vos objectifs majeurs. En attestent les cinq pages de la Déclaration de politique générale qui y sont consacrées. Le boost par la numérisation me paraît être un important levier d’action.
La Wallonie profite-t-elle de la crise pour développer l’offre de formations en ligne ?
Cette numérisation de la formation a-t-elle permis, comme en Flandre, d’augmenter le volume de formations suivies ?
La communication autour de nouvelles formations en ligne est-elle satisfaisante pour attirer de nouveaux profils et les pousser à se former ?
Des mécanismes ont-ils été mis en place depuis la survenance du covid pour pousser les citoyens à se former, y compris les employés en voie de réorientation ?
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, pendant les confinements, notamment le premier, les formateurs du FOREm ont transformé des cours présentiels en cours distanciels, ce qui a permis au niveau de la formation à distance de quadrupler et plus encore. En effet, celle-ci est passée de 102.000 heures en 2019 à 464 000 heures en 2020.
Les matières dispensées couvrent des domaines variés tels que des formations en langues, en logistique, en biotech, en management et commerce, dans le domaine de la construction – chef de chantier, dessinateur de la construction, technicien chauffagiste – ou encore en tourisme et en environnement.
Le dispositif Smart Job a été développé expressément pour faire monter les demandeurs d’emploi et les stagiaires en formation en compétences numériques.
L’idée était que, à l’issue de ce Smart Job, les demandeurs d’emploi et les stagiaires aient pris conscience :
- de l’importance du numérique dans la vie de tous les jours et plus spécifiquement dans le cadre de la recherche d’emploi, car c’est ce qui nous occupe ;
- de découvrir l’environnement numérique et certains outils digitaux du FOREm puisqu’il y a une palette assez large, mais il faut savoir l’utiliser pour aller chercher les informations pertinentes ;
- évaluer leur niveau de compétences numériques ; – suivre une formation pour améliorer leurs
- compétences numériques si c’est nécessaire ; – et puis créer leur profil.
- Compte tenu de la crise sanitaire, les séances d’information à destination des demandeurs d’emploi n’ont pu avoir lieu en présentiel. Pour pallier cette problématique, les services, en collaboration avec les experts en ligne de produits et des formateurs métiers, ont développé et développent encore des webinaires de promotion des métiers pour les secteurs d’activités.
En ce qui concerne la formation des travailleurs, l’information n’est pour l’instant disponible que pour les travailleurs passés par le dispositif des chèques- formations.
En 2019, sur les 554.344 heures de formations suivies, 537.774 heures étaient en présentiel et 16 570 heures à distance, soit moins de 3%
Par contre, on voit une nette évolution en 2020 puisque c’est près de 15% des formations via le chèque-formation qui ont été suivies à distance pour totaliser une formation sur cinq à distance lors du premier trimestre 2021.

Écoles belges au Maroc: augmentation des frais
Question de Rachel Sobry à Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président, intitulée «Écoles belges au Maroc: augmentation des frais»
Rachel Sobry (MR). – Parmi les nombreux Belges vivant au Maroc, environ 350 parents ont fait le choix de scolariser leurs enfants dans les écoles belges de Rabat et Casablanca. Ces parents viennent de recevoir une mauvaise nouvelle, puisque le pouvoir organisateur a pris la décision d’augmenter les frais de scolarité de 22,6 % à partir de la prochaine rentrée scolaire.
Alors que la pandémie a d’importantes répercussions économiques pour de nombreuses personnes, cette augmentation, qui peut atteindre 1 000 euros par an par enfant, risque de poser des difficultés financières à certaines familles. La hausse des tarifs s’expliquerait par l’indexation barémique de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre 2014 et 2020. Ces écoles sont importantes pour l’enseignement des enfants belges à l’étranger et pour la renommée de notre pays ainsi que de la Fédération dans le monde et en Francophonie.
Monsieur le Ministre-Président, quelles sont les raisons de cette situation? Quelle est l’ambition du gouvernement pour ce réseau d’écoles belges à l’étranger?
Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président. – Le développement d’un réseau des écoles belges qui suivent le programme de la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’étranger est une des ambitions de la NPI. Nous avons différentes écoles belges en Afrique. Ces dernières participent au rayonnement de la Fédération Wallonie- Bruxelles, mais aussi à la promotion de la langue française. Ce faisant, elles constituent un pont pour les étudiants qui comptent continuer leur cursus en Belgique. En même temps, elles permettent à des élèves, notamment de familles belges expatriées, d’étudier au Maroc.
Il est important de rappeler que certaines de ces écoles ont vu le jour grâce à des partenariats publics-privés. En effet, vous n’ignorez sans doute pas que la Fédération Wallonie-Bruxelles a un rôle limité dans ce type de structures. Elle prend en charge les missions d’inspection, garantissant que les cours sont dispensés suivant les standards d’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi que les frais de sécurité sociale des enseignants par l’intermédiaire de l’AEBE.
Par ailleurs, il est bon de souligner que le service administratif étudiant auprès des écoles belges au Maroc a communiqué aux parents, le 12 février 2021, un avis mentionnant une augmentation des montants des droits d’inscription, après sept ans de stabilité, à la suite de l’augmentation des barèmes des enseignants, du taux de change euro-dirhams ainsi que l’augmentation de coûts de fonctionnement. Cette augmentation a été transformée en un réajustement des frais suite à une décision du conseil d’administration des écoles belges au Maroc.
Bien entendu, ceci ressort de l’autonomie de ces établissements. Je rappelle également qu’il y a des tarifs sociaux qui sont prévus pour les inscriptions dans ces écoles. Enfin, des discussions ont repris entre les parents et les écoles ce lundi. Celles-ci avaient pour objet la mise en œuvre d’un cadre d’enseignement transparent et sécurisant pour les parents. Tout comme notre délégation au Maroc, je resterai attentif à l’évolution de ce dossier.

Formation des jeunes sportifs aux premiers secours
Question de Rachel Sobry à Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée «Formation des jeunes sportifs aux premiers secours»
Rachel Sobry (MR). – Les premiers soins administrés quasi instantanément par Simon Kjær, l’un des coéquipiers de Christian Eriksen, ont peut-être sauvé la vie du joueur danois. Nous avons tous été glacés par ces images. Ces accidents arrivent malheureusement aussi dans le sport amateur.
Actuellement, l’Administration de l’éducation physique et des sports (ADEPS) forme les moniteurs de sport, actuels et futurs, aux premiers secours, mais les jeunes sportifs ne bénéficient pas d’une telle formation. Si certaines fédérations comme la Ligue francophone de football américain proposent aux joueurs de suivre une telle formation, elle reste optionnelle et ne fait pas partie intégrante du programme couvert par la cotisation annuelle. Pourtant, l’enseignement systématique des premiers soins aux jeunes sportifs permettrait de sauver des vies, y compris lors de la pratique privée d’un sport, en dehors de la présence d’un moniteur.
Dès lors, Madame la Ministre, pensez-vous qu’il faille former nos jeunes sportifs aux premiers secours? Est-il envisageable de demander aux ligues et aux fédérations de prévoir une formation annuelle pour leurs membres? Enfin, les jeunes devraient-ils également être formés à l’utilisation des défibrillateurs?
Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Nous avons tous été très émus par les images de Christian Eriksen – 29 ans seulement – couché sur la pelouse, terrassé par un malaise cardiaque. Comment éviter des accidents de ce genre? Comment faire pour que nos formations soient à la hauteur? Les législations de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne prévoient l’obligation de placer des défibrillateurs automatisés externes dans les infrastructures comme les centres de l’ADEPS. De plus, le personnel doit être formé et suivre des remises à niveau pour les gestes de premiers secours. Un financement est aussi prévu pour l’Association des établissements sportifs (AES) afin de lui permettre d’organiser des formations aux premiers secours. Environ 3 500 enfants suivent une formation de ce type.
La Ligue francophone de sauvetage, fédération reconnue et donc subventionnée en Fédération Wallonie-Bruxelles, propose aussi des formations aux entraîneurs des clubs et des fédérations. En 2019, un bon millier d’entraîneurs ont ainsi été formés aux premiers secours. Nous poursuivrons bien évidemment ce programme ô combien capital pour sauver des vies.

Rapports d’évaluation rédigés par les inspecteurs pédagogiques pour les maisons de l’adolescent (mado)
Question de Rachel Sobry à Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée «Rapports d’évaluation rédigés par les inspecteurs pédagogiques pour les maisons de l’adolescent (mado)»
Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, je vous ai adressé en mars dernier une question visant à faire le point sur la situation des maisons de l’adolescent (mado) en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces dernières années, ce concept né en province de Hainaut a inspiré la création de structures plus ou moins similaires à Liège, à Namur, à Mons, à Marche-en-Famenne et en Région bruxelloise. Vous m’avez confirmé que ces dernières déployaient progressivement leur réseau et leurs actions. Vous m’avez indiqué avoir demandé à votre administration de vous transmettre les rapports d’évaluation rédigés par les inspecteurs pédagogiques pour toutes les mado, afin d’évaluer comment ces nouveaux dispositifs s’inscrivent dans ceux déjà existants.
Madame la Ministre, avez-vous reçu lesdits rapports? Le cas échéant, quelles en sont les principales conclusions? Qu’en est-il du passage de certaines mado en catégorie 1? Pourriez-vous décrire succinctement les synergies éventuelles entre les mado et les autres acteurs de l’aide à la jeunesse?
Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – La procédure de passage en catégorie 2 des mado, agréées en catégorie 1 en 2019, suit son cours. Je viens de recevoir les rapports d’inspection pédagogique. Je vais donc en prendre connaissance.
Une véritable évaluation du dispositif mado, en tant que politique publique de prévention intégrée dans un ensemble d’actions et de services, ne pourra être réalisée par ma seule administration. Il s’agit en effet d’un système de concertation inter- sectorielle, qui met au centre l’adolescent dans toutes ses dimensions et toute sa complexité. Il ras- semble autour de lui, dans un seul lieu, plusieurs partenaires. Une telle analyse devra se réaliser avec toutes les parties prenantes, ainsi qu’avec les usagers, avant d’envisager la meilleure manière de le généraliser, tout en tenant compte des spécificités territoriales.

Accompagnement des enfants dont un proche souffre de troubles psychiques
Question de Rachel Sobry à Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, intitulée «Accompagnement des enfants dont un proche souffre de troubles psychiques»
Rachel Sobry (MR) Beaucoup d’enfants et de jeunes vivent avec un proche, souvent un parent, qui souffre de troubles psychiques. Ainsi, des enfants passent des années à voir un de leurs parents souffrir, à l’accompagner dans des centres spécialisés, à croiser de nombreux médecins, à aller chercher des médicaments lorsque le proche n’est pas en état de le faire, etc
Le Dr Frédérique Van Leuven, psychiatre au Centre psychiatrique Saint-Bernard à Manage, a mené une recherche ethnographique sur ces enfants qui grandissent avec un parent souffrant de maladie mentale. Celle-ci a permis d’identifier une détresse invisible et méconnue, même des professionnels. Quand ces enfants, perturbés ou ignorants, ont besoin d’aide, de réponses, ils sont trop souvent dirigés vers des services de soins similaires à ceux fréquentés par leur parent. C’est évidemment peu adapté, cela les isole et les stigmatise.
Cet isolement, ressenti par ces enfants, se serait encore renforcé avec la période si particulière que nous venons de vivre. Face à ce constat, quatre associations issues de quatre pays différents, à savoir la Belgique, la France, la Suisse et le Luxembourg, ont uni leurs expertises pour créer une plateforme de prévention intitulée JEFpsy. Cette dernière offre un grand nombre d’informations à l’attention des enfants, dans un langage clair et pensé pour les jeunes. Elle permet également d’échanger avec d’autres enfants dans des situations similaires, mais aussi de prendre contact avec des professionnels habitués à ces situations. En Belgique, c’est l’ASBL carolo Étincelle qui assure le relais et s’occupe de ce service anonyme et gratuit.
Alors que la Déclaration de politique communautaire énonce que le gouvernement souhaite augmenter les services d’accompagnement des familles et des enfants, j’aimerais savoir, Madame la Ministre, si la Fédération Wallonie-Bruxelles manque de services d’accompagnement pour les enfants dont un proche souffre de troubles psychiques? Le cas échéant, qu’est-il fait pour y remédier et aider ces enfants?
Sans un dispositif ou service adapté, ces enfants ne risquent-ils pas de développer eux-mêmes des troubles psychiques? Quelle est votre position par rapport au service mis en place grâce à la plateforme JEFpsy et au travail de l’ASBL Étincelle?
La Fédération Wallonie-Bruxelles pourrait-elle, d’une manière ou d’une autre, soutenir cette démarche et éventuellement s’y associer?
Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, s’il peut arriver qu’un service de promotion de la santé à l’école découvre une situation telle que vous la décrivez, au moment, par exemple, de la discussion en bilan de santé, et que ce service prenne les initiatives adéquates pour que l’enfant ne reste pas seul face à cette situation, l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) n’est pas compétent dans la prise en charge des troubles psychiques.
Les professionnels de l’ONE qui découvriraient de telles situations pourront diriger ces enfants et leurs parents vers des associations spécialisées, comme celles s’occupant des aidants proches ou comme l’association Similes, ou encore vers les réseaux de soins en santé mentale ou des plateformes de concertation en santé mentale dépendant des autorités régionales.
Je vous invite dès lors à adresser cette question à ma collègue Christie Morreale, ministre de la Santé et de l’Action sociale en Région wallonne. À Bruxelles, ce sont mes collègues, Elke Van den Brandt et Alain Maron, tous deux membres du Collège réuni de la Commission communautaire commune, qui détiennent les compétences de la Santé et de l’Action sociale.

L’offre cinématographie de Sooner, abonnements et cinéma belge
Question de Rachel Sobry à Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, intitulée «Offre cinématographie de Sooner, abonnements et cinéma belge»
Mme Rachel Sobry (MR). – La plateforme Sooner, fruit de la fusion entre UniversCiné Belgium et Uncut, propose un riche catalogue de productions cinématographiques indépendantes ou issues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, afin de leur offrir une plus grande visibilité. Elle est en outre associée à des partenaires étrangers afin de promouvoir le cinéma d’autres pays.
Madame la Ministre, vous aviez indiqué il y a environ un an que la plateforme était soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles à hauteur de 60.000 euros par an. Alors que les plateformes cinématographiques leaders du marché en Belgique comme Netflix ou Amazon Prime proposent des offres all inclusive, d’autres, notamment celles proposées par les fournisseurs d’abonnement TV, fonctionnent avec une logique de pay per view, l’utilisateur achetant ou louant à l’unité le film ou la série qu’il souhaite visionner.
La plateforme Sooner propose, quant à elle, un plan tarifaire hybride: des centaines de productions peuvent être visionnées moyennant le paiement d’un abonnement à un prix avantageux, alors que d’autres productions imposent un achat ou une location distincts. Alors même que la richesse du contenu proposé par Sooner attire de nombreux cinéphiles, les formules tarifaires s’entremêlent quelque peu.
S’il existe un abonnement Premium à 14,99 euros, il ne permet pas de voir tous les films du catalogue. Là où le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite assurer l’accès de la culture à tous et soutenir les créations belges, une offre tarifaire encore plus complète pourrait être intéressante, notamment pour le cinéma belge.
Madame la Ministre, la plateforme Sooner permet-elle de convertir les amateurs de cinéma au cinéma d’auteur, éventuellement belge?
Les créations cinématographiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentes sur Sooner sont-elles toutes comprises dans les offres d’abonnement ou sont-elles achetables ou louables séparément, à l’unité?
Quel regard portez-vous sur la façon dont Sooner met en avant les créations cinématographiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles?
Quel est votre avis quant à la création d’un abonnement «cinéma belge» soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui engloberait les créations locales?
Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, le positionnement éditorial de Sooner est orienté principalement, mais pas exclusivement, sur le cinéma d’auteur belge et européen. En l’espace de quelques an- nées, la plateforme a accueilli le plus vaste inventaire de films européens et belges présentés en VOD (video on demand) au Benelux et l’un des plus importants catalogues de films en Europe.
La stratégie de Sooner est de proposer une offre complémentaire à celle de plateformes ayant une politique éditoriale généralement plus orientée vers le seul divertissement ou la série, plutôt que la grande diversité culturelle des films d’ici ou d’ailleurs. Ainsi, Sooner propose 960 films belges en location ou à l’achat. Parmi ceux-ci, 658 sont disponibles au travers de ses offres d’abonnements. Cette hybridité entre location et abonnement est une formule existant sur la plate- forme espagnole Filmin, ainsi que sur Sooner dans les pays germanophones. Elle connaît un beau succès.
L’absence d’une partie du catalogue de films dans les offres d’abonnement de base est due à plusieurs éléments, dont la chronologie des médias, le prix d’achat des droits SVOD (subscription video on demand) ou les négociations avec les ayants droit des films. Pour ces raisons, il est impossible pour Sooner de présenter une offre pour tous les films belges, par abonnement et en vision illimitée.
Par ailleurs, en tant que membre fondateur d’EUROVOD, fédération européenne des plateformes VOD du cinéma indépendant, Sooner exporte un grand nombre de films belges vers ses réseaux européens et a promu de nombreux films belges au travers de son activité de distributeur, entre autres auprès des plateformes d’Apple, de Netflix et de Google.
Notons également que, pendant la fermeture des salles, Sooner a été un relais digital pour 9 festivals de cinéma organisés en Fédération Wallonie-Bruxelles, a conclu des partenariats avec la Cinematek et Bozar et a, depuis mars 2020, présenté en VOD les films de 14 distributeurs belges qui devaient sortir en salle. Enfin, Sooner a créé un partenariat avec la plupart des producteurs et distributeurs de la Fédération Wallonie- Bruxelles. La plateforme a d’ailleurs présenté une vaste rétrospective des films nommés et primés ces dix dernières années aux Magritte du Cinéma.

L’important foyer du variant indien de la Covid-19 dans une maison de repos à Nivelles
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: “L’important foyer du variant indien de la Covid-19 dans une maison de repos à Nivelles”
Rachel Sobry (MR) : Madame la Ministre, effectivement, ce ne sont pas neuf mais dix décès de résidents dans cette maison de repos de la commune de Nivelles qui sont survenus. Il s’agit de résidents contaminés par le covid.
Si ces résidents étaient tous âgés de plus de 85 ans et atteints de comorbidités relativement importantes, il n’en reste pas moins que le développement, très rapide de ce cluster, reste interpellant. Les variants indien et britannique ont, en effet, rapidement fait des ravages dans cette maison de repos et laissent présager de potentiels futurs accidents, aussi bien au sein de cette maison de repos, puisque des dizaines de résidents sont contaminés malgré la très large couverture vaccinale que pour tous les lieux d’hébergement de Wallonie.
Madame la Ministre, comment pouvons-nous expliquer ces contaminations, ces décès si rapides, si soudains malgré le très large taux de couverture vaccinale au sein des résidents de cette maison de repos ?
Convient-il de revoir la stratégie de testing, les protocoles, cette vaccination qui est mise en place et qui, malgré tout, ne ferme pas les portes au covid ?
Un lien causal doit-il être fait avec le taux de couverture de vaccination au sein du personnel des maisons de repos, qui est, lui, bien moins important que chez les résidents ?
Je vous remercie.
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame et Monsieur les Députés, effectivement, la maison de repos « Nos Tayons » est dans une situation tout à fait particulière, non assimilable aux 600 autres maisons de repos, qui connaissent une situation beaucoup plus calme et beaucoup plus sereine.
Elle a connu un cluster. Ce n’est pas surprenant en soi, puisque des collectivités où beaucoup de personnes ont été vaccinées connaissent parfois des clusters, mais avec des cas qui sont quasi asymptomatiques ou parfois modérés. En l’occurrence, même si la situation de départ paraissait assez stable, chaque dépistage successif organisé a montré que le cluster était plus important que ce qui a pu apparaître dans l’ensemble des autres maisons de repos, et puis, surtout, que des personnes étaient dans des situations de détresse respiratoire, ce qui les conduisait à une déstabilisation et à des décès.
Cette situation est donc suivie avec beaucoup d’attention. On essaie de comprendre pourquoi. Évidemment, il y a 96,6% de résidents qui sont vaccinés. C’est un taux de vaccination qui est très bon et 75% du personnel. Par ailleurs, il y a eu deux contaminations visiblement distinctes qui se sont ajoutées, celle pour les résidents, qui est le variant, que l’on appelle le variant indien, mais qui, maintenant, porte un autre nom, et le variant britannique, donc le variant Alpha. Ces deux variants ont visiblement conduit à des clusters, mais les décès sont dus à ceux qu’il y a eu au niveau des résidents et des personnes qui étaient les plus âgées et, visiblement, en fin de vie.
Néanmoins, nous avons demandé à Sciensano un suivi épidémiologique auprès de l’AViQ, un suivi spécifique plus poussé, notamment une analyse sérologique de l’ensemble des personnes qui auraient été vaccinées pour déterminer si, par exemple, au niveau de l’administration du vaccin, il n’y aurait pas eu de difficultés. Les méthodes de conservation, d’injection auraient-elles pu conduire à ce que, éventuellement, le vaccin soit inactif ? Toutes les pistes sont envisagées.
Ce que l’on peut dire, globalement, c’est que, une fois que les gens sont vaccinés – et cela se remarque, d’une manière très importante, dans l’ensemble des centres de collectivités, que ce soit les maisons de repos, les personnes handicapées, les personnes qui souffrent de santé mentale –, le taux d’hospitalisation après vaccination s’est effondré. Le taux de décès s’est aussi effondré. La vaccination est donc efficace, la vaccination fonctionne. J’ai d’ailleurs pu faire sortir une circulaire, il y a quelques jours encore, pour permettre de suivre les décisions du CODECO, notamment sur l’élargissement du lien social et la reprise du lien social, comme pour l’ensemble de la population, moyennant, bien entendu, des règles de précaution qui restent, mais la vie reprend chez eux.
Cette situation spécifique, nous la suivons avec beaucoup d’attention. Elle a évidemment été suivie par du cohortage, du dépistage qui continue, par la protection civile, par du suivi psychologique et du renforcement du personnel présent, qui a vécu des moments difficiles. Je voudrais aussi adresser mes condoléances aux familles. Cette situation est suivie avec beaucoup d’attention.
Je terminerai par un élément positif. La Grande- Bretagne, qui a vacciné sa population massivement, est aujourd’hui confrontée à un problème de recrudescence et de transmission du variant indien. Pourtant, elle semble très bien maîtriser son taux d’hospitalisation, ce qui voudrait dire que la vaccination, que nous poursuivons, en Wallonie, comme en Belgique, avec assiduité – nous sommes dans les cinq ou six premiers au niveau européen –, fait en sorte de pouvoir nous protéger au mieux contre des hospitalisations et contre des formes graves de covid, qui peuvent conduire à la mort, car, oui, malheureusement, nous le constatons toujours, le covid tue chaque jour en Belgique et dans le monde. La meilleure manière de s’en prémunir, c’est la vaccination.

L’installation d’un centre d’attractions Legoland à Bruxelles et les répercussions pour le projet de Gosselies
Question de Rachel Sobry à Willy Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur « l’installation d’un centre d’attractions Legoland à Bruxelles et les répercussions pour le projet de Gosselies »
Rachel Sobry (MR) Monsieur le Ministre, les annonces de ce matin peuvent paraître surprenantes, étant donné que le projet à Gosselies avait été qualifié de priorité. Ceci dit, recherches effectuées, il apparaîtrait que le centre de Bruxelles soit effectivement, comme mes deux précédents collègues viennent de le signaler, un outil complémentaire au développement du groupe Merlin en Belgique et en Wallonie.
En ce qui concerne le site de Charleroi, comme mes collègues carolos, c’est toute préoccupée par l’avenir économique et touristique de ma région que j’avais quelques questions à vous poser.
Pouvez-vous confirmer que l’outil de Bruxelles serait complémentaire à celui de Charleroi et ne viendrait pas le mettre à mal ? Avez-vous eu des contacts avec le groupe Merlin ?
Ce projet bruxellois serait-il plutôt un musée sans véritable attraction mécanique, contrairement à l’outil qui serait développé prioritairement à Charleroi ?
Willy Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences.
Madame et Messieurs les Députés, lorsque cette information est parue, j’ai partagé les palpitations, les émotions et les questions qui sont les vôtres en me disant: y a-t-il une forme de concurrence, voire d’incompatibilité entre les deux ? Je dois vous rassurer, il n’en est rien.
On parle de deux concepts différents, les superficies concernées sont notablement différentes, puisque l’on parle de 3.000 mètres carrés dans ce centre qui serait niché dans l’espace docks à Bruxelles. On parle de l’ordre de 700.000 mètres carrés pour l’activité qui serait déployée à Charleroi.
Je réponds en cela à vos questions. Nous avons pris contact pour avoir confirmation de cela auprès du groupe Merlin. Il nous a été confirmé que les deux activités ne sont pas en contradiction. Elles pourraient même se renforcer mutuellement, à la fois dans la visibilité des implantations Legoland sur le territoire belge, à Bruxelles et en Wallonie d’une part, par ailleurs des synergies en termes d’équipe, de personnel, ou d’autre part, des packages qui seraient proposés aux visiteurs, aux touristes qui viendraient à la fois découvrir le centre et à la fois le parc d’activités.
J’emploie encore le conditionnel puisque nous sommes toujours en phase d’études. On a eu l’occasion d’informer pas à pas et en toute transparence avec la direction de Merlin, avec la SOGEPA, des étapes préparatoires en ce qui concerne l’étude du dossier de l’implantation à Charleroi.
Vous me questionnez également concernant Thunder Power. On est ici dans un schéma qui a subi, à la fois un certain nombre de difficultés liées à la crise covid, à la temporalité, à la recherche de fonds et encore à d’autres paramètres. J’ai indiqué il y a quelques mois de cela que je considérais que le dossier de Thunder Power n’était plus qu’une hypothèse, n’était en tout cas plus prioritaire, et que nous avions le devoir, en ce qui concerne la reconversion régionale, d’explorer l’ensemble des possibilités.
On est ici dans un segment de loisirs, par ailleurs fortement créateur d’emplois, et aussi d’un certain profil d’emploi. Mais dans le même temps, avec la même énergie, nous sommes mobilisés pour la reconversion industrielle, pour préserver les activités industrielles qui sont aujourd’hui existantes sur notre territoire pour y nicher notamment des relocalisations de maillons industriels, pour permettre le déploiement de ce qui existe.
Lorsque l’on raisonne en termes de reconversion d’un territoire, il serait aventureux de se dire : « Avant même de déployer cette énergie pour soutenir le redéploiement du territoire, je me prive de telle hypothèse, de telle possibilité. » Ce n’est pas le choix que le Gouvernement wallon a fait, ce n’est pas le choix que les autorités locales ont porté. Au contraire, nous voulons maximaliser l’ensemble des possibilités.
Il y aura de l’industriel, du loisir, d’autres formes d’activités. Ceci correspond bien aussi au profil et aux possibilités, aux aspirations en termes d’activités de nos concitoyens.
Vous avez mentionné le fait qu’il y aurait d’autres exemples de cohabitation de ces deux parcs, un plus indoor, de plus petite dimension, et l’autre plus large. C’est effectivement bien le cas, suivant ce que l’on m’indique, à New York, au Japon, en Californie et partiellement au Royaume-Uni, il y a cette cohabitation de deux activités.
Je clôture en indiquant que nous devons continuer à soutenir nos efforts en vue d’être accueillants pour un certain nombre d’investissements sur notre territoire, d’être robustes dans l’analyse de ceux-ci et de veiller à ce que ces projets représentent, dans le temps également, des perspectives, à la fois pour les villes, pour les communautés concernées, mais aussi pour les hommes et les femmes de notre région qui trouveront du travail. C’est mon souhait le plus cher.
Merci de votre vigilance par rapport à ce dossier, nous la partageons au Gouvernement.

Homophobie dans le sport et émission “Regard sur…”
Question de Rachel Sobry à Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée: «Homophobie dans le sport et émission “Regard sur…”»
Mme Rachel Sobry (MR). – Madame la Ministre, je vous ai interrogée récemment sur l’inclusion des femmes dans le sport, mais également sur les discriminations dans le football qui ont été relayées par une étude de la Katholieke Universiteit Leuven (KULeuven). Le sport, qui devrait être un véritable outil d’inclusion, est parfois le théâtre de mots particulièrement durs, d’actions de rejet, voire de violences. Ce lundi soir, La Trois proposait une soirée consacrée à l’homophobie dans le sport, en particulier dans le monde du football. Après la diffusion du documentaire, plusieurs acteurs du monde sportif ont nourri les débats et les discussions autour de ce fléau.
Les terrains de football n’échappent pas à ce triste constat. En tribune, les chants qui traitent les joueurs de «tapette» ou «pédé» retentissent régulièrement et les clubs, ainsi que les ligues, ont tendance à les minimiser, les qualifiant de folkloriques. Il s’agit pourtant d’insultes homophobes qui ne peuvent plus être tolérées. De plus, révéler son homosexualité, qu’on soit footballeur ou non, demande toujours, à notre époque, une sacrée dose de courage, tant cela expose la personne concernée à des moqueries et à des insultes. Et, dans le milieu du football, cela concerne malheureusement tant les niveaux amateurs que les ligues professionnelles.
La Déclaration de politique communautaire (DPC) réaffirme que le gouvernement veillera à lutter contre toute forme de discrimination.
Comment la Fédération Wallonie-Bruxelles et les ligues envisagent-elles d’améliorer le combat contre l’homophobie dans le sport, en particulier dans le football? Les actions actuelles paraissent-elles suffisantes? Des sanctions à l’encontre des clubs professionnels et amateurs où des insultes homophobes sont fréquemment entendues pourront-elles être prononcées? Des équipes plus inclusives devraient-elles voir le jour? Comment continuer de sensibiliser joueurs, supporters, clubs à la gravité des mots et des comportements homophobes dans le milieu sportif?
Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles.
Madame la Députée, vous avez tout à fait raison! Les comportements que nous avons vus dans cette émission sont tout simplement inacceptables et atterrants! Évidemment, le folklore et les traditions ne peuvent servir de prétextes pour justifier de tels comportements. Les discriminations constituent un délit. Une législation existe pour les condamner. Il faut donc encourager les victimes à aller jusqu’au dépôt de plaintes. Il faut aussi encourager, par exemple les employeurs et les clubs, à ce qu’ils puissent mieux protéger les victimes et les inciter à déposer plainte afin que la justice puisse effectuer son travail.
Nous pouvons aussi agir – vous le dites dans votre question – de manière préventive. En janvier, l’avant-projet de décret modifiant le décret du 23 mars 2014 portant diverses mesures en faveur de l’éthique dans le sport en ce compris l’élaboration du code d’éthique sportive et la reconnaissance et le subventionnement d’un comité d’éthique sportive (décret «Code éthique») a été adopté par le gouvernement. Il visera à instaurer un observatoire de l’éthique, du fair-play et de la bonne gouvernance.
Cet observatoire sera composé de 20 membres, dont un représentant d’Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances. Il pourra faire des recommandations au gouvernement, mais également aux fédérations sportives. Il s’agit aussi, avec l’adoption de cet instrument, d’obliger les fédérations à intégrer dans leur règlement une charte éthique. Cette charte prévoira des sanctions lorsqu’il y a des comportements qui sont contraires aux principes qui y sont énoncés. Il convient aussi d’obliger les fédérations à demander un certificat de bonne vie et mœurs pour tous les encadrants sportifs et à recommander une formation pour savoir ce qu’il faut faire lorsqu’un comportement de nature homophobe ou tout type de comportement discriminant à l’égard d’un joueur, d’un membre en particulier dans l’encadrement ou d’une fédération sportive dans son ensemble sont détectés.

Situation de la Ferme théâtre de Martinrou, à l’heure de la reprise du secteur
Question de Mme Rachel Sobry à Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, intitulée «Situation de la Ferme théâtre de Martinrou, à l’heure de la reprise du secteur»
Mme Rachel Sobry (MR). – Les théâtres et salles de spectacles font face à de grandes difficultés en raison des mesures sanitaires en vigueur depuis maintenant plus d’un an. À l’automne dernier, alors que la Ferme théâtre de Martinrou à Fleurus pouvait accueillir un maximum de 185 personnes pour une capacité de 260 places, elle se considérait comme financièrement à l’agonie, craignant de devoir mettre la clé sous la porte.
En réponse à l’une de mes questions écrites, vous m’aviez informée, Madame la Ministre, de la décision d’indemniser les pertes de billetterie des salles de spectacles jusqu’à la fin dumois de décembre 2020, grâce à une indemnité forfaitaire. Vous réaffirmiez en outre votre solidarité indéfectible au secteur culturel. En janvier, j’apprenais par la presse que des activités de théâtre et d’improvisation reprenaient à la Ferme théâtre de Martinrou, à distance au moyen du logiciel Zoom. Seuls les ateliers pour les enfants de moins de 13 ans pouvaient reprendre sur place. Le théâtre s’est donc complètement réinventé afin de poursuivre ses activités et faire vivre cette passion. À l’époque, l’établissement s’en sortait grâce, notamment, aux subsides exceptionnels débloqués par la Loterie Nationale. Depuis lors, la Ferme de Martinrou semble tirée d’affaire. Les ateliers ont repris en présentiel en extérieur et la salle de théâtre s’apprête à accueillir à nouveau des spectateurs dans les prochaines semaines.
Madame la Ministre, quelle est la situation actuelle de la Ferme théâtre de Martinrou, en particulier sur le plan financier? Confirmez-vous qu’elle est sortie d’affaire? Les adaptations réalisées, couplées aux aides financières reçues, assurent-elles un avenir serein à ce lieu culturel important de la région? Les opérateurs culturels de petite taille, ancrés localement, ont-ils davantage souffert de la crise que les grosses structures?
Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Comme beaucoup de lieux culturels, la Ferme théâtre de Martinrou a vécu des moments extrêmement difficiles en cette période de crise sanitaire. Pour accompagner les opérateurs culturels, la Fédération Wallonie-Bruxelles a déployé différents dispositifs de soutien et d’aide dès le début de la crise. À plusieurs reprises durant cette période, mes collaborateurs ont été en contact avec le directeur de la Ferme théâtre afin de l’aiguiller au mieux.
À ma connaissance, la Ferme théâtre a rentré des demandes de soutien pour toutes les aides auxquelles elle pouvait prétendre et elle en a reçu plusieurs. Le dernier mécanisme mis en place qui la concernait était disponible jusqu’à fin avril. Dans le cadre de ce mécanisme, en cas de nécessité et dans le cas où la viabilité financière de l’association est compromise, une analyse approfondie et individualisée a été proposée aux opérateurs. Les réponses sont traitées pour l’instant et seront communiquées dans les semaines à venir.
Par ailleurs, l’appel à l’aide lancé en 2020 par la Ferme théâtre de Martinrou a été bien entendu et la Fédération Wallonie-Bruxelles a accordé une aide exceptionnelle à ce théâtre par l’intermédiaire de ses fonds de la Loterie Nationale. Ce mois de mai, dans la presse, le directeur, Patrice Mincke, confirme que ces aides, couplées à la solidarité des spectateurs et des participants aux ateliers ainsi qu’à l’inventivité de son équipe, ont permis à la Ferme théâtre de passer le cap et d’envisager aujourd’hui une reprise des activités en extérieur et en salle.
La situation de chaque opérateur culturel est singulière, les conséquences de la crise ne sont pas terminées. Avec mes collaborateurs, nous continuons de construire avec le secteur culturel de nouveaux dispositifs de soutien qui seront nécessaires, pour les mois à venir, dans une perspective de relance progressive des activités. Par ailleurs, les mesures de soutien qui ont montré leur pertinence seront aussi réutilisées.

Transition douloureuse entre la fin de certaines aides et la lente reprise du secteur culturel non-subventionné par la FWB
Question de Rachel Sobry à Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, intitulée «Transition douloureuse entre la fin de certaines aides et la lente reprise du secteur culturel non subventionné par la Fédération Wallonie- Bruxelles»
Mme Rachel Sobry (MR). – Depuis la crise sanitaire et ses répercussions économiques, de nombreuses mesures de soutien ont été proposées par les différents niveaux de pouvoir. Le portail officiel de la culture en Fédération Wallonie- Bruxelles, www.culture.be, a d’ailleurs publié un cadastre des aides octroyées par le pouvoir fédéral et les entités fédérées au secteur culturel et créatif. Ce cadastre, particulièrement complet, est en principe mis à jour mensuellement. En outre, une aide spécifique a été mise en œuvre par la Fédération Wallonie-Bruxelles: un mécanisme d’indemnité exceptionnelle et forfaitaire pour les opérateurs non subventionnés. Il s’agit d’une reconnaissance d’un secteur qui a été mis à l’arrêt total durant de nombreux mois. Les forfaits allouables sont de 7.500 euros ou 15.000 euros, selon le nombre d’équivalents temps pleins annuels (ETP) actifs dans le secteur culturel chez l’opérateur.
Alors que ces différentes mesures de soutien ont permis à bon nombre d’opérateurs culturels de ne pas devoir cesser complètement leur activité et de maintenir la tête hors de l’eau, ceux-ci se posent désormais la question d’un éventuel soutien pour la reprise actuelle. En effet, certaines mesures d’aide, comme le droit passerelle ou le droit passerelle doublé, qui relèvent de l’État fédéral, sont conditionnées à un arrêt total ou presque total des activités. Plusieurs opérateurs craignent de ce fait de ne plus être éligibles à la plupart des mesures d’aide financière, tout en n’ayant pas encore de rentrées financières leur permettant de reprendre sereinement leur activité et d’exposer l’ensemble des frais y afférant. Ils craignent de se retrouver dans une situation financière encore pire que lors de l’arrêt total et de ne pas être en mesure de reprendre leur travail efficacement, notamment en engageant du personnel.
Madame la Ministre, comment limiter l’effet potentiellement pervers lié à la perte de certaines aides, alors que les rentrées financières du secteur culturel non subventionné sont encore faibles? Votre ministère a-t-il tenu compte de ce moment de transition lors de l’établissement de l’indemnité forfaitaire exceptionnelle? Celle-ci visait-elle uniquement à panser les plaies des confinements ou est-elle également destinée à accompagner la relance de l’activité culturelle? Une aide spécifique, limitée dans le temps et dégressive, selon la reprise par l’opérateur culturel, a-t-elle été envisagée? Quelle sera la temporalité de liquidation de cette subvention? Les opérateurs ayant bénéficié de cette subvention pourront-ils bénéficier d’autres aides régionales éventuelles? Enfin, les opérateurs ayant reçu cette aide seront-ils désormais considérés comme subventionnés ponctuellement par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et ainsi éligibles aux aides pour les opérateurs subventionnés, notamment au Fonds de garantie?
Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, je vous rejoins: l’arrêt progressif des mesures de soutien économique dans un contexte de sortie de crise est tout aussi délicat que leur mise en place. Les mesures de droit passerelle auxquelles vous faites référence, mais également toutes les mesures relatives au chômage temporaire, à l’assouplissement des conditions de renouvellement du statut d’artiste, communément regroupées sous l’appellation «loi du 15 juillet 2020», ou encore la possibilité de cumuler les droits d’auteurs et les allocations de chômage pour les créateurs, sont autant d’enjeux sur lesquels j’attire régulièrement l’attention des ministres compétents. Ce fut le cas lors de la dernière conférence interministérielle de la Culture (CIM Culture), qui s’est tenue le 17 mai dernier: les ministres Dermagne et Clarinval, dont dépendent la plupart des mesures que vous évoquez, y étaient présents. J’ai bien entendu attiré leur attention sur la prolongation nécessaire des mesures de soutien économique et de protection sociale au secteur culturel tant que celui-ci n’aura pas pu redémarrer entièrement. À l’heure qu’il est, les mesures de droit passerelle et de chômage temporaire sont maintenues jusqu’au 30 juin. Je continuerai donc à relayer le nécessaire besoin de les conserver jusqu’à ce que l’activité du secteur culturel ait retrouvé des volumes comparables à ceux que nous connaissions avant la crise.
Le cadastre des aides octroyées aux travailleurs culturels, réalisé par mon cabinet, en marge de la CIM Culture, est en ligne et est régulièrement mis à jour sur le site www.culture.be. Sa version de juin 2021 vient d’ailleurs d’être pu- bliée. Il constitue une ressource utile, mais aussi une base de travail et de discussion pour mes homologues et moi-même. Complémentairement aux aides fédérales, la Fédération Wallonie-Bruxelles a instauré un mécanisme de soutien aux opérateurs non subventionnés. La liquidation du premier appel est en cours et le tableau des bénéficiaires a été publié sur le site www.culture.be. Un second appel sera ouvert dès le 15 juin, afin de continuer à soutenir ces opérateurs dans les prochains mois. Les aides économiques régionales doivent également pouvoir parvenir à ces opérateurs souvent à la lisière de la culture et de l’économie: c’est déjà le cas pour la Région de Bruxelles-Capitale.

Le reconfinement d’une maison de repos après la découverte de cas Covid positifs malgré un taux de vaccination important chez les résidents
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: “Le reconfinement d’une maison de repos après la découverte de cas Covid positifs malgré un taux de vaccination important chez les résidents”
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, alors que 95 % des résidents sont vaccinés, le « Foyer Notre- Dame de Paix », maison de repos située à Audregnies, dans la Commune de Quiévrain, a été contraint de se reconfiner, puisque pas moins de 12 cas positifs y ont été détectés. Les résidents sont évidemment particulièrement attristés et déçus de ce retour en arrière.
Sept résidents font partie de ces nouveaux cas positifs. Heureusement, et cela me permet de souligner à nouveau l’intérêt et la nécessité de se faire vacciner, ils ne présentent que peu ou pas de symptômes. Les 5 autres cas positifs sont des membres du personnel qui sont en revanche sujets aux effets de la maladie.
Se pose alors à nouveau la question de la vaccination des membres du personnel des maisons de repos et des maisons de repos et de soins.
D’après les chiffres publiés, il y a quelques semaines, par Sciensano, le taux de membres du personnel vacciné ne s’élevait qu’à 58,2% en Wallonie, alors qu’il est de 86,5% en Flandre, par exemple. Ces chiffres, qui ont peut-être évolué depuis lors, traduisent une certaine frilosité du vaccin chez le personnel des maisons de repos en Wallonie.
Pour rappel, le Groupe d’experts de stratégie de crise pour le covid-19 avait remis un avis pour les assouplissements au sein des maisons de repos qui chiffrait le taux de membre du personnel vacciné souhaité à 70%.
Le reconfinement de cette maison de repos est-il, fût-ce partiellement, imputable au faible taux de vaccination du personnel ? D’autres foyers de contamination sont-ils encore à craindre ? Ce personnel soignant qui est désormais mieux informé se fait-il davantage vacciner maintenant que leur tour « non prioritaire » arrive ? Comment s’assurer d’atteindre le taux de 70 % du personnel vacciné, conformément aux recommandations du GEMS ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Mesdames les Députées, au moment où je vous réponds, la circulaire du 19 février est toujours en vigueur pour quelques jours. Elle va être actualisée, dans les tout prochains jours, en prenant en compte des décisions du dernier Comité de concertation.
Cette nouvelle circulaire va principalement confirmer le retour à la pleine application du Code wallon de l’action sociale et de la santé et du Code réglementaire de l’action sociale et de la santé, le CWASS et le CRWASS, dans tous les domaines, en particulier au niveau des visites, des sorties, des repas et des activités, mais toujours en respectant les règles du CODECO.
Concernant les quarantaines applicables dans les maisons de repos, ces dernières sont toujours, pour quelques jours, les mêmes que celles que je vous avais transmises lors de ma réponse à la question du 5 mai dernier, que vous reprenez à juste titre dans votre présente question.
Le 20 mai, le Risk Assessment Group, au vu de l’évolution sanitaire et vaccinale, a communiqué son avis au Risk Management Group quant aux dispositions en matière de quarantaine et de testing à la suite de la vaccination.
Le Risk Management Group a validé cet avis concernant l’impact de la stratégie de vaccination sur les mesures actuelles de test et de quarantaine.
Étant donné que, outre l’argumentation scientifique, il y a des aspects éthiques qui doivent être pris en considération, cet avis va être soumis pour information à la conférence interministérielle Santé pour une éventuelle concertation et approbation ultérieure au niveau politique le plus adéquat, où il faudra également tenir compte des implications opérationnelles et de la nécessité de prévoir un délai suffisant pour l’analyse, la préparation et la transposition dans la législation.
En outre, un avis du GEMS est attendu sous peu sur les assouplissements, compte tenu de la vaccination.
Sur le reconfinement du Foyer Notre-Dame de Paix à Audregnies, il me semble opportun de rappeler que l’immunité induite par le vaccin est systémique. Elle empêche la personne de développer une forme sévère de la maladie.
Dès le début de cette crise sanitaire, les maisons de repos ont été suivies, monitorées, contactées par l’AViQ dès que leur encodage quotidien démontrait l’apparition d’un seul cas, qu’il soit confirmé ou possible, pour circonscrire au maximum un éventuel cluster et déterminer quel était le degré ou le niveau de gravité des symptômes ou pas de symptôme, parce qu’il y avait énormément de personnes asymptomatiques.
Outre les conseils communiqués aux établissements en termes de mesures sanitaires pour protéger l’ensemble des résidents, l’AViQ a la faculté d’organiser un testing généralisé ou ciblé. C’est sur cette base que l’AViQ a organisé un premier testing de l’ensemble des résidents de la maison de repos du Foyer Notre-Dame de Paix.
Comme vous le savez, la campagne de sensibilisation à la vaccination menée en Wallonie bat son plein. Les outils sont multiples et on les diversifie à chaque fois, que ce soit des spots télévisuels, des spots radios, un travail très important et de ramification avec les pharmaciens et les médecins, qui sont les deux opérateurs clés de confiance des citoyens. Les réseaux sociaux sont utilisés également de manière accrue. Les FAQ sont régulièrement mises à jour sur le site jemevaccine.be.
Nous avons aussi multiplié les partenariats avec les acteurs de terrain : les médecins généralistes, les kinés, les infirmiers, les dentistes, les pharmaciens, les autorités communales, le milieu associatif, les employeurs, les services publics.
Les efforts sont donc accrus et maintenus grâce à un certain nombre d’outils. Nous avons créé cette palette d’outils de toute pièce, et l’on a essayé de la diversifier en fonction des besoins précis des différents publics.

Interdiction de l’écriture inclusive dans les écoles françaises
Question de Rachel Sobry à Caroline Désir, Ministre de l’Éducation, intitulée: “Interdiction de l’écriture inclusive dans les écoles françaises”
Mme Rachel Sobry (MR). – Récemment, le ministre français de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a pris position contre l’écriture inclusive qui fait débat depuis plusieurs mois, avant de la proscrire par le biais de la circulaire du 5 mai 2021 adressée à aux écoles et relative aux règles de féminisation dans les actes administratifs du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et les pratiques d’enseignement. D’après lui, ce type d’écriture complexifie encore davantage la langue française, la rendant même illisible pour certains enfants ou adultes qui apprennent la langue française. Cette manière d’écrire peut alors avoir un effet néfaste, puisqu’elle exclut plus qu’elle n’inclut, laissant sur la touche les enfants dyslexiques ou dont le français n’est pas la langue maternelle.
Je me positionne régulièrement en faveur d’une égalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux. Toutefois, l’usage de l’écriture inclusive ne semble pas vraiment améliorer la place de la femme dans notre société. Au lieu de cela, elle alourdit et complexifie l’usage du français. Si la féminisation des métiers revêt une importance primordiale et particulière, une utilisation systématique de l’écriture inclusive pourrait avoir des conséquences sur le plan des apprentissages. À l’occasion d’une question qui vous a été adressée par Mme Roberty au sein de notre commission, le 17 décembre 2019, vous souligniez, Madame la Ministre, que la lutte contre les exclusions devait «s’intégrer de manière globale.» La sensibilisation des élèves à la lutte contre le racisme, contre l’inégalité des genres ainsi qu’aux mouvements Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, Queer+ (LGBTQ+) doit, notamment, faire partie intégrante des cursus scolaires.
Alors que dans la Déclaration de politique communautaire (DPC), le gouvernement s’engage à sensibiliser les élèves à ces problématiques, la question de l’écriture inclusive n’y est pas abordée.
Quelle est votre position vis-à-vis de l’écriture inclusive à l’école? Cette écriture fait-elle l’objet de débats ou de discussions au sein de votre ministère et avec Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE)? Avez-vous eu écho de l’utilisation de l’écriture inclusive au sein d’écoles de notre Fédération? À l’instar de ce que votre homologue français entreprend, une telle interdiction est-elle envisageable en Fédération Wallonie-Bruxelles?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Depuis quelques années déjà, de nouvelles pratiques linguistiques se développent avec des formulations diverses relevant de ce qu’on appelle le langage inclusif ou non sexiste. Ces innovations sont inspirées par la préoccupation légitime d’un traitement plus égalitaire des femmes et des hommes dans la langue. Néanmoins, une difficulté a surgi: ces propositions ne sont pas équivalentes ni toujours cohérentes avec les principes de fonctionnement de la langue. Le débat se concentre malheureusement trop sur l’emploi des doublets abrégés par des points médians ou des barres obliques.
Dans un avis de mars 2018, le Conseil de la langue française et de la politique linguistique souligne que «ces techniques altèrent la lisibilité des textes et contreviennent à un autre principe de l’écriture citoyenne: rendre les écrits accessibles à tous, femmes et hommes, aux producteurs comme aux destinataires.» Pour le Conseil, «l’introduction dans la scolarité de ces nouvelles normes […] ne pourrait que complexifier l’intégration par les élèves des règles d’accord classiques.» Les formes abrégées ont donc pour effet d’alourdir la charge que représente déjà l’orthographe française.
Toutefois, l’écriture inclusive représente également et surtout l’emploi de techniques de rédaction non sexistes: par exemple, celle qui consiste à utiliser systématiquement les règles relatives à la féminisation des noms de métiers ou de fonctions ou, lorsqu’il s’agit de groupes mixtes, celle qui consiste à préférer des formulations épicènes lorsqu’elles sont disponibles. Ma préférence va très nettement à cette seconde option. À ce sujet, des outils très intéressants sont à la disposition du corps enseignant et des directions d’école.
Je citerais, pour l’exemple, les ouvrages s’intitulant respectivement «Inclure sans exclure: les bonnes pratiques de rédaction inclusive» et «Mettre au féminin, guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade et titre». Ces deux publications émanent du Service de la langue française du ministère de la Communauté française. Je n’ai pas reçu d’informations me revenant des écoles ou des pouvoirs organisateurs à propos de l’emploi de points médians, qui semblent être à l’origine des difficultés.
J’en terminerais en rappelant que l’action de l’école en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons doit s’inscrire dans un vaste plan d’action qui comprend notamment la formation de l’ensemble des personnels, la transmission d’une culture de l’égalité, la lutte contre les stéréotypes sexistes et sexuels et une politique d’orientation en faveur d’une plus grande mixité des filières et des métiers. Les divers chantiers du Pacte pour un enseignement d’excellence en sont une belle traduction.

Les actions de la Wallonie face à la croissance de l’agressivité vis-à-vis du personnel soignant
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: ” Les actions de la Wallonie face à la croissance de l’agressivité vis-à-vis du personnel soignant “
Rachel Sobry (MR) Madame la Ministre, voici un an, le personnel soignant était – à juste titre d’ailleurs – encensé et applaudi pour le dévouement dont il faisait preuve pendant cette crise.
Une grosse année après le début de la pandémie, les applaudissements ont disparu.
En outre, l’ISPPC souligne qu’une hausse de l’agressivité vis-à-vis de ce personnel soignant a malheureusement été observée.
Comme vous le savez, les répercussions de la crise sur le moral des Wallons et des Wallonnes sont énormes. Hélas, le ras-le-bol de certains citoyens semble s’extérioriser aussi dans les hôpitaux où cette ambiance de pandémie, conjuguée à des temps d’attente parfois importants, a raison de la patience des visiteurs.
Les insultes et menaces seraient devenues bien plus régulières, pouvant aller jusqu’à l’agression physique. Par exemple, il a été reporté qu’une technicienne de surface de l’hôpital Marie Curie s’est a reçu un coup de pied pour avoir demandé à un patient de rejoindre une file d’attente. L’ISPPC a lancé une campagne de sensibilisation à ces violences, mais le phénomène dépasse très probablement la zone géographique de l’intercommunale. Même s’il est compréhensible que la crise sanitaire pèse de plus en plus sur le moral de tout un chacun, cette montée d’agressivité n’en est pas moins inacceptable.
Madame la Ministre, quelle est votre position par rapport à cette montée d’agressivité constatée dans certains hôpitaux ? Comment peut-on la prévenir ?
Ce constat s’étend-il effectivement à une étendue géographique plus large que celle que j’évoque, voire à l’ensemble de la Wallonie ?
Une campagne de sensibilisation ou de prévention est-elle envisagée par la Région wallonne ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Mesdames les Députées, la problématique de la violence ou de l’agressivité envers le personnel hospitalier et soignant n’est malheureusement pas neuve, mais elle s’exacerbe encore avec la crise.
Fin de l’année 2019, on apprenait que le nombre d’agressions envers le personnel hospitalier avait augmenté de 24 % en 10 ans. Les agressions sont principalement verbales : des insultes, des menaces, des réactions déplacées, mais elles peuvent aller jusqu’à des agressions physiques, avec des coups et des blessures de la part de patients, de leur famille ou de leur accompagnant.
Comme vous le savez, les hôpitaux relèvent des compétences partagées des entités fédérées et du Fédéral, ce dernier s’occupant plus particulièrement du financement des hôpitaux et de la gestion du personnel, et nous des infrastructures.
Dès 2005, des moyens financiers ont été mis à disposition des hôpitaux pour le financement d’agents de sécurité. Pour le moment, 18 millions d’euros y sont consacrés.
Par ailleurs, depuis 2011, l’octroi d’un complément fonctionnel au responsable des équipes infirmières est assorti d’une obligation de formation continue à raison de minimum huit heures par an. Ces formations sont validées par le SPF Santé publique et doivent porter sur des aspects concrets relatifs à la gestion des équipes.
Les fédérations hospitalières contactées à cet égard par l’AViQ indiquent que, outre les campagnes de sensibilisation qui ont été initiées récemment, des hôpitaux ont déjà mis en place un certain nombre de supports technologiques et humains à la sécurité du personnel, comme des services de gardiennage, des caméras, et cetera, éventuellement une déclaration d’événements indésirables, comme les agressions, auprès de la cellule qualité.
Ces événements font ensuite l’objet d’un suivi avec accompagnement des personnes agressées et d’une collaboration avec la police en cas d’agression physique afin d’envoyer systématiquement des courriers signés par la direction aux auteurs des faits.
Par ailleurs, toute une série de mesures ont été prises pour maintenir le lien entre les patients et leur entourage dans un contexte de limitation des visites: appels téléphoniques réguliers des soignants à l’entourage, mise à disposition de tablettes de communication, mise en place d’un système d’échange d’effets personnels.
Des formations et des accompagnements du personnel confronté à ces violences existent également, qui sont aussi organisés par des organismes de protection du bien-être au travail.

Les actions déployées par la Wallonie en vue d’atteindre l’immunité collective face à la Covid-19
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: “Les actions déployées par la Wallonie en vue d’atteindre l’immunité collective face à la Covid-19”
Rachel Sobry (MR) – Madame la Ministre, des vaccins sûrs et efficaces sont à l’évidence l’élément clé de la stratégie de sortie de la pandémie, en permettant d’atteindre l’immunité collective.
Pouvez-vous nous indiquer quel est aujourd’hui le ratio entre les convocations envoyées et les refus effectifs de la vaccination, pour autant que l’on connaisse ce ratio ?
Une démarche pédagogique et active sur les vaccins permettant notamment d’appréhender objectivement toutes les informations évolutives, voire contradictoires, que les citoyens reçoivent continue-t-elle d’être menée ? De nouvelles campagnes d’information seront-elles encore diffusées prochainement ?
Le taux de vaccination du personnel soignant reste relativement bas. Il apparaît impératif de se donner pour objectif que ces professionnels de la santé et tout intervenant médicosocial qui exerce en établissement et/ ou à domicile soient rapidement vaccinés.
Dès lors, quelles actions sont menées aujourd’hui dans le but de renforcer l’adhésion du personnel soignant à la vaccination ?
Je reste en outre persuadée que les médecins généralistes ont un rôle important à jouer auprès de leur patientèle pour les informer et les rassurer sur le vaccin contre la covid et ainsi renforcer la couverture vaccinale de l’ensemble de la population.
Est-il prévu que les médecins généralistes interviennent davantage dans la campagne vaccinale, notamment au niveau de l’information ? Via quelles mesures spécifiques, le cas échéant ?
Enfin, la détection d’anticorps présents dans le sang suite à la vaccination ou à la contraction de la maladie semble être un indicateur des plus fiables du niveau d’immunité de la personne concernée. Au niveau du testing, l’action semble se concentrer aujourd’hui sur les tests PCR qui ne mesurent que la charge virale à l’instant T et non l’immunité qui est acquise.
Quelle place ont les tests aujourd’hui et quelle sera la place des tests sérologiques dans la stratégie de sortie de crise ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour les renforcer ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Mesdames et Messieurs les Députés, merci pour vos nombreuses questions sur ce sujet d’actualité qui occupe la majorité des esprits de notre population. Vous avez posé un certain nombre de questions, je vais essayer d’aborder cela par item.
Sur la stratégie et la vaccination, depuis le 15 mars, comme vous le savez, la Wallonie a déployé 40 centres de vaccination – 9 majeurs et 31 centres intermédiaires – auxquels sont venus s’ajouter 12 centres que l’on appelle des antennes de proximité. Il y a 52 sites de vaccination en Wallonie, qui sont actifs sur le territoire régional pour vacciner la population actuellement de plus de 18 ans et les personnes de plus de 65 ans, mais aussi celles et ceux qui sont à risque. Quand on dit « à risque », je rappelle que le système n’est pas infaillible, mais qu’il se base sur des protocoles : les médecins généralistes donnent la liste des patients prioritaires à la vaccination au sens des décisions et des pathologies relevées par le Conseil supérieur de la santé, qui ont été validées en CIM Santé, le Registre du cancer, mais aussi les mutuelles qui relèvent des médicaments qui ont été pris par des personnes et qui peuvent les rendre admissibles en termes de comorbidité.
En complément des actions qui sont menées avec ReVax, dont Mme Roberty a parlé, qui permet à toutes les personnes de plus de 65 ans qui n’ont pas reçu leur invitation, dont le code a été désactivé, qui ont changé d’avis, qui pour telle ou telle raison avaient peut-être peur d’aller dans un centre de vaccination et quelle que soit la raison, ils peuvent appeler le 0800 45 019. C’est un message aussi que l’on fait passer à tous les bourgmestres de toutes les communes, que vous pouvez également porter, parce que j’imagine que vous êtes, à titre personnel, souvent sollicités pour des demandes en lien avec la vaccination. Cela permet d’avoir un rendez- vous direct avec, par téléphone, une déviation pour toutes les personnes de plus de 65ans pour leur permettre un accès facile dans le centre de vaccination le plus proche de chez eux.
L’objectif étant de continuer à performer. On est à 85 %, par exemple, de personnes de 75 ans à 85 ans qui sont vaccinées et 82 % pour les plus de 65 ans à 74 ans. Mais pour les 85+, ils sont à à peu près 78 % pour le moment, il y a un travail qui se fait dans les maisons de repos pour tous les résidents qui n’ont pas été vaccinés parce qu’ils ne souhaitaient pas au premier passage ou bien parce qu’ils sont rentrés entre-temps dans une maison de repos.
Un travail est fait, notamment dans la Province de Luxembourg pour le moment, mais dans l’ensemble des provinces aussi, avec des actions groupées. Là, ils y vont ensemble. Ils passent chez toutes les personnes qui ont des difficultés pour se rendre dans un centre de vaccination afin de ne pas les exclure et leur permettre de se faire vacciner, notamment grâce au vaccin Janssen dont nous avons parlé, beaucoup plus facile à injecter puisque, après une seule dose, ils sont protégés dans les deux semaines qui suivent. Cela permet au médecin généraliste de travailler dans des conditions qui sont plus optimales et plus pratiques.
ReVax65+ a augmenté l’adhésion vaccinale. On avait d’abord lancé 75+ à partir du 4 mai. À la fin de la phase 2, il est aussi prévu de rappeler les citoyens qui n’auraient pas répondu aux invitations pour leur permettre d’y accéder. Comme on a fait une deuxième chance pour les plus de 65, on fera aussi une deuxième chance pour les personnes qui étaient atteintes de comorbidité et qui n’auraient potentiellement pas répondu à l’invitation avant de pouvoir passer à la campagne au grand public.
Les personnes en perte d’autonomie qui ne peuvent pas se déplacer dans un centre de vaccination sont vaccinées par leur médecin traitant, dans le cadre d’une consultation à domicile, le médecin se procurant la seringue auprès du centre de vaccination, qui est organisée avec l’appui des cercles de médecine. À ce titre, les organisations médicales du Luxembourg ont prévu, avec la majorité des médecins généralistes de cette province, une journée de vaccination à domicile le 19 mai. Ce protocole a également été adapté aux publics précaires et sera également mis en œuvre dans les jours qui viennent avec le vaccin Janssen qui ne nécessite qu’une seule injection.
Quant à opter pour une stratégie de protection des plus faibles, c’est déjà le sens de la stratégie mise en place par les autorités. Une bonne couverture vaccinale est une couverture qui se construit en se concentrant sur les groupes prioritaires, c’est-à-dire les groupes qui ont le plus de risques de complications graves, voire mortelles, et puis en l’élargissant à son entourage, en allant du plus à risque au moins à risque, selon la disponibilité des vaccins. L’Organisation mondiale de la santé a par ailleurs insisté, dans sa conférence de presse de vendredi dernier, sur le fait qu’en période de pandémie il était important de respecter ce principe et de couvrir les groupes prioritaires partout dans le monde, avant de commencer à vacciner les groupes à faible risque, donc les plus jeunes. Tous ces éléments devront être pris en compte dans les discussions qui se tiendront en CIM Santé.
Il y a différents éléments, différents aspects qui doivent être pris en compte. D’abord, il est nécessaire que l’Agence européenne des médicaments remette un avis positif sur l’extension d’indication pédiatrique sur les 12-15 ans, qui est en cours d’évaluation. Une autorisation a été donnée au Canada et aux États-Unis, sur base de ces données pour le vaccin Pfizer. Les arguments qui devront être pris en compte, en concertation avec les pédiatres, sont notamment l’intérêt à titre individuel d’être protégés contre des formes rares, mais néanmoins graves du covid, tel que le syndrome inflammatoire multisystémique.
Par ailleurs, de manière plus générale, il sera intéressant d’évaluer si la vaccination auprès de cette population peut permettre de réduire les transmissions et ainsi participer à l’immunité collective.
Il sera également majeur de se poser la question du risque que les enfants ne deviennent des réservoirs de variants, puisque tant que le virus peut se propager il mute. Bien évidemment, il sera aussi nécessaire d’identifier clairement les risques d’effets indésirables liés à ces vaccins et d’avoir les garanties d’un vaccin sûr, efficace sur ce type de population. Un groupe de travail du Conseil supérieur de la santé multidisciplinaire, constitué de pédiatres et d’experts dans la vaccination, travaille pour le moment sur ces réflexions pour nous préparer au mieux à la prise de décision.
Voilà les éléments que je souhaitais vous apporter.
Sur l’information et la sensibilisation, la campagne d’information et de sensibilisation bat son plein. On pense qu’il faut à la fois agir sur la prévention combinée, c’est-à-dire la combinaison des mesures d’hygiène, le respect des gestes protecteurs, des délais réduits entre le dépistage et le suivi de contacts, et la vaccination pour nous sortir de cette épidémie. En effet, il s’agit de la combinaison gagnante nécessaire pour désengorger nos hôpitaux, rouvrir les secteurs qui ont le plus souffert, comme la culture ou l’HORECA, et pour retrouver nos libertés.
Depuis fin décembre, la Wallonie et Bruxelles travaillent ensemble autour d’une vaste campagne d’information et de sensibilisation autour de la vaccination intitulée « Je me vaccine ». Cette campagne est déployée au fur et à mesure de la stratégie de vaccination.
D’abord, c’est une campagne qui a été ciblée vers les maisons de repos, vers les hôpitaux, vers les personnes de 65 ans et plus, les personnes à comorbidités. Étant donné l’entrée dans la phase grand public qui se profile, un certain nombre de messages sont diffusés actuellement pour toucher le plus grand nombre, notamment à travers les médias de masse, les radios, les télévisions, les réseaux sociaux.
La communication est aussi adaptée en fonction des publics ciblés. À titre d’exemple, un travail a été fait avec des influenceurs à destination des jeunes, pour une mobilisation aussi du secteur social afin de toucher les publics les plus précarisés. On essaie d’y être très attentif, parce qu’il y a un gros point d’accroche à avoir. Vous avez vu les disparités dans certaines communes qui sont assez corrélées avec le niveau socioéconomique des personnes. Un énorme point d’attention doit être fait à l’égard de ces populations, qui doivent faire l’objet d’une mobilisation, d’une information, d’une sensibilisation de nombreux acteurs.
Je fais une petite parenthèse. Tout à l’heure, je signais un courrier à l’adresse de tous les ambassadeurs des pays de ressortissants qui sont présents sur le territoire belge, en leur demandant s’ils peuvent aussi avoir un message à l’égard de vos ressortissants spécifiques sur l’intérêt de la vaccination, de s’assurer que ce soit parfois un langage qui ne soit pas spécialement le français, mais qui soit compris par le public précarisé avec le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, avec les fédérations des maisons médicales, avec la sensibilisation des gynécologues, des pédiatres, des sages-femmes, pour informer les femmes enceintes ou désireuses d’avoir un enfant, et avec les pharmaciens.
Je signais, hier, un courrier à destination de l’ensemble des pharmaciens pour leur demander d’avoir des contacts avec leurs clients, mais aussi de pouvoir les aider. Je voudrais remercier M. Chassepierre et l’ensemble des pharmaciens de Wallonie et leurs fédérations qui s’impliquent de manière constructive et qui ont proposé que nous fassions ensemble une opération permettant à tous les citoyens qui le souhaitent d’aller chez leur pharmacien et de remplir leur rendez-vous. S’ils ont des difficultés avec le numérique, s’ils se sentent un peu perdus, s’ils ont envie d’être aidés et épaulés, les pharmaciens sont leurs alliés. Ils sont demandeurs, et je les en remercie, parce que c’est un travail d’implication personnelle. Ils avaient très envie de s’impliquer. Ils pourront passer des rendez- vous avec l’aide du client présent dans leur officine.
Pour les lignes de force de la vaste campagne de communication, on va faire appel aux motivations, aux aspirations et aux objectifs de tous les citoyens wallons, que ce soit collectif ou individuel, avec pour toile de fond la liberté de choix et l’encouragement de la population. Je crois que l’encouragement de la population à se faire vacciner est un message que l’on doit tous porter, pour retrouver ses libertés.
Il y a énormément de personnes qui se disent : « je suis malade, donc je ne vais pas venir me faire vacciner, parce que je cours déjà un risque d’être malade ». Le risque de passer l’arme à gauche ou de faire un covid sévère est pire pour cette population de ne pas se faire vacciner. Il y a un travail à faire avec cette population.
Il y a aussi un travail à faire à l’égard de toutes les personnes qui ne se sentent pas en danger, parce qu’elles sont en bonne santé, parce qu’elles n’ont pas de facteur de risque et ne voient pas l’intérêt pour elles de se faire vacciner. Il y a un intérêt, en termes de solidarité pour toute la population. On n’y arrivera qu’ensemble. J’ai envie de dire que c’est surtout cette population qui se sent privée de liberté et de contacts sociaux et qui en a le plus. Donc si la maladie continue à se propager et si cela implique une mutation des virus qui entraînera moins d’efficacité du vaccin sur des personnes plus âgées, on va revenir au final à une situation de confinement qui va les faire souffrir.
Objectivement, tout le monde doit comprendre que l’on n’y arrivera qu’ensemble, en ce compris les personnes en bonne santé qui doivent se protéger elles- mêmes, parce qu’il y a énormément de gens qui sont très jeunes et en bonne santé qui ont « chopé » un covid sévère, avec des conséquences sérieuses et parfois mortelles. Malheureusement, on ne sait pas encore définir exactement qui va avoir un covid sévère, qui ne va pas l’avoir et qui pourrait en mourir. Cela reste une maladie mortelle.
La campagne multiplie les situations invoquées sans discrimination. Il est ainsi notamment question de retrouver ses amis, sa famille, de se serrer à nouveau dans les bras – des situations accessibles au plus grand nombre et rarement onéreuses –, de retrouver son lieu de travail, les salles de concert et de cinéma, le folklore, les cafés, les restaurants, de voyager librement.
Il n’y a aucune obligation qui est insinuée, mais, très honnêtement, ce qui nous fait tous souffrir en termes de privation, c’est cela : les contacts sociaux avec les gens, aller dans des lieux culturels, des lieux sociaux, rencontrer des personnes, aller au restaurant pour ceux qui peuvent y aller, au café, ou voyager pour ceux qui peuvent se le permettre ou qui en ont envie. On peut retrouver tous ces enjeux avec la vaccination. Depuis le début et dans chaque pays, c’est un message que l’on a fait passer.
Il n’y a pas d’obligation : le caractère volontaire et gratuit de la vaccination est mis en exergue pour sortir de cette crise qui nous affecte tous.
Les mesures et règles de déconfinement liées à la réouverture des restaurants sont discutées dans les groupes d’experts épidémiologiques, du GEMS, du CODECO ou encore de la CIM Santé. Ces instances statuent sur les modalités de reprise, en y intégrant notamment le testing, la vaccination ou encore le respect des distanciations sociales.
Pour répondre à votre question, Madame Lekane, il n’est pas question de conditionner la vaccination à l’entrée dans un restaurant. Le CODECO a pris une décision ce jour à 16 heures disant que la réouverture des restaurants se fait à partir du 9 juin. Il n’y a pas de conditionnalité en lien avec la vaccination pour ces personnes-là. Ainsi c’est peut-être plus clair pour celles et ceux qui auraient imaginé que cela serait le cas. Ce n’est évidemment ni le cas ni le souhait.
Cette campagne de communication n’a donc pas force de loi. Elle ne veut instrumentaliser aucun secteur, je pense que la majorité des gens le comprennent, elle vise au contraire à les soutenir. Plus vite on s’en sortira, plus vite tous les secteurs pourront retravailler normalement, et c’est très important, et plus vite on aura du plaisir à les revoir et à les soutenir aussi. Quant au Jury d’éthique publicitaire, qui a bien reçu une plainte du collectif HORECA Wallonie, il se penchera et statuera prochainement sur le volet de la campagne liée à l’HORECA.
Afin d’assurer et de renforcer le contrôle de ces mesures de nature sanitaire, l’accord de coopération du 24 mars 2021 entre l’État fédéral, la Communauté flamande, la Région wallonne, la Communauté germanophone et la Commission communautaire commune concernant le transfert de données nécessaires aux entités fédérées, aux autorités locales ou aux services de police en vue du respect de l’application de la quarantaine ou du test de dépistage obligatoire des voyageurs en provenance de zones étrangères et soumis à une quarantaine ou à un test de dépistage obligatoire à leur arrivée en Belgique, cet accord de coopération vise à donner une base légale pour le transfert des données issues du PLF, donc visant exclusivement les retours de l’étranger, vers les entités fédérées.
En Région wallonne, ce sont les services de l’AViQ qui traitent ces données. Si un problème est constaté, et uniquement dans ce cas, elles ont la possibilité de transmettre ces données aux bourgmestres. Ces derniers ont également la possibilité de communiquer en dernier recours ces informations aux services de police. En Région wallonne, nous avons privilégié ce système de filtre dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, élargi ici aux données du PLF.
En ce qui concerne cette fois le contrôle du dépistage, soit la situation que vous mentionnez dans votre question, l’accord de coopération permet le partage de données entre Saniport et les services de police fédérale et vise donc un système de contrôle et de partage de données entre les instances fédérales. Dans ce contexte, nous n’intervenons pas.
Pour veiller au respect du test de dépistage obligatoire après l’arrivée en Belgique des personnes de retour de zone rouge, une notification quotidienne des données provenant des PLF nécessaires est prévue dans les banques de données de la police visées à l’article44/2, §1er, alinéa2, 1° à 3°, de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police, pour les voyageurs revenant de zone rouge. Ces données peuvent uniquement être utilisées aux fins du suivi et du respect de l’application de la quarantaine ou du test de dépistage obligatoire.
Cette mesure a été prise au regard des nombreux variants du virus qui circulent actuellement et de la nécessité de limiter leur propagation pour éviter une nouvelle grave dégradation de l’épidémie.
Enfin, je terminerai en rappelant que l’ensemble de la communauté scientifique et des épidémiologistes du monde s’accordent pour dire qu’un bon suivi de contacts et une mise en quarantaine des cas potentiellement infectieux sont la base de la maîtrise d’une épidémie. Ce fut le cas en tout temps et le covid n’y fait pas exception.
Pour ce qui concerne les invitations, sachez que la Wallonie a envoyé un peu plus de 1,3million d’invitations à ce stade – à mon avis, aujourd’hui, c’est 1,4 million –, que l’on a un taux de réponse qui varie selon les tranches d’âges, puisqu’on ne sait se prononcer pour le moment que sur les tranches d’âge qui ont été totalement invitées et qui ont pu prendre rendez-vous dans les délais. On considère que pour les 65+, c’est le cas.
Pour le moment, les 85+, c’est 78 % de gens qui ont dit oui, mais vous savez qu’avez ReVax et les politiques des médecins généralistes et du travail dans les maisons de repos, cela va augmenter.
Le taux de réponse est de 85 % pour les 75-84 ans, ce qui est un beau taux, mais on doit continuer à poursuivre le travail. Si quelqu’un a connaissance de personnes dans cette tranche d’âge et qui ont hésité à se faire vacciner, je pense qu’il y a un travail de sensibilisation à faire.
Les bourgmestres, le plan de cohésion sociale, on y travaille avec mon collègue Christophe Collignon.
Les centres CLPS, de prévention de la santé, je leur ai également demandé de jouer un rôle. Il y aura les maisons de jeunes. Il y aura les mutuelles, puisque la santé est leur core business de manière collective, mais peut-être aussi à l’égard de leurs affiliés, non pas pour vérifier qui est vacciné et qui ne l’est pas, puisqu’ils ne disposent pas des informations et il n’est pas question de les leur donner.
Par contre, il s’agira d’avoir des messages d’information et de sensibilisation pour qu’ils interviennent, que ce soit dans leur scope spécifique, mutuelles comme organismes assureurs, que ce soit dans le cadre des nombreuses institutions, opérateurs, éducation permanente, promotion sociale, association féministe. Tous les secteurs qui gravitent autour des mutuelles peuvent aussi jouer un rôle déterminant et important, comme les aides familiales, qui leur sont proches également.
On va devoir faire un travail de maillage. À ce moment-là, on n’est plus dans de la politique macro, mais je crois qu’il faut aller lancer chaque bras qui peut sensibiliser, informer à l’égard des publics jusqu’aux derniers, qui sont les plus récalcitrants, parce qu’ils ne suivraient pas l’information, parce qu’il y a 30 % de gens qui ne regardent pas la télévision et n’écoutent pas la radio. Il faut pouvoir parler à toutes ces personnes et les informer en connaissance de cause.
On a heureusement la chance d’avoir beaucoup d’opérateurs qui, bien que ce ne soit pas leur scope, ont proposé leur service. Je les remercie vraiment de cette mobilisation.
Voilà, Monsieur le Président, les différents éléments que je souhaitais apporter aux collègues députés.

La relance économique de la Wallonie et la dernière enquête semestrielle de l’Union wallonne des entreprises (UWE)
Question Rachel Sobry à Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon: “La relance économique de la Wallonie et la dernière enquête semestrielle de l’Union wallonne des entreprises (UWE)”
Rachel Sobry (MR) Monsieur le Ministre-Président, comme il est de coutume, l’Union wallonne des entreprises a présenté, il y a quelques jours, sa nouvelle enquête semestrielle menée auprès des entrepreneurs wallons. Les résultats de cette nouvelle enquête étaient évidemment attendus puisque, d’une part, les répercussions économiques de la crise sanitaire sont et continueront d’être importantes et, d’autre part, l’heure est plus que jamais à la relance.
C’est d’ailleurs ce qui est soulevé dans un premier temps par l’Union wallonne des entreprises : les quatre indicateurs principaux que sont l’activité, l’investissement, l’embauche et les exportations sont à nouveau positifs et confirment donc une relance de l’économie. Ceci étant, cette relance économique de reprise ne devrait pas atteindre les niveaux d’avant- covid tant les investissements sont frileux, notamment en raison des problèmes de trésoreries auxquels font face de nombreuses entreprises.
Les experts de l’Union wallonne des entreprises tablent sur une croissance de 4,2 % du PIB wallon alors que la croissance attendue dans l’ensemble du pays est de 4,8 %. La différence s’expliquerait, selon eux, par les faiblesses structurelles de la Wallonie telles que le manque de main-d’œuvre qualifiée, la vulnérabilité d’un paysage entrepreneurial composé principalement de petites et très petites entreprises et des exportations qui reposent grandement sur quelques grands exportateurs.
Étant donné que la relance de la Wallonie est au cœur des préoccupations, je viens vers vous avec les questions suivantes.
Quel est votre regard sur cette enquête et l’avis des experts de l’Union wallonne des entreprises ?
Le plan de relance Get up Wallonia va-t-il dans le bon sens afin de corriger ces faiblesses structurelles évoquées ? Va-t-il tenir compte des avis des experts de l’Union wallonne des entreprises ?
L’entrepreneuriat wallon s’articule-t-il trop autour de petites et très petites entreprises ? Comment y remédier le cas échéant ?
M.Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. – Madame et Monsieur les Députés, je vous remercie pour vos questions.
Qu’en est-il par rapport aux plans précédents ?
Get up Wallonia diffère fondamentalement des plans qui ont été réalisés ces 20 dernières années. C’est une opération citoyenne participative jamais réalisée à ce jour puisque nous avons consulté des experts de terrain, des personnes engagées dans la task force économique, dans des entreprises, dans des associations, dans des activités économiques, dans le domaine social et dans le domaine environnemental. Les cabinets ministériels se sont abstenus d’interférer. Nous avons pris acte de ce que ces experts de terrain nous indiquaient.
Par ailleurs, on a réalisé une consultation citoyenne absolument exceptionnelle malgré la crise de la covid. Chaque citoyen de Wallonie a eu l’occasion de faire valoir son point de vue et de formuler des propositions pour améliorer la situation de la Wallonie. Nous avons reçu plusieurs milliers de propositions concrètes.
Aujourd’hui, Get up Wallonia n’a strictement rien à voir avec les plans précédents. Get up Wallonia diffère fondamentalement des plans précédents par la méthodologie citoyenne que nous avons utilisée.
Le Conseil stratégique a synthétisé les travaux des task forces – non pas des plans précédents, mais des task forces –, ce qui est sorti des experts de terrain, comme on les appelle aujourd’hui. Le Conseil stratégique a remis un rapport structuré qui vous a été communiqué sur-le-champ.
À ce stade et à cette heure, le Gouvernement n’a encore pris aucune position. On est en train de travailler à tout cela, mais on ne peut rien reprocher à un gouvernement qui, dans l’état actuel des choses, ne fait que travailler dans une relative discrétion par rapport à l’ensemble des propositions formulées, tantôt par les citoyens directement, tantôt par les participants aux task forces et par les neuf professeurs d’université.
Comme l’a dit notre collègue Mme Sobry, nous avons un tissu de PME, et ce que nous devons faire, c’est soutenir nos PME, nos très petites entreprises, nos indépendants, nos associations, nos coopératives. C’est cela le tissu, le substrat de la relance économique de la Wallonie. Beaucoup plus que ne le sont les multinationales avec leur logique internationale. Bien sûr, nous travaillons à cet effet.
Pour ce qui concerne MmeSobry, j’ai lu avec attention l’enquête de l’Union wallonne des entreprises et je souscris d’ailleurs aux conclusions. Notre Région a besoin de réformes structurelles. Tout le monde doit y mettre du sien et je m’attends à un moment où, quand nous ferons appel à tout le monde, peut être que le tout le monde pourrait se réduire, mais je veux vraiment insister à cet égard.
La plupart des enjeux de l’étude de l’Union wallonne des entreprises sont repris dans l’analyse de Get up Wallonia. La croissance de ces PME trop petites en capitalisation, trop petites en taille, trop petites en nombre de personnes avec les conséquences sur l’emploi, est un enjeu fondamental. Je le répète pour la deuxième fois.
Dans les 51actions formulées par le Conseil stratégique, vous voyez qu’il y a une place importante à l’égard des PME et des indépendants. Comme je viens de l’indiquer, le plan en tant que tel ne sera arrêté que dans les prochaines semaines parce que l’on travaille sur les actions préconisées par le Conseil stratégique. On voit aussi quelles étaient les recommandations formulées par les experts de terrain dans les trois task forces que les citoyens ont indiquées. Dans plusieurs task forces, l’Union wallonne des entreprises et les experts de l’Union wallonne des entreprises ont activement travaillé.
Soyez assuré que l’on est extrêmement attentif, mais dans l’état actuel des choses, on est en train de voir pour chacune des propositions quelle serait la ligne du temps de la faisabilité matérielle et le budget. J’imagine qu’il y aura une certaine limite dans les capacités de la Région à un moment donné et qu’il faudra alors établir une hiérarchie dans les priorités.
Nous n’en sommes pas encore là. Nous travaillons activement, sachant que nous sommes toujours interrompus dans nos travaux par la crise de la covid, tant cela demande des réunions de toutes natures.

Présence accrue des enfants sur les réseaux sociaux et les risques de harcèlement
Question de Rachel Sobry à Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes: “Présence accrue des enfants sur les réseaux sociaux et les risques de harcèlement“
Rachel Sobry (MR) Depuis plusieurs semaines, des mécanismes de sonnette d’alarme ont été activés par rapport à l’utilisation des réseaux sociaux par les mineurs et leur facilité d’accès. En effet, l’application Tiktok a, par exemple, récemment été au centre des débats à cause de sa facilité d’accès pour les enfants de moins de 13 ans. D’autres applications telles que Facebook ou Instagram ont également été ciblées à cause de dérives liées à leur utilisation. Les dérives visées concernent notamment le cyberharcèlement qui mène parfois à des tentatives de suicide. Hélas, le phénomène de harcèlement chez les enfants a toujours existé. Il est d’autant plus présent depuis l’avènement des réseaux sociaux et les récits dramatiques et alarmants se multiplient. La forte présence d’enfants, parfois très jeunes, sur les réseaux sociaux entraîne un développement important du cyberharcèlement. Les auteurs des applications ont beau avoir instauré des réglementations visant à limiter l’âge de l’inscription ou diriger les moins de 13 ans vers des versions pour enfants, ces mesures semblent toutefois insuffi- santes pour prévenir les dérives.
La prévention et la lutte contre le harcèlement des enfants constituent des objectifs majeurs de la Déclaration de politique communautaire (DPC).
Madame la Ministre, comment empêcher les nombreuses dérives liées à l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants et prévenir les accidents? Faudrait-il réguler ce domaine de manière plus stricte? Dans le cadre de vos compétences, quelles initiatives pourriez-vous prendre – ou soutenir – afin de lutter contre ces dérives? Dans sa future version destinée aux enfants, le réseau social Instagram prévoit qu’il ne sera pas possible pour un adulte d’envoyer un message à un mineur avec lequel il n’est pas connecté sur le réseau. Cette interdiction devrait-elle être étendue à l’ensemble des réseaux sociaux? Comment sensibiliser les enfants et les parents aux dangers qui découlent des dérives des réseaux sociaux?
Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, je partage votre opinion sur le harcèlement en ligne qui occupe et préoccupe, surtout compte tenu des conséquences potentiellement dramatiques. Un chapitre entier du Plan d’actions relatif aux droits de l’enfant (PADE) est d’ailleurs consacré à la prévention de toute forme de violence et de harcèlement. Ces phénomènes portent gravement préjudice au développement de l’enfant et entravent significativement la réalisation de leurs droits. Les enfants et les jeunes ont eux-mêmes exprimé cette préoccupation lorsqu’ils m’ont remis le rapport «Nos droits, nos voix». Nombreux ont dénoncé le harcèlement qu’ils ont pu subir ou faire subir.
La protection des mineurs sur les services numériques, tels qu’Instagram, est un enjeu majeur dont doivent se saisir différents acteurs. Je doute néanmoins que la seule mesure proposée par Instagram soit efficiente pour la protection des mineurs.
De nombreuses clés relatives à la protection des enfants et des jeunes sur les réseaux sociaux se situent au niveau européen, mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne disposons d’aucun moyen d’intervention à notre niveau. Nous pouvons, par exemple, agir vis-à-vis des professionnels et des enfants à travers la prévention et l’éducation aux médias; un plan est d’ailleurs en cours d’élaboration. Il est également essentiel de faire connaître les différents services auxquels les enfants et les jeunes peuvent faire appel en cas de problème. Par ailleurs, les très grandes plate-formes numériques, comme Instagram, devront respecter la législation européenne sur les services numériques. En cours de préparation, cette dernière permettra aux autorités judiciaires ou administratives d’intervenir plus efficacement en cas de harcèlement. En outre, notre Parlement a récemment renforcé ses moyens d’action, grâce à la transposition de la directive sur les services de médias audiovisuels (SMA) et des dispositions visant à renforcer la protection des mineurs à l’égard des services qui relèvent de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qu’il s’agisse des SMA ou des services de partage de vidéos.
La prévention et la lutte contre le harcèlement constituent des enjeux majeurs pour le gouvernement et moi-même. Je resterai d’ailleurs très attentive aux outils et aux projets connexes.

La valorisation du secteur de la construction auprès des futurs travailleurs
Question de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes : “La valorisation du secteur de la construction auprès des futurs travailleurs”
Rachel Sobry (MR): Madame la Ministre, le secteur de la construction est une valeur sûre et d’avenir à condition d’être lève-tôt et travailleur. Il y a des opportunités tant pour les jeunes sans diplôme que pour des personnes plus qualifiées puisqu’il y a un besoin de travailleurs de terrain, mais aussi de managers et de cadres. Le secteur est par ailleurs en train de se digitaliser ; ce qui crée aussi une demande de profils techniques.
Effectivement, la Confédération Construction s’inquiète de nombreuses pénuries dans le secteur, des chefs conducteurs de chantier, des couvreurs, des installateurs électriques, des monteurs sanitaires et bien d’autres. Pourtant, la construction est de plus en plus demandée et l’on peut s’attendre à ce que cela accroisse encore le défi de la rénovation énergétique, notamment.
Il s’agit d’un secteur où l’emploi est presque garanti, avec de bonnes perspectives financières et des métiers stimulants. Plus que jamais, il importe de répondre favorablement à cette demande en y attirant davantage de travailleurs.
Madame la Ministre, comment prévoyez-vous de revaloriser les métiers de la construction auprès de nos futurs travailleurs et de façon générale, quelles mesures peuvent-elles être prises pour adapter la formation à cette réalité et à la demande du marché qui ne cesse d’évoluer ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame et Monsieur les Députés, vous avez raison, le secteur de la construction est un secteur d’avenir dans le sens où le Plan de relance qui s’annonce va faire en sorte, après la sortie de crise, que l’on va investir comme jamais au cours de ces 20 ou 30 dernières années pour créer des investissements et, heureusement, le Plan de résilience nous y permet, mais aussi Get up Wallonia dans une certaine mesure, tout comme le Plan de transition.
On sent donc qu’il y a là, un véritable défi à relever. Néanmoins, une fois ces moyens mis en place, cela ne suffira pas. Il faut anticiper sur la main-d’œuvre et il faut se préparer. Nous devons donc travailler avec notre opérateur de formation et de mise à l’emploi, comme le FOREm, qui a travaillé à partir de la veille, qui a été réalisée par l’AMEF, et des spécificités sectorielles sur les conséquences de la crise sanitaire pour l’emploi. Le FOREm a réalisé un plan de relance qui vise à soutenir la sortie de crise, la relance et préparer les entreprises en les accompagnant, soit en matière d’aide publique, notamment de relance, la manière dont on doit recruter, former et reconvertir.
Le volet sectoriel du plan d’action se fonde sur une collaboration avec le FOREm, les partenaires sociaux et les entreprises, et c’est évidemment de bon présage que le nouveau responsable de la Confédération Construction le dise d’emblée.
Le FOREm a aussi rencontré le secteur de la construction depuis milieu 2020, déjà. Il a construit un plan d’action conjoint pour répondre aux enjeux, dont la promotion du secteur et de ses métiers. Je pense qu’il faut, à la base, susciter des vocations et que cela représente un point d’accroche.
Au niveau de mon cabinet, j’ai aussi demandé à rencontrer la Confédération Construction pour aborder ces questions. Plusieurs choses ont déjà été mises en place. Je vais vous en citer rapidement trois :
- – la campagne « Je construis mon avenir » dans laquelle le FOREm valorise le secteur de la construction et encourage les jeunes et les demandeurs d’emploi à se former aux nouveaux métiers ;
- – des webinaires puisqu’il a fallu s’adapter pendant la crise sanitaire pour ne pas interrompre ni les formations ni les orientations. On a donc tenté de faire découvrir ce secteur et ses métiers en pénurie aux demandeurs d’emploi avec le réseau des cités des métiers qui communique régulièrement sur les métiers de la construction ;
- – les petits-déjeuners de la construction qui pourront se tenir dès le retour en présentiel pour que les conseillers en entreprise qui recrutent les partenaires sectoriels apprennent aussi à se connaître pour terminer avec un jobday – ils fonctionnent assez bien – et une rencontre directe avec les demandeurs d’emploi.
Le FOREm suit les impulsions qui vont être données dans le cadre du travail de Get up Wallonia, que l’on réalise au sein du Gouvernement et à partir duquel on se fonde sur le travail qui a été réalisé par le Conseil stratégique. On retrouve très clairement des actions de promotion des métiers en pénurie. L’objectif, quand on les aura finalisés, est de voir avec le FOREm comment il va les opérationnaliser concrètement, le travail avec les partenaires sociaux et le secteur pour sa mise en œuvre.
Il pourra évidemment compter sur le FOREm comme partenaire principal de la mise à l’emploi pour la gestion des offres, pour la recherche des candidats, pour la présélection pour les jobs dont j’ai parlé, sur l sensibilisation, pour mobiliser les publics à travailler dans ce secteur, pour mettre à disposition des formations qui soient adéquates dans des formules qui pourront être des formules hybrides, des formules publiques, des formules externes ou des formules extérieures. Il va aussi soutenir l’évolution digitale dont on a finalement peu parlé, qui est nécessaire aussi dans le secteur et qui va contribuer de manière forte au dispositif « Wallonie Compétences d’avenir », passé au Gouvernement il n’y a pas très longtemps, pour essayer d’avoir des formations qui se mettent sur pied à partir des opérateurs et qui soient beaucoup plus « clé sur porte » afin de s’assurer que l’information mène à l’emploi et que nous ayons des demandeurs d’emploi qui suivent cette formation.
Pour en terminer, une analyse va débuter pour étudier la possibilité pour les travailleurs qui rejoindront volontairement un métier en pénurie d’accorder un incitant financier – c’est une étude qui avait été réalisée par le FOREm – et essayer de trouver d’autres choses pour les accrocher, en disant : « Vous faites l’effort de faire une formation. À la fin de cette formation, si vous décrochez un emploi – ce sont vraiment les deux premiers mois qui sont cruciaux –, vous aurez un incitant promérité à l’issue de la période continue d’un an dans l’exercice d’un métier en pénurie ».
Voici les mesures que nous avons mises sur la table, mais il y en aura sans doute bien d’autres ou de manière beaucoup plus détaillée, une fois que l’on aura eu l’occasion de présenter le travail de Get up Wallonia.

Le second rapport Securex relatif à la SOFICO
Question Rachel Sobry à Philippe Henry, Ministre du Climat, de l’Energie et de la Mobilité: ” Le second rapport Securex relatif à la SOFICO “
Rachel Sobry (MR): Monsieur le Ministre, en novembre 2020, un premier rapport Securex dévoilait le malaise qui régnait au sein de la SOFICO. Le rapport en question pointait du doigt un certain nombre de comportements inadaptés – et c’est un euphémisme – vis-à-vis du personnel de l’organisme public, tel que des pressions et du harcèlement.
Suite à ce premier rapport accablant, vous aviez insisté sur l’importance du bien-être des travailleurs ainsi que de l’image de la Région.
Vous nous disiez alors que les résultats de ce rapport devaient être objectivés et que l’ensemble du personnel allait faire l’objet d’un entretien pour que Securex puisse rendre un second rapport.
Ce second audit basé sur ces entretiens poussés avec les collaborateurs de la SOFICO est sorti et met en avant une direction « laxiste qui serait à la fois directive et despotique ».
Au-delà du management, un service de ressources humaines incompétent est pointé du doigt ainsi que des réflexions sexistes envers le personnel féminin, notamment.
J’aimerais vous entendre sur deux questions.
Qu’a-t-il été fait depuis le premier rapport Securex paru l’hiver dernier ?
Comment la SOFICO rectifie-t-elle et compte-t-elle rectifier le tir ?
Je vous remercie.
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie et de la Mobilité. – Madame et Monsieur les Députés, c’est effectivement un rapport tout à fait préoccupant dont j’ai pu prendre connaissance. Nous l’avions déjà évoqué, donc je vous rappellerai que j’avais également souhaité que l’ensemble du personnel puisse être entendu et pas seulement un échantillon du personnel. C’était il y a quelques mois. Donc, cela a été effectivement le cas. Quarante personnes sur les 46 ont effectivement répondu à la proposition d’être entendue et il y avait déjà eu un premier retour à l’ensemble du personnel en novembre dernier.
Effectivement, quelques constats, comme je le disais, assez préoccupants au niveau de l’organisation qui mettent en avant une non-gestion du personnel et des conflits de la part de la direction, une absence d’organigramme clair, un manque d’expérience GRH, des inégalités salariales également.
Ces éléments ne peuvent pas rester en l’état. La direction de la SOFICO a été mobilisée sur l’analyse des constats du rapport ainsi que le conseil d’administration.
Je veux signaler que nous sommes dans une phase de transition au niveau de la SOFICO puisque le directeur général est désormais parti à la pension et qu’un nouveau directeur général ad interim est en fonction depuis très récemment.
Je pense que c’est donc tout à fait propice à faire évoluer la structure. Ce directeur a la confiance à la fois du conseil d’administration et du personnel. Des pistes vont évidemment être mobilisées en interne, mais il n’est pas exclu qu’il puisse être fait, à un moment donné, à un accompagnement extérieur. Mais, comme je le disais, beaucoup d’éléments peuvent d’abord être traités en interne, que ce soit de la clarification, de la communication, des délégations, de la mise en place de réunions mensuelles, et cetera.
Il y a déjà deux décisions importantes qui ont été prises, à savoir la mise en place d’un comité de concertation de base qui n’existait pas, qui permettra donc un dialogue structuré entre le personnel et la direction.

la refonte du Protocole d’accord relatif à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire
Question orale du 27/04/2021 de Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: la refonte du Protocole d’accord relatif à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire.
Rachel Sobry (MR) Madame la Ministre, à l’occasion d’une question écrite que j’avais adressée à la ministre de l’Éducation, Mme Désir, celle-ci m’avait informée de votre collaboration en vue d’une refonte du protocole d’accord entre la Communauté française, la Région wallonne et la Cocof relatif à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dont vous connaissez à mon avis l’acronyme, puisque vous les aimez beaucoup.
La pratique de l’EVRAS à l’école dépend beaucoup de la manière dont l’enseignant va traiter la matière, parce que d’une pratique théorique restrictive qui se limite à une éducation sexuelle basique à une pratique globale qui vise à travailler avec les élèves les dimensions relationnelles, affectives et sexuelles voire à développer une capacité critique, la différence est assez énorme. Pour cette raison, il apparaît primordial que les enseignants puissent recevoir des formations en la matière.
En outre, il importe d’incorporer des acteurs extérieurs – je pense notamment aux centres PMS ou à des associations –, parce que les partenariats entre les écoles et les acteurs associatifs sont à cet égard d’une grande importance, ce pour que le sujet soit abordé efficacement via des ateliers et diverses activités.
La ministre Désir m’informait que la réécriture du protocole viserait ainsi à mieux définir ce qu’est l‘EVRAS, en accord bien sûr avec les critères internationaux. En outre, elle devrait préciser les objectifs des animations mises en place dans les écoles, définir des thématiques minimales à aborder, préciser les rôles des différents acteurs prenant part au processus et labelliser les intervenants EVRAS.
Dès lors, je me permets de revenir vers vous par rapport à cette refonte, Madame la Ministre. Où en êtes- vous dans cette refonte du protocole ?
Outre son rôle éducatif, l’EVRAS peut-elle aller plus loin et sensibiliser les enfants et leur apprendre le respect des femmes et des homosexuels aussi ?
Pouvez-vous œuvrer à ce que l’EVRAS dispensée dans les écoles traite systématiquement de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre ?
Quand cette réforme pourrait-elle voir le jour ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, comme vous le soulignez, je travaille actuellement en collaboration avec Mmes Désir et Trachte à la refonte du protocole d’accord sur la généralisation de l’EVRAS en milieu scolaire. Le pourcentage d’élèves touché par ces animations reste trop faible et il est important de l’augmenter de manière progressive et significative.
La réécriture du protocole devrait désormais s’inscrire dans un accord de coopération construit sur base des recommandations de divers acteurs de terrain, dont les stratégies concertées de l’EVRAS. Cette coopération est portée par l’objectif d’une meilleure définition de l’EVRAS, en accord avec les critères internationaux, mais aussi les objectifs et contenus précis pour les animations EVRAS, la précision des rôles des différents acteurs prenants part au processus et la labellisation obligatoire des intervenants EVRAS.
Bien entendu, parmi les thématiques fondamentales à aborder se trouve la déconstruction des stéréotypes de genre : l’identité de genre, les caractéristiques sexuelles, l’égalité de genre, le libre choix du ou de la partenaire, qu’il ou elle soit du même genre ou non, et la prévention des inégalités et discriminations de genre à l’égard des personnes LGBT.
La refonte du protocole réaffirmera la nécessité que les animations EVRAS se déroulent dans un contexte respectueux de chacun, qui permette aux élèves de s’exprimer librement ainsi que d’intégrer et de s’approprier les différentes notions de vie relationnelle, affective et sexuelle.

La capacité du dispositif vaccinal wallon à suivre l’accélération des livraisons de vaccins anti-Covid
Question Rachel Sobry à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes: ” la capacité du dispositif vaccinal wallon à suivre l’accélération des livraisons de vaccins anti-Covid“.
Rachel Sobry (MR) Madame la Ministre, je vous promets de rester scrupuleusement dans le cadre de la question orale que je vous ai soumise. L’aspect communautaire qui pourrait être donné au déconfinement m’intéresse aussi, mais à moins d’être devin ou d’avoir des contacts très rapprochés avec M. Wouter Beke, on ne pouvait pas avoir connaissance de ces données au moment de rédiger ces questions orales.
J’ai envie d’être positive pour cette question orale, puisque la task force fédérale Vaccination a annoncé une accélération des livraisons des vaccins, avec près de 270.000 vaccins livrés en Belgique pour la semaine dernière, près de 400.000 seront réceptionnés cette semaine. La semaine prochaine, ce nombre de livraisons doublera encore, puisque l’on parle d’atteindre plus de 800.000 doses de vaccins livrées dans notre pays.
L’arrivée en grand nombre des doses Johnson & Johnson, couplée à la probable approbation du vaccin CureVac vont aussi contribuer à ce que cette accélération continue, pour atteindre un rythme bien plus important que le rythme actuel et précédent. Ces livraisons massives de vaccins sont réjouissantes, mais elles ne pourront être véritablement bénéfiques que si le dispositif vaccinal de la Wallonie peut s’adapter aussi à ce nouveau rythme toujours plus soutenu, que ce soit au niveau de la convocation des citoyens ou au niveau de l’organisation des centres de vaccination. Une adaptation sera nécessaire pour suivre cette cadence toujours plus importante.
Les différents acteurs de la procédure de convocation à la vaccination sont-ils prêts à suivre ce rythme accru ?
Les centres de vaccination, qu’ils soient majeurs, de proximité ou les antennes, sont-ils tous bien rodés, opérationnels et suffisamment équipés ? Le seront-ils le cas échéant ? Seront-ils bien en capacité de faire en sorte que les doses reçues sur le territoire soient administrées dès leur réception ? Des changements organisationnels – je pense, par exemple, aux heures d’ouverture des centres, mais pas seulement – auront lieu ou devront avoir lieu pour assumer cette accélération des livraisons.
Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes – Monsieur et Mesdames les Députés, je vous remercie toutes et tous pour vos questions et l’intérêt que vous continuez de porter à cet enjeu crucial de la vaccination dans cet exercice inédit, jamais arrivé jusqu’alors au cours du dernier siècle, où toute la population mondiale doit se faire vacciner en même temps, avec les mêmes produits. Cela demande une organisation incroyable avec, derrière, des milliers et des milliers de personnes mobilisées dans un intérêt qui nous dépasse tous.
Des médecins, des pharmaciens, des personnes prêtent main-forte dans le secteur administratif, dans le nettoyage, dans tous ces secteurs. Ils font en sorte que cela soit un succès et que l’on sorte de cette période qui nous aura plongés dans la léthargie.
Au moment où vous avez rédigé vos questions, vous parliez de 25 % de vaccination et vous avez dit : « Un quart des Wallons ont été vaccinés ». Aujourd’hui, on a passé le seuil des 30 %. En une semaine, on a augmenté de manière considérable. On savait que les trois premiers mois étaient destinés à la base aux professionnels de la santé, aux maisons de repos et maisons de repos et de soins, et puis que l’on allait avoir une augmentation du nombre de vaccins dans le deuxième trimestre. Cela s’est révélé être vrai.
On était, en première ou deuxième semaine de vaccination, à 26 000 doses en Wallonie par semaine. On est, cette fois-ci, à 159 000 doses administrées cette semaine, soit plus de cinq fois plus qu’en début de campagne. Cette accélération devrait continuer à se poursuivre avec, comme vous l’avez dit, Monsieur Heyvaert, une montée en puissance, qui va même au- delà de ce que nous attendions, avec un pic, grâce aux négociations menées, notamment par l’Union européenne et la Belgique, pour faire en sorte que nous ayons, en Wallonie, pendant le mois de mai, jusqu’à 250.000 vaccins par semaine, principalement vers la fin du mois de mai, et, au mois de juin, des pics avec 400.000 vaccins par semaine à administrer aux Wallons et aux Wallonnes.
Il est évident que cela demande encore une logistique et que l’on doit décupler les efforts, mais notre volonté est évidemment de les écouler et de faire en sorte que, en mobilisant les efforts du personnel et en pouvant s’asseoir sur l’expertise des 52 centres de vaccination de Wallonie, nous puissions les administrer sans délai.
On est passé de 25% à 30% et l’on a aussi augmenté dans les taux de vaccination. On est, aujourd’hui, à égalité exacte avec la Flandre. La Wallonie et la Flandre avancent et administrent des vaccins au même rythme que la Région voisine.
Au même rythme, cela veut dire que, en première dose, il y a, en Wallonie, 30 % de gens qui ont reçu leur première dose, contre 31 % en Flandre et, dans les personnes totalement vaccinées, nous avons, en Wallonie, vacciné 9 % de la population, contre 8 % en Flandre.
Nous pouvons dire que les efforts fournis par chacune des Régions conduisent à des résultats concrets qui placent la Belgique dans le top 6 ou le top 7 des meilleurs pays européens. Encore, quand je dis top 6 ou top 7, je devrais décompter les pays qui ont passé, de manière bilatérale, des contrats en brisant quelque part l’accord de l’Union européenne, sans quoi, nous serions dans le top 5 de la vaccination au niveau européen, avec un délai, entre le moment où les doses arrivent en Belgique et le moment où elles sont administrées.
L’État fédéral avec autour des ministres de la Santé constituent une équipe qui fonctionne globalement très bien. Nous travaillons ensemble et nous nous serrons les coudes. Ces résultats entre le Fédéral et les entités fédérées donnent de bons résultats. Je voudrais remercier toutes les équipes qui y contribuent. Je pense notamment au Commissariat général fédéral, mais aussi à la délégation générale derrière Yvon Englert, et aussi à l’AViQ, qui mobilise des forces pour faire en sorte que cette stratégie de vaccination continue d’engranger des résultats et fasse en sorte que nous passions, dans les prochaines semaines, dans un basculement qui nous permette de reprendre petit à petit pied avec la liberté et avec la normalité à laquelle nous aspirons tant.

L’inexploitation de projets largement financés par la Région wallonne et les fonds FEDER
Question de Rachel Sobry à Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon: L‘inexploitation de projets largement financés par la Région wallonne et les fonds FEDER.
Mme Sobry (MR). – Monsieur le Ministre- Président, le Centre de distribution urbaine de Charleroi a été inauguré en 2016. Financé par la Région wallonne à hauteur de 50 %, par le fonds FEDER à hauteur de 40 % et par la Ville de Charleroi pour les 10 % restant. Il consiste en un vaste dépôt à l’entrée de la ville, visant à réduire le trafic des poids lourds dans le centre-ville. L’arrivée des marchandises jusqu’aux commerces du centre peut alors se faire via son intermédiaire et des véhicules électriques et légers.
En juillet 2020, je vous avais interrogé par rapport à la non-exploitation de cet ouvrage financé en très grande partie par le fonds FEDER et la Région wallonne puisqu’il se disait que les objectifs fixés lors de son élaboration n’avaient pas été atteints. Vous m’aviez alors répondu qu’il ne s’agissait pas d’un outil inexploité, mais d’un projet novateur dont le business model devait s’affiner avec le temps. Vous m’annonciez, en outre, que l’arrivée de BD MyShopi devait développer le volet smart logisitics et élargir les services.
Neuf mois plus tard, l’échevin de la Mobilité parle lui-même d’un succès relatif. La presse, quant à elle, ne mâche pas ses mots puisqu’elle évoque carrément un naufrage. En effet, le point de collecte IKEA n’est déjà plus d’actualité et l’arrivée de BD MyShopi n’a vraisemblablement pas boosté l’utilisation du site.
Je reviens donc à nouveau vers vous pour faire le point quant à ce dossier, mais surtout, de façon plus générale, quant à la problématique de non-exploitation de projets largement financés par la Région et le fonds FEDER.
La Région wallonne garde-t-elle un œil sur les projets qu’elle finance soit directement, soit via le fonds FEDER ?
Comment éviter, à l’avenir, que de tels budgets soient alloués à des projets que les bénéficiaires n’exploiteraient pas efficacement ?
Des garanties par rapport à la bonne exploitation de projets sont-elles demandées avant d’allouer de tels montants ? Sont-elles suffisantes, le cas échéant ?
Le principe de budget base zéro mènera-t-il désormais à plus de prudence avant de tels investissements ?
M. Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. – Madame la Députée, je vous remercie pour cette question que vous avez, je crois, un peu circonscrite sur Charleroi, mais parfois je ne comprends pas bien.
La dernière précaution concerne le suivi constant de la mise en œuvre des projets. Ce suivi se fait au travers de comités d’accompagnement et par des contrôles sur place par les administrations fonctionnelles. Le caractère opérationnel du projet est vérifié jusqu’au moment de la clôture des programmes.
Ce système de sélection et de contrôle, qui a fait ses preuves, sera poursuivi pour l’avenir et sera renforcé grâce à une expertise accrue des membres du comité de sélection des projets.
Concernant le projet auquel vous faites référence, le centre de distribution urbaine a toujours été utilisé puisque plusieurs sociétés ont fait usage de l’infrastructure. On me cite CityDepot, Out of Use, IKEA.
C’est au 31 mars 2017 que le projet a été considéré comme terminé et opérationnel. Et, les dépenses du projet ont été incluses dans la demande de paiement finale adressée par la Wallonie à la Commission européenne.
La convention de concession en faveur des exploitants du centre de distribution urbaine a été prolongée jusqu’au 28 février 2022 par la Ville de Charleroi, et ce, afin de permettre la poursuite des activités parallèlement à la bonne organisation des démarches requises pour l’avenir du site qui accueille ce centre de distribution à l’entrée de Charleroi.
Si l’évolution de l’affectation du bâtiment financé n’est pas aussi satisfaisante qu’attendu, cela ne remet ni le projet en cause ni l’ensemble du processus mis en place pour la gestion des Fonds structurels.
La Ville de Charleroi nous a assuré mettre tout en œuvre pour maximiser l’utilisation de l’infrastructure. À cet égard, je voudrais juste vous faire part d’une expérience personnelle, si vous me le permettez.
Comme bourgmestre de Mons, et je le fus tout de même quelques années, nous avions toujours ce projet, mais la grande difficulté est de convaincre les commerçants. C’est une difficulté sans nom parce qu’il y a les habitudes, les camions qui passent le matin. Or, des camions énormes rentrent dans les centres-ville, qui les abîment et parfois créent des embouteillages épouvantables. C’est compliqué.
Or, et c’est là que je voulais en venir, c’est tout de même l’avenir. Il faut se mettre dans la perspective où l’on doit atteindre zéro émission en 2050, décarboner notre société donc ce n’est pas un projet sans importance. Néanmoins, c’est vrai qu’il faut encore y travailler.
Je ne sais pas si j’ai abordé le budget base zéro. Vous m’aviez aussi interrogé là-dessus? Dans le document oui, mais pas ici.
Madame la Députée, la question de l’exploitation effective des infrastructures financées par le FEDER est bien évidemment une préoccupation du Gouvernement wallon.
À cette fin, des précautions sont prises lors de la sélection des projets afin que ceux-ci présentent un maximum de garanties quant à leur mise en œuvre et ensuite à leur exploitation efficace.
La première précaution concerne les dossiers qu’introduisent les opérateurs dans le cadre des appels à projets. On y retrouve des fiches-projets très détaillées et celles-ci comprennent notamment des informations précises sur la pérennité et l’effet multiplicateur du projet.
La deuxième précaution concerne l’analyse de ces documents par les administrations fonctionnelles, notamment du FEDER, et des experts externes. Les dossiers, même ceux-ci qui datent d’un certain temps, ont été approuvés par des experts externes.
Les projets, surtout s’il s’agit de recherche et d’éléments d’investissements neufs avec des changements d’habitude, ne peuvent pas donner tous des garanties absolues quant à leur succès et leur bonne exploitation. Néanmoins, les projets qui n’en présenteraient pas ne seraient pas retenus à l’entame.

L’application Wallywood
Question de Mme Rachel Sobry à Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes sur «L’application Wallywood»
Mme Rachel Sobry (MR). – Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses activités touristiques et culturelles ont connu un succès grandissant. En effet, les citoyens cherchent à pratiquer des activités en extérieur qui, en plus de leur permettre de sortir de chez eux, leur donnent également le moyen d’en apprendre plus sur la culture belge francophone. Le ciné-tourisme est d’ailleurs une activité qui a connu un franc succès ces derniers mois. Comme son nom l’indique, ce type de tourisme permet aux citoyens de découvrir différentes régions par des lieux de tournages de films cultes. En ce qui concerne plus précisément le territoire belge francophone, l’application Wallywood, développée en 2019, permet aux citoyens de trouver des lieux de tournages de films à proximité de leur domicile ou de tout endroit où ils iraient se balader. Une recherche à partir d’un film précis est également possible afin de découvrir où les scènes ont été tournées. L’application fonctionne grâce à la géolocalisation. Développée par la start-up Émotion, en collaboration avec la Société de numérisation et de commercialisation des archives audiovisuelles (SONUMA), l’application a également reçu le soutien de la Wallonie. Ceci étant, bien que promouvant le tourisme en Wallonie, elle a pour objet principal le cinéma.
Madame la Ministre, que pensez-vous de l’application Wallywood? Avez-vous eu l’occasion de discuter avec ses créateurs afin de référencer certains des lieux de tournages qui se trouvent sur l’application?
Pensez-vous que cette application puisse être bénéfique à la promotion du cinéma belge francophone et à celle de la culture de manière plus générale?
Comment la Fédération Wallonie-Bruxelles est-elle associée à ce projet?
Considérez-vous qu’il serait souhaitable qu’elle soit davantage associée à ce projet? Envisagez-vous de prendre une initiative en ce sens?
Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, mon cabinet a bien connaissance de l’application Wallywood, initiative de la Région wallonne visant à recenser les lieux de tournages des films soutenus par le fonds économique Wallimage. La Fédération Wallonie-Bruxelles n’a donc pas été associée à ce projet. L’impact de cette application est probablement plus important sur les plans du tourisme et de la découverte du patrimoine wallon que de la promotion du cinéma belge francophone, puisque beaucoup de films étrangers sont tournés en Belgique avant tout pour des raisons d’incitants financiers ou d’expertises artistiques ou techniques, plus que pour des lieux spécifiques. Un projet similaire n’est pas à l’ordre du jour en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Je tiens néanmoins à souligner que les organismes régionaux wallon et bruxellois ont chacun un bureau spécifique d’accueil des tournages, dont les missions visent à faciliter l’identification de lieux de tournages en Wallonie et à Bruxelles pour les producteurs belges et étrangers, et à faciliter les contacts et démarches administratives avec les autorités locales. Il s’agit, pour la Région wallonne, de Wallimage Tournages, et pour la Région de Bruxelles-Capitale, de screen.brussels film commission. Leurs missions incluent également la promotion des lieux de tournages en Fédération Wallonie-Bruxelles auprès des producteurs étrangers lors des marchés et événements internationaux.

Le développement d’Accent jobs en Wallonie en “période d’opportunités” pour l’emploi
Question d’actualité de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes, sur « Le développement d’accent jobs en Wallonie en « période d’opportunités » pour l’emploi »
Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, créée en 1995, c’est surtout au nord du pays qu’Accent s’est développée depuis un quart de siècle. Ainsi, sur les 318 agences, seules 73 sont réparties entre Bruxelles et la Wallonie. Le premier bureau wallon de l’agence a d’ailleurs vu le jour après seulement 10 ans d’existence, donc en 2005. Cependant, la CEO explique que la Wallonie, particulièrement en cette période difficile, regorge d’opportunités. Le développement au sud du pays se met en route puisque 2021 verra 10 nouvelles agences s’implanter dans notre Région, dont huit ont d’ores et déjà été inaugurées pendant le premier trimestre de l’année. Elles sont réparties sur tout le territoire entre Mons, Wavre, Libramont, Malmedy, Namur et trois agences à Charleroi. Alors que les répercussions de la crise sanitaire sur le marché du travail et de l’emploi sont importantes, une proactivité, d’une part, des chercheurs d’emploi et, d’autre part, des acteurs du secteur est souhaitée.
Dès lors, quel est votre regard tout d’abord sur le développement d’Accent jobs en Wallonie ? L’arrivée de ces nouvelles agences change-t-elle la donne ou la stratégie du FOREm ? Des concertations ont-elles eu lieu ? Pour finir, le FOREm va-t-il accompagner, voire peut-être collaborer avec Accent en vue de tendre vers l’objectif d’augmentation de l’emploi tel qu’énoncé dans la DPR ?
Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, le FOREm travaille et discute avec l’ensemble des acteurs de l’emploi en Wallonie. Les sociétés d’intérim en sont. Il y a des collaborations qui lient le FOREm avec l’ensemble des agences d’intérim, dont Accent jobs dont vous parlez. Quand l’agence intérim obtient son agrément, vous savez qu’elle doit transmettre annuellement un rapport d’activité dans lequel elle donne toute une série d’informations, notamment sur les conditions d’agrément aussi, mais surtout des données qui vont contribuer à la transparence du marché régional. Un rapport qui est transmis à la Commission d’agrément dont le FOREm fait partie. Cette commission est donc le premier échange, le premier lieu, le premier endroit d’échange, de dialogue et de collaboration avec le FOREm.
Deuxième élément, on a aussi un accord entre la formation professionnelle du FOREm et les agences d’intérim qui permettent aux agences de disposer du nombre de demandeurs d’emploi qui sortent de la formation et leurs coordonnées. Par exemple, on sait qu’il y a cinq demandeurs d’emploi qui sortent de la formation de carreleur, ils peuvent donc alors diffuser des offres d’emploi en lien avec ces personnes qui sont formées et très rapidement disponibles sur le marché de l’emploi. Par ailleurs, depuis 2005, les agences d’intérim peuvent intervenir. Elles peuvent aussi répondre aux appels à projets qui sont lancés par le FOREm.
Il y a certaines agences qui diffusent leurs offres d’emploi – beaucoup d’ailleurs – via le site internet du FOREm, avec un système de flux spécifique d’information entre le FOREm et l’intérim qui a été mis en place spécifiquement. Une autre collaboration entre l’intérim et le FOREm concerne la formation professionnelle puisque le FOREm va garder deux places disponibles par formation – par exemple, concernant le transport – pour l’intérim. Ce sont quelques éléments qui permettent d’illustrer ou de confirmer qu’il y a nombre d’endroits d’échange et de dialogue entre cet acteur de l’emploi et le FOREm. Je clôturerai en disant que l’intérim est un des partenaires et un des moyens pour pouvoir trouver de l’emploi à côté de bien d’autres. Notre objectif est également, de manière complémentaire ou de manière principale, de travailler à la création d’emplois durables afin d’éviter la précarisation liée à des contrats et aux conditions de travail. Pour beaucoup de travailleurs, c’est un moyen de mettre le pied à l’étrier, ce qui contribue aussi à trouver de l’emploi durable et de qualité.