La santé mentale est au cœur des préoccupations tant les différentes crises de ces dernières années l’ont mise à rude épreuve. Aujourd’hui, le suicide est la première cause de décès chez les 15-24 ans. L’ASBL Un pass dans l’impasse offre aux personnes en détresse psychologique de l’écoute, des conseils et un véritable accompagnement.
C’est à Namur, au siège de l’ASBL, que l’équipe composée de différents profils dont plusieurs psychologues accueille la députée Rachel Sobry. En effet, même si Un pass dans l’impasse est présente dans les cinq provinces wallonnes et notamment à Charleroi, les différentes antennes consistent en des cabinets de consultations ; la centralisation s’effectue quant à elle à Namur. Thomas Thirion, administrateur délégué, commence par dresser le tableau des activités de l’association : un service de prévention du suicide et d’accompagnement, un service de prévention et de promotion de la santé en milieu carcéral, l’organisation d’ateliers dans les écoles et un service d’aide psychologique pour les indépendants en détresse.
La directrice thérapeutique, Florence Ringlet, fait ensuite état des différentes « entrées » vers l’ASBL : initiative du patient, conventions avec des hôpitaux généraux, services de police, réseau de nombreuses ASBL, … Le travail ne manque pas pour les nombreux psychologues d’Un pass dans l’impasse dans la mesure où le malaise mental a augmenté, coup sur coup, de 24% en 2021 et de déjà 15% cette année (2022). Malgré une forte demande, l’ASBL estime que le travail de sensibilisation doit s’améliorer : alors que plus de la moitié des suicides en Belgique concernent des hommes, ce sont généralement les femmes qui consultent l’association.
Les initiatives politiques actuelles en termes de prévention et de sensibilisation au suicide et aux maux de santé mentale dans leur ensemble sont donc insuffisantes pour les différents acteurs de l’ASBL.
Les citoyens ont une mauvaise connaissance des services qui existent, notamment parce qu’il n’existe pas de plateforme officielle claire présentant les différentes associations qui œuvrent à une meilleure santé mentale. Hélas, pour une ASBL qui ne peut pas compter sur de solides subventions structurelles, une large campagne de communication est impayable.
Pour remédier à ce manque de visibilité mais surtout pour permettre à chacun d’aider une personne en détresse et contribuer à réduire le nombre de suicides, Un pass dans l’impasse à mis en place le dispositif « Sentinelles ». Ainsi, toute personne majeure qui le souhaite peut se former gratuitement à déceler les signes de détresse afin de devenir lanceur d’alerte et véritable relais entre l’ASBL et ceux qui auraient des pensées suicidaires. A ce jour, environ 1000 personnes se sont inscrites comme « sentinelles » dont l’animateur radio David Antoine qui a largement relayé le dispositif.
La visite des locaux d’Un pass dans l’impasse et la rencontre avec une partie de l’équipe permettent de se rendre compte de la nécessité de tels services. La députée Rachel Sobry, qui avait déjà pris la parole au Parlement de Wallonie sur le sujet, ne manquera pas de relayer à nouveau ces préoccupations auprès de la Ministre wallonne de la Santé mais aussi auprès de la Ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est aujourd’hui primordial de pérenniser des associations qui jouent un tel rôle et de relayer largement leurs actions pour qu’elles soient connues d’autant de personnes que possible.