Question écrite de Madame Rachel Sobry à Madame TELLIER Céline, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Ma question orale de ce jour provient d’un cas particulièrement concret puisque j’ai moi-même, il y a quelques semaines, constaté la présence d’une importante fuite d’eau dans une rue de Charleroi située non loin de mon bureau. J’ai été d’autant plus surprise de voir que la fuite en question, visible de tous, ait pris plusieurs jours à être colmatée.
La Déclaration de politique régionale dédie une page et demie à l’eau et à son traitement. Ainsi, il y est précisé que la quantité et la qualité des ressources en eau doivent être préservées et restaurées au service de tous. La gestion de l’eau doit être solidaire, efficace et respectueuse de la santé et de notre environnement.
Si ces quelques phrases soulignent ce qui semble être du bon sens, Madame la Ministre admettra qu’elles ne collent pas avec la situation que j’ai constatée il y a quelques semaines à Charleroi. Laisser s’écouler des milliers de mètres cubes d’eau potable dans la nature ne correspond pas aux objectifs de préservation de la quantité d’eau et de gestion solidaire et efficace.
Le contrat de gestion 2018-2022 avait fixé à la SWDE six objectifs principaux, parmi lesquels sécuriser l’approvisionnement et offrir un service optimal. La capacité de la SWDE à réaliser ces objectifs est évaluée au travers de plusieurs indicateurs chiffrés. Un de ces indicateurs est le taux de fuite. Selon le contrat de gestion, celui-ci doit passer sous les 4,4 m³ par kilomètre de conduite par jour, contre 5,16 m³ en 2016.
Quelles sont les mesures de Madame la Ministre pour améliorer le service de distribution d’eau et lutter contre les fuites d’eau ?
Le délai endéans lequel la SWDE doit intervenir sur fuite est-il adéquat ?
Les obligations de la SWDE en termes de recherche et de traitement des fuites seront-ils revus à la hausse lors de la conclusion du prochain contrat de gestion ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
L’amélioration de la performance des infrastructures publiques d’alimentation en eau potable doit être au cœur de l’action de tous les distributeurs d’eau en Wallonie. C’est d’autant plus important que nous avons un réseau installé de longue date, qui aurait tendance à avoir de plus en plus de fuites alors que nous connaissons un changement climatique qui nous invite plus que jamais à préserver la ressource en eau et en faire un usage raisonné.
C’est pourquoi, en date du 14 juillet dernier, sur ma proposition, le Gouvernement a chargé la SWDE d’une mission déléguée consacrée à cette amélioration de performance. En effet, la SWDE dispose d’une expertise reconnue internationalement en la matière et la mettra au service de tout le territoire wallon pour sélectionner et déployer des méthodes de recherches des fuites couplées à un déploiement technologique (enregistreurs de bruit, télérelève, capteurs de pression, logiciel de traitement des données …).
La SWDE gère environ 29 000 km de conduite sur lesquels environ 10 000 fuites d’importance variable sont localisées et réparées annuellement.
Le délai entre la localisation et la réparation est en moyenne d’environ 72h. Ce délai peut parfois être un peu plus long en raison des difficultés liées à l’obtention d’autorisations, aux déviations à mettre en place pour assurer la mobilité de tous les usagers de la voie publique, à la localisation de fuites, aux techniques à mettre en œuvre pour les réparations, aux dimensionnements de la canalisation, et cetera.
La priorité de réparation est donnée selon des critères objectifs comme l’importance de la perte d’eau, le risque sur l’approvisionnement des clients, le risque pour la sécurité, et cetera.